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benoitparis
109 abonnés
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4,0
Publiée le 20 mai 2010
Film pionnier a bien des égards. Techniquement la découverte du montage, des jeux d’ombres et de lumières, de l’ellipse. C’est dramatiquement très prenant, une histoire de huis clos et de nature hostile. Il s’agit de survie de civilisation, de droit, dans l’isolement et la sauvagerie : le grand thème sous jacent du western classique. C’est un beau film, et un élément significatif dans l’histoire de l’art cinématographique.
L'art du montage moderne doit beaucoup à Lev Koulechov, qu'il expérimenta durant plusieurs années au début des années 20. Le cinéma russe et notament celui d'Eisenstein lui doit beaucoup. En 1926, à l'issue de la disolution de son groupe d'expérimentation, il tourne "Selon la loi" d'après une nouvelle de Jack London. Film tournant autour de la survie et de l'isolement en milieu hostile. Il est amusant de constater qu'à la même époque Charles Chaplin tournait "La ruée vers l'or" avec exactement le même thème. Mais "Selon la loi" serait plutôt le coté obscur de l'histoire avec un montage et des cadrages particulièrement tragique. Considéré aujourd'hui comme le chef d'oeuvre du cinéaste, il fut à l'époque mit à l'amende pour ne pas avoir véhiculé l'image du parti dans le film.
Film russe de Lev Koulesov, 1926 Film muet. Scénario d'après Jack London : sur la ruée vers l'or. Un groupe de cinq chercheurs trouve un filon, et exploite leur découverte, mais un soir, l'un deux tue deux de des compagnons, les deux autres (un homme et une femme) réussissent à l'arrêter et le font prisonnier, et voudront le juger selon la loi, et faisant un semblant de procès, le condamneront à être pendu. Film soviétique rare. Film muet avec toutes les caractéristiques du muet dans le jeu des acteurs (la femme est impressionnante). L'histoire, parfois invraisemblable, porte sur la morale du respect de la loi. L'intérêt du film porte sur la réalisation et la photographie. Un fort parti pris d'esthétisme et de poésie apporte un plus à ce film russe, inspiré d'un roman américain. Le cinéaste insiste sur les poses souvent très théâtrales des acteurs (les dernières séquences de la pendaison sont particulièrement dramatisées par la gestuelle de la femme). La réalisation possède quelques incohérences par rapport au réel. Mais l'actrice principale est excellente dans son rôle très expressif. A noter l'importance de la religion pour un film soviétique. Intérêt historique et cinéphilique.