Quelle énorme déception !Grand amateur de l'Australie, de sa géographie tout comme de son histoire, telle fut ma réaction après avoir assisté au long métrage biographique de Gregor Jordan. Force est de constater qu'il n'a fait ici que survoler la vie du célèbre Bushranger, sans jamais essayer d'approfondir le sujet, et de creuser un peu plus dans la réalité.Ainsi, on ne verra pas le légendaire héros faire ses premières armes en apprenant à voler des chevaux dès ses 10 ans. Rien sur la mort de son père et sur sa fuite prématurée de la scolarité, à l'âge de 12 ans. Rien sur l'agression qu'il commit à 14 ans et sur ses quelques semaines d'emprisonnement (les premières!). Certes, les grandes lignes de la carrière du hors-la-loi ont été retenues, mais malheureusement, Ledger n'interprètera pas (bien que son jeu soit parfait) cette FIGURE emblématique que fut ce paysan Irlandais, CE DEFENSEUR de l'opprimé, celui qui défiait à lui seul ou presque tout un Empire, tout un régime.D'ailleurs, le contexte politique de l'époque reste lui aussi sous-traité. La police coloniale de l'époque, une police tyrannique, brutale. La police coloniale selon Jordan : "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". La scène de l'interpellation de la mère de Ned est d'une, mal filmée, et de deux, "euphémisée" à fond. La musique, plate, typique et répétitive, omniprésente, en tout cas bien trop envahissante à mon goût, ne parviendra pas à récupérer des scènes pauvres et à l'image même de cette bande son justement : des images linéaires !Les rebondissements sont quasi inexistants ou en tout cas, retranscrits de façon très très maladroite.Rien non plus sur sa pendaison, à part quelques mots pour illustrer les derniers plans d'une fin bâclée.Rien sur son légendaire procès, celui où il regarda droit dans les yeux le juge le condamnant, lui lançant un étrange "Rendez-vous là haut!...".Rien sur la mort mystérieuse, 15 jours plus tard, de ce même juge.Bref, un film nul, mais "C'est la vie!"