Quoique que l’on dise sur Top Gun, il ne faut pas nier que ce film a marqué la carrière de Tony Scott, du point de vue de la production. En effet, il marquait la première association entre le réalisateur et Jerry Bruckheimer (et son collègue Don Simpson) pour ces œuvres futures (Le Flic de Beverly Hills 2, USS Alabama, Ennemi d’Etat, et Déjà-Vu). Jours de Tonnerre fait partie de ces films, marquant également les retrouvailles entre Scott et Tom Cruise. Cette réunion est-elle synonyme d’un succès à la Top Gun ?
Jeune coureur automobile, Cole Trickle est intégré à l'écurie de Tim Daland où il s'entraîne aux courses de NASCAR. Véritable tête brûlée, Cole remporte de nombreux trophées mais un jour, à cause ce tempérament de feu, il commet une imprudence lors d'une course et se retrouve à l'hôpital. Aidé par la belle neurologue, Claire Lewicki, le jeune homme ouvre les yeux sur lui-même et très vite, remonte en selle pour participer à la plus grande compétition de sa vie.
Top Gun ne brillait pas par son scénario. Jours de Tonnerre roule malheureusement sur la même bande. Comme pour l’école d’avions militaires, cet enchaînement de courses de voitures se fait par le biais de clichés aussi gros qu’une maison. Arrivée du personnage principal en moto, la romance anecdotique, le dénouement, le fameux « prends ma voiture et gagne avec ! »… Tous les archétypes connus et ressassés sans cesse par Hollywood sont présents ! Sans compter que le film n’évite pas les séquences que l’on pensait ne pas voir et qui sont pourtant bien montrées (la course en fauteuil roulant, la fausse arrestation de la police, la course dans la rue…). Mais le pire (par rapport à Top Gun), c’est qu’à aucun moment on arrive à s’attacher à un seul des protagonistes, ces derniers étant très mal travaillés et rendu grotesques par des dialogues qui frôlent le ridicule avec un grand R. Pour résumé, le scénario de Jours de Tonnerre est en tout point bateau, jamais original, et ayant par moment des airs de « ridicule malgré lui ». Le tout abruti par des répliques d’une niaiserie et d’une connerie sans nom ! Et regarder 1h47 pour un tel résultat, cela semble durer une éternité…
Ce n’est pas non plus des acteurs qu’il faut trouver l’étoile qui pourrait faire briller Jours de Tonnerre. Ce n’est pas trop mal joué, ayant vu pire ! Mais tous semblent être présents que pour empocher son salaire, sans réellement s’amuser. A commencer par Tom Cruise, bien moins convaincant dans Top Gun, ayant perdu un certain charisme. Nicole Kidman, quant à elle, n’est pas aussi mémorable que Kelly McGillis, ne mettant à aucun moment son talent qui se verra bien plus tard (Eyes Wide Shut, Moulin Rouge !, Les Autres…). Ceux que l’on retiendra restent Robert Duvall, pour son naturel, et John C. Reilly, pour sa sympathie et ce malgré son statut de figurant de grands noms (ni second rôle, ni décoratif).
Mais ce que l’on doit reconnaître à Jours de Tonnerre, c’est sa mise en scène. Non pas lors des conversations ou autres scènes montrant un personnage en action. Plutôt pour les courses de voitures. Tout comme les séquences aériennes de Top Gun, ces moments se révèlent être d’une très grande efficacité. Le côté mièvre du film se transforme alors en véritable feu d’artifice mécanique, ces courses faisant monter l’adrénaline à coup sûr. Et ce grâce à un montage des plus nerveux, des effets spéciaux réussis (carambolages, tonneaux…) et à des effets sonores de qualité (la nomination à l’Oscar du meilleur son n’est pas volée). Tant d’atouts techniques qui donnent vie à ces affrontements sur circuit, donnant un quelconque intérêt pour le film.
Malheureusement, cela ne suffit pas pour réussir pleinement un film. Un fait que subit Jours de Tonnerre, bien trop axé sur les courses de voitures que sur le reste de son scénario, au point que ce dernier se montre plutôt pathétique. Beaucoup de points communs avec Top Gun (dont la très grande efficacité des scènes « d’action »), à part le succès commercial (qui n’a pas été au rendez-vous) et un résultat bien moins marquant.