Avis sur Les Révoltés du Bounty

Immense, grandiose, phénoménal, brillant, intelligent, superbe, le film de Lewis Milestone impressionne dans tous les paramètres. Le film raconte l'histoire d'un équipage et du duel qui oppose le lieutenant Christian Fletcher au capitaine du navire William Bligh, le premier étant révolté, élégant et humaniste, le deuxième étant cruel, sadique et cupide. Le but de l'expédition consistait à ramener en Angleterre aux dix-huitième siècle une plante qui se trouvait dans les îles tahitiennes. Pour atteindre son objectif au temps voulu qui lui permettrait de gagner du grade, le capitaine Bligh est prêt à prendre tous les risques pour accélérer son navire. Il faut préciser un fait qui permet de comprendre le cheminement et la voie qu'il choisit d'emprunter pour accéder à ces îles, c'est qu'il s'agissait ni plus ni moins que son premier commandement. L'accession au poste de capitaine lui est donc monté à la tête. Au fur et à mesure qu'il commandait, il devenait de plus en plus irascible, paniqué, stressé et surtout il voulait que tout le monde le respecte quels que puissent exister ses défauts et pour cela, il installa une véritable tyrannie en multipliant les châtiments corporels de telle façon que ses hommes vivent dans la terreur. Trevor Howard incarne avec perfection cet homme odieux, ignoble et incompétent. Le personnage interprété par Marlon Brando reflète l'aristocrate anglais toujours très élégant par ses mots et par la façon de se conduire. Ce personnage possède un caractère littéralement opposé à celui du capitaine. Il ne comprend pas qu'un crime mineur soit puni par une sévère et douloureuse punition et d'ailleurs plus le film progresse dans sa narration, plus il est indigné devant l'attitude et le comportement de son supérieur hiérarchique. Le scénario du film relève de la perfection, un rythme rapide, une psychologie des personnages étudiée en profondeur, une tension qui monte crescendo. La réalisation est tout simplement extraordinaire, des musiques toujours très adaptées en fonction des situations, de la joie dans les îles tahitiennes à la haine sur le navire au cours du voyage de retour. La photographie des paysages, des couchers de soleil, du lever du jour donne à ce long-métrage passionnant une éclatante beauté. Le réalisateur nous montre à quoi pouvait ressembler un périple de ce genre à cette époque, un navire peu solide, des drames terribles en temps de tempête, de la panique, de la colère, des mensonges, de l'hypocrisie, de la vanité, de la cruauté et au final avec l'accumulation de tous ces facteurs, le résultat ne pouvait donner que cet aboutissement, c'est-à-dire de la rage, de la violence, de la haine, de la vengeance, une révolte totale partagée par la majorité des hommes contre le capitaine. Son sadisme et sa cupidité furent mis en échec par son lieutenant qui fut le premier à agir contre lui, en l'insultant, en lui montrant qu'il ne le craignait pas jusqu'au point de le frapper devant tous les autres et en le laissant avec ses subordonnés sur une barque en pleine mer. Un acte de courage, d'héroïsme et d'humanité tout en sachant que son action et sa violence faisaient que désormais, lui et les autres hommes participant à cette révolte étaient considérés par l'Angleterre comme des traîtres à la patrie, des hors la loi qu'il fallait poursuivre, chasser, capturer et massacrer. Un film époustouflant, épique et tragique. Lewis Milestone signe l'un des plus grands films de tous les temps, intemporel, représentant les différentes natures humaines, les pires défauts comme les meilleures qualités. Marlon Brando trouve ici son plus grand rôle, à la fois humaniste de par son courage et torturé de part sa conscience et de son honneur perdu. Après la vision de ce film parfait sur tous les points, on ne peut que féliciter tous les gens qui ont participé au tournage car rarement un film nous aura fournis autant d'émotions et un spectacle si jouissif. En un mot, gargantuesque!

Les révoltés du bounty est un film culte de Lewis Milestone. Ce film est pour moi la meilleure adaptation de la célèbre légende. Le scénario est travaillé, recherché et me semble rester fidèle à l’esprit de la véritable Histoire. Il y a de bons dialogues, les personnages sont correctement développés et leurs relations sont approfondies. De plus, l’histoire est intéressante et la mise en scène du réalisateur est irréprochable. Il nous plonge immédiatement dans l’ambiance. Je suis resté littéralement scotché à mon écran du début à la fin. A noter également que les acteurs comme le grand Marlon Brando, mais aussi Trevor Howard ou encore Richard Harris sont parfaits dans leurs rôles. Bref, c’est à voir…

Un magnifique film d'aventures, qui nous impressionne de bout en bout par la beauté de ses couleurs et de ses splendides décors. On pourrait même penser à un rêve de cinéma parfois tellement l'ensemble est fascinant, rendu notamment par un Lewis Milestone en très grande forme. C'est donc 3 heures de bonheur qui vous attendent, ou vous passerez par tous les statuts : émotion, rébellion, sensation... Et même si on peut préférer Clark Gable à Marlon Brando, ce dernier n'en reste pas moins fort convaincant, fave au toujours excellent Trevor Howard. A noter la présence du toujours formidable Richard Harris. Un sommet!

J'ai vu ce film à plusieurs reprises dans ma jeunesse (il a été diffusé sur les chaînes nationales bon nombre de fois) et j'ai grand plaisir à le redécouvrir aujourd'hui. Il faut dire que c'est un monument du cinéma des années 1960 ; L'ampleur de la reconstitution historique est remarquable, les scènes de navigation n'ont pas pris une ride et on est vraiment immergés dans la vie de cet équipage qui traverse toutes les mers du monde dans des conditions de vie incroyablement difficiles et cruelles. Évidemment, c'est l'affrontement entre le Capitaine BLIGH et son jeune Lieutenant Fletcher CHRISTIAN qui emporte l'adhésion ! Les deux acteurs sont très charismatiques et leur antagonisme grandit tout au long du film, au rythme d'un suspense de grande qualité. Mais la qualité du métrage ne repose pas que sur leur interprétation ; Il faut également signaler le professionnalisme de la réalisation et des effets spéciaux, remarquables pour l'époque. Ce chef-d’œuvre a été un terrible échec commercial à l'époque de sa sortie et, franchement, je ne comprends pas pourquoi. Il est superbe et nous transporte directement à bord du Bounty, dans la marine à voile du 18ème siècle.

Une grande épopée maritime,qui est le remake d'un film de 1935 avec Clark Gable,et qui aura lui-même un successeur en 1984 avec Mel Gibson. Réputé pour son tournage mouvementé et les frasques de sa star,Marlon Brando,"Les révoltés du Bounty"(1962)reste passionnant du début à la fin. Le soin apporté à la reconstitution du navire,les tenues XVIIeme de l'équipage et quelques passages soufflants(la traversée du Cap Horn) participent pour beaucoup à ce plaisir ressenti. Le récit est imparable,avec l'opposition entre un commandant sadique et patriotique,face à son second,dédaigneux et qui attend son heure. L'opposition de rang social,des idées et de la manière de commander,ne peut amener qu'à une mutinerie qui sera à la hauteur de la montée en pression. L'arrêt du bateau sur l'île de Tahiti offre une respiration bienvenue,avant que ne reprennent les sévices sur ce huis clos marin. Marlon Brando est toujours aussi bluffant,surtout pour traduire toute l'ambiguïté d'un personnage qui préfère persifler à l'implication. Trevor Howard est glaçant en commandant disgracieux,qui use de son autorité abusivement,pour obtenir un respect qu'il n'aura jamais. Superbe Technicolor pour cette fresque à voir et à revoir.

Somptueux film d'aventure à grand spectacle. Les décors, les paysages sont magnifiques et superbement bien filmés. Marlon Brando, face au tyrannique Capitaine Blyle, est exceptionnel. Prés de 3h00 de bonheur, un chef d'oeuvre...

Meilleure adaptation au cinéma de l'histoire de la révolte et non de la mutinerie du Bounty. Très belle interprétation de Marlon Brando qui trouve là l'un de ses plus grands rôles et qui donne beaucoup de profondeur à son personnage. Plus lisse que Gable, on voit un Fletcher plus tourmenté, moins prompt à la révolte, partagé entre son devoir et la réalité et pris dans un engrenage qu'il ne peut maîtriser. La scène finale est également intéressante car complètement différente des autres. Un héros des grandes fresques d'Hollywood, un très bon film qu'il faut revoir plusieurs fois pour percevoir toute la complexité des personnages principaux.

Le tournage orageux de ce film a failli ruiner la MGM qui le produisait, et a plombé l'ambiance du plateau qui devint délétère, en grande partie à cause des caprices de Marlon Brando qui se comportait en star exigeante, refusant de participer aux répétitions et n'hésitant pas à se disputer avec ses partenaires et son metteur en scène Lewis Milestone qui venait de remplacer Carol Reed... Plus de 50 ans après, le film peut être vu avec plus de sérénité. Beaucoup de critiques de presse ne cessent d'encenser la version 1935 avec Clark Gable et Charles Laughton, pour son acuité du drame humain et psychologique, qui selon eux fait défaut à cette version diluée dans le grand spectacle. Je ne suis pas d'accord avec cette théorie. Cette version 1962 possède de nombreux atouts : l'affrontement entre Bligh et Fletcher Christian ressort bien, Trevor Howard campe un capitaine Bligh assez ignoble pour qu'on trouve sa prestation excellente, c'est un solide acteur britannique ; l'exotisme des scènes tahitiennes, la maîtrise des scènes maritimes, le "nouveau" Bounty reconstruit fidèlement en Nouvelle Ecosse par la production, la beauté des images, la musique majestueuse de Bronislau Kaper, et surtout la force de cette histoire authentique contribuent à la formidable réussite de ce somptueux film d'aventure. Et quoi qu'on en dise, malgré son caractère exécrable et ses tics d'Actor's Studio parfois énervants, Brando domine une bonne distribution, en vrai monstre sacré. Il serait donc dommage de renier cette magnifique évocation historique en couleurs et cinémascope.

Grande fresque d'aventure, "Les révoltés du Bounty" nous fait suivre les péripéties et la mutinerie à bord du navire du "Bounty" envers un capitaine faisant preuve d'excès et de cruauté envers son équipage et ses officiers. Le film est relativement long (3 heures) et la mutinerie arrive assez tard, Milestone prend le temps de mettre en place l'aventure, de présenter les personnages et de montrer comment ils vont en arriver là. La galerie de personnage est intéréssante, entre le capitaine, pensant avant tout à sa mission et au nom de son pays à faire des sacrifices et martyriser son équipage ou bien évidemment le lieutenant Fletcher Christian, d'abord exécutant les ordres sans broncher, puis peu à peu exaspéré puis révolté par l’attitude du capitaine. Avec ses références à la lutte des classes, on va passer par toute sorte de sentiments, que ce soit les moments de détentes à Tahiti, la rébellion ou la fin. Cette grande entreprise s'avère énorme à tout point de vue et finalement est proportionnelle au budget englouti, les reconstitutions, les décors, les costumes, les effets... tout ca donnant des scènes mémorables, notamment en mer. Marlon Brando, très charismatique et actor studio, est impeccable, tout comme les acteurs l'entourant, de Richard Harris à Trevor Howard. Du grand cinéma comme on en fait plus, une grande et belle fresque avec ses envolés musicales en fond sonore et son technicolor agréable qui ne fait que bonifier les paysages, déjà haut en couleur ici. Une belle aventure, même si elle ne fait pas non plus oublir la version de Frank Lloyd avec le génial Clark Gable.

Un chef d’œuvre. 17/20

un vieux film bien mené, avec une histoire, de l'action et de grands acteurs.
PLV : une plongée dans le passé

En 1960, le projet de réaliser un remake du « Bounty » est proposé à Marlon BRANDO. Ce film lui semble être un potentiel succès au BO, ce qui redorera un peu son étoile pâlissante, mais il désire que le scénario soit remanié afin que l’aspect social sur les conditions de la mutinerie soit plus exploré. Le contrat sera juteux pour BRANDO surtout s’il y a des dépassements de délais de tournage.
Aaron RSENBERG le producteur décide de construire le « Bounty » grandeur nature. Avant même le tournage le budget flambe, près de 1 million de dollars de l’époque pour le navire…. On adjoint deux bons acteurs à BRANDO et en route pour Tahiti en attendant l’arrivée du bateau. Le premier réalisateur Carol REED est froid et s’entend guère avec la star. Qu’importe, à Tahiti BRANDO est fou de joie, il adore l’île, se sent enfin à l’aise. Des scènes sans « Bounty » sont tournées, malgré l’absence de scénario. Un nouveau scénariste est embauché pour le réécrire selon les désirs de l’acteur, qui s’attire l’antipathie définitive de Richard HARRIS. Le réalisateur décrète qu’il ne peut y avoir deux réalisateurs et s’en va contre un dédommagement de 200 000 dollars. Pendant ce temps le Bounty arrive non sans qu’un de ses moteurs diesel ait brûlé entre autres. Lewis MILESTONE réalisateur de « A l’Ouest, rien de nouveau » prend les rênes, qu’il devra lâcher devant les exigences de BRANDO. Le réalisateur, vétéran, est clairement venu chercher le cacheton, il s’endors durant le tournage et se fait vanner par l’équipe technique. Les conditions de tournage sont difficiles, il pleut à cordes régulièrement et BRANDO ne s’entend pas avec ses collègues. MILETONE est le « yes man » de BRANDO qui impose tous ses choix. Le tournage s’éternise, et BRANDO engraisse dangereusement tant il mange et fait la fête. Au final une note immense de 19 millions de dollars et un échec sévère au Box Office US, malgré une bebelle prestation de BRANDO et un film qui est sans doute le meilleur des trois

Bien sur l'histoire des révoltés du Bounty est archi-connue et ne peut amener que des films de qualité pourvu que les interprètes soient excellents. Ici, nous avons droit à une bonne version mais bien trop académique et ampoulée pour nous faire frissoner d'angoisse aux aventures de Fletcher Christian.
Trevor Howard campe un capitaine hargneux et Brando un Christian révolté et charismatique à souhait mais ayant vu la version avec Clarck Gable et Charles Laughton, je préfère sans commune mesure cette version là où Clarck gable campe le meilleur Fletcher Christian jamais interprété et Laughton le plus diabolique des Capitaine Bligh.....

Une version largement inférieure à celle réalisée par Frank Lloyd en 1935. Si l'interprétation de Marlon Brando qui est aussi maniéré qu'il est déplorable dans son interprétation n'arrive pas à la cheville de Clark Gable dans le même rôle, Trevor Howard, bien qu'un peu trop vieux pour le rôle, a su reprendre le flambeau à Charles Laughton. En dépit d'une fin nullement convaincante à l'instar donc de l'interprétation catastrophique de Marlon Brando et d'une réalisation impersonnelle, le film vaut le coup d'être vu pour quelques seconds rôles bien choisis et surtout pour ses magnifiques paysages de cartes postales.

Adaptation la plus mythique du roman de J. Verne, cette version vaut surtout pour la présence au générique de M. Brando, qui s'est emparé de cette histoire à bras le corps, en faisant une oeuvre très personnelle, intervenant sans arrêt et tellement impliqué qu'il s'installa à Tahiti pour très longtemps. Le film est très beau, regorgeant de paysages magnifiques le tout dans une image Technicolor parfaitement maîtrisée. L'histoire est très longue à se mettre en place et l'on assiste plutôt à une montée de tension assez lente et progressive, le temps de mettre en place tous les éléments dramatiques. L'affrontement entre les 2 hommes est surtout idéologique et se retrouve surtout dans les dialogues. Dénonciation virulente des pratiques maritimes, donnant quelques scènes assez violentes, le film brosse une galerie de personnages assez impressionnantes tout en restant à la surface pour la plupart d'entre eux. Parfaitement interprété, s'écoulant sur un rythme très tranquille, on s'émerveille devant tant de beauté. Le tout culminera dans une ultime scène, magnifique et déchirante. Toutefois, l'implication de Brando se ressent dans son personnage de F. Christian, tellement complexe qu'il en devient incohérent, somme de toutes les idées de l'acteur mais le trop est parfois l'ennemi du bien. D'autres critiques sur