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NicoMyers
61 abonnés
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4,0
Publiée le 22 janvier 2009
Pour son dernier western (mais pas son dernier film, qui sera en fait Frontière Chinoise), John Ford rend hommage aux Indiens en leur donnant la parole dans Les Cheyennes. C'est une oeuvre audacieuse et une terrible remise en question pour cet homme qui aime son pays... mais son pays quand il suit les idées de Lincoln ("et toi, qu'aurais-tu fait ?"), et non pas quand il se livre à une chasse à l'homme aveugle et absurde, qui peut s'apparenter facilement à un génocide. Le film rappelle les longues traversée du pays de La chevauchée fantastique, du Convoi des braves ou des Cavaliers ; dans le premier, les blancs étaient menacés par les Indiens sur ces terres hostiles et dans le troisième les Nordistes menacés par les Sudistes. Celui-ci se rapproche plus du Convoi des braves, dans lequel des exclus de la société (mormons) cherchaient leur terre promise. Un bel hommage, donc, tardif peut-être, à ceux qui étaient là avant les colonisateurs. Le film est parsemé de grandes figures du cinéma, avec Richard Widmark en tête, mais pas de géants comme Fonda ou Wayne en tête d'affiche. Néanmoins, apparition amusante de James Stewart en Wyatt Earp, en guise d'entracte et d'aparté. Le film est l'un des plus épiques de Ford, avec une mise en scène toujours sublime (à 70 ans), des plans aux couleurs hallucinantes. Un bémol, ce côté grandiose et épique est peut-être trop appuyé, ne permettant pas au spectateur de s'immerger complètement et d'offrir des émotions dignes de La prisonnière du désert, par exemple, auquel il ressemble beaucoup esthétiquement. La voix-off sentencieuse et la musique tonitruante n'arrange pas ce côté pesant du film. De grands moments néanmoins.
Un des meilleurs westerns pro indiens (genre pas tellement représenté du reste), John Ford a eu le courage de revenir sur une Histoire des Etats Unis qui n'a rien de reluisant. Un film courageux, donc, et interprété comme toujours remarquablement par des acteurs de premier plan. Widmark (qui tient le premier role) est bien sur formidable comme à son habitude, mais n'oublions pas non plus James Stewart en Wyatt Earp qui donne une petite touche de comédie succulente sur sa courte apparition en milieu de film. A sa manière, Karl Malden apporte lui aussi un léger zeste de drôlerie, en capitaine imbu de sa personne et de sa réussite.
Très bon western qui rend hommage à un peuple ayant tant souffert. La plupart des figurants sont de vrais indiens, ce qui rend le film très crédible. De plus, les paysages sont magnifiques et certaines scènes sont spectaculaires : fusillades dans les steppes en feu, évasion des cheyennes du fort,... bref ! Génial tout simplement !
Ce film qui s'intéresse à la fameuse tribu des Cheyennes est tout simplement le dernier western réalisé par le mythique John Ford. Et autant dire que le résultat final est vraiment excellent notamment au niveau de la superbe mise en scène de Ford qui nous propose des moments bien marquants, notamment sur celles se situant à Monument Valley. La photographie qui est magnifique rend particulièrement bien honneurs aux très beaux paysages naturels et le prestigieux casting (Richard Widmark, Carroll Baker, Karl Malden ou encore James Stewart sont présents au générique) est très convaincant. Petit reproche tout de même concernant l'histoire qui possède quelques petites longueurs, mais bon ce long-métrage, qui est un très bel hommage fait aux Indiens, se visionne globalement avec plaisir.
Les Cheyennes n'est pas une oeuvre où Ford s'appitoie, il préfère dénoncé le caractère barbare de la fuite vers l'ouest du système éconimique, politique et militaire vers l'ouest. Ford est très critique envers la hiérarchie militaire et son ingérence dans les affaires gouvernementales. Comme d'habitude chez Ford, et en cela il est profodément américain, c'est l'individu qui est du côté du bien. Ce sont les actions individuelles qui ont un sens profond et héroiques. Cet odyssée indien est profondément beau, la description des paysages de l'ouest américain, est maniée d'une main de maître. Ce paysage dissonnant, sauvage, inhospitalier, immense, majestueu, est l'enjeu artistique de l'oeuvre. Il y a une certaine contemplation latente et nostalgique dans l'éxode. La mort est-elle préférable à une vie sans liberté? Diverses communautés peuvent-elles cohabité sur des modes d'existence radicalement différents. Finalement Ford répond que l'immensité du territoire américain le permet mais que ce territoire a un caractère si national que cette cohabitation est difficle et douloureuse. Les Indiens sont-ils une tribut où une Nation? Probablement ont-il les modes de vie d'une tribut mais les modes de penser d'une Nation. C'est pourquoi leur marche est épique, belle et légitime. Ford très bien cerné la dimension artistique de ce peuple emprun d'originalité et de majestée. La scènes du début est à ce titre une perfection de proportion et de cadrage, la tribut au complet est représentée majestueuse, bafouée, terrible et oppressante pour les blans. Une fois encore Ford réalise une oeuvre emprunte d'humanisme où les traditionnalisme absurdes et les nationalismes militaires ruinent la communauté et brisent l'individu. La rebellion de l'individu face à la pensée unqiue est glorifiée et la pression des groupes poltico-sociaux est dénoncée. Malgré quelques légers manquent de densité artistique de temps en temps l'oeuvre reste fondamentale;
Dans son ultime western, John Ford ne pouvait se permettre de négliger le peuple natal de ses terres. «Cheyenne Autumn» (USA, 1964) n’est pas un hommage aux peuples Cheyennes, c’est un témoignage obscure de la nature destructrice des États-Unis. Car si les films fordiens mythifient les guerriers, brandissent les belliqueux, ils décrivent aussi la nature militariste de leur pays et sa propension à se propager par la force. Sans blâmer les États-Unis, Ford réalise une poésie accablée de la disparition latente de son peuple originel. Dans ce film, il est une tribu cheyenne encastrée dans une réserve indienne. Comme le dit un cheyenne : «même les chiens peuvent aller où ils veulent». En même temps que Ford traite de la condition indienne face aux colons, il livre une des ses plus belles œuvres sur la liberté. Lui qui enfouit ses films sous les paysages aux horizons perdus, qui enivre ses plans d’espaces infinis, la liberté semble n’avoir jamais été aussi palpable que lorsqu’elle est conquise par tout un peuple, le plus américain des peuples. L’obstination dont font preuve les membres de cette tribu pour ne pas retourner dans leur réserve est l’illustration de leur farouche volonté. Contre cette volonté vient buter la diabolisation des médias, le racisme des américains vulgaires et la régulation des politiques. Mais nul ne viendra à bout de ses indiens qui sont comme invincibles, non pas par une pirouette du scénario mais grâce à leur indéniable volonté, si authentique qu’elle en convint plus d’un. Or tous ne sont pas convaincus, ainsi le prouve la magnifique scène où une partie des indiens est emprisonnée au Fort après s’être livrée. Le duel qui suivra leur fuite composera l’une des plus belles séquences où les corps gisent morts dans la blanche neige tandis que le directeur du Fort, abasourdi, erre comme un fantôme. Le final s’achève sur un drame, laissant aux Cheyennes le soin de leur destruction. Ford n’en démord pas, autant qu’il aime son pays, il le désole.
Ce western est génial n'ont pas parce que c'est un grand film, mais aussi parce que c'est un film qui réabilite la population indienne. C'est humain, c'est beau et c'est génial...
Le dernier western de John Ford est une oeuvre splendide, d'une sagesse peu commune. Le cinéaste filme la nature comme une résurgence tétanisante d'un passé de violence et de génocide envers les tribus indiennes, avec la grâce des grands.