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    Donne-moi tes yeux
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    9 critiques spectateurs

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    wongraven
    wongraven

    2 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 février 2008
    Etrange film de Sacha Guitry: Ce film alterne le très bon et le très moyen.
    Nous suivons tout d'abord la mise en place d'une intrigue amoureuse dans un contexte artistique haut de gamme (toutes les pièces maitressses d'artistes français de la fin du XIXe s.). L'histoire amoureuse ne démarre pas vraiment bien, car tellement "grosses ficelles" que ça en est presque lourd par moment. (rien à voir avec les grands films de Guitry comme le roman d'un tricheur, ou autres...) Puis nous suivons dans une deuxième partie la déchéance de l'artiste amoureux qui perd la vue (au sens propre).
    Dans ce film l'auteur nous captive avec un discours fascinant et très juste sur les oeuvres d'art et la manière d'en parler. Ces séquences jubilatoires valent la peine d'être vues. D'ailleurs l'auteur se perd (et nous avec) dans ces digressions savoureuses qui sont malheureusement nettement en arrière-plan de son histoire amoureuse à la quelle on arrive pas à croire tant il ne la maîtrise pas. Je crois que c'est la première fois que je vois Guitry dans un rôle qui ne lui sied guère : dans certaines séquences on a l'impressons de le voir mal jouer, car en réalité, le rôle de l'aveugle c'est pas trop son truc, et ça ne tient pas la route.
    La deuxième partie du film trainent un peu en longueur et il arrive que l'on s'ennuit, car l’histoire n'exploite plus les qualités d'acteur extraordinaire de l'auteur. Justement toute la saveur de Guitry, c'est sa diction, ses phrases vraies et envoutantes, ses yeux brillants et malins ou son charme fou malgré son profil ventru (on ne voit que ça dans ce film). C'est ainsi que voir des séquences dans lesquelles nous trouvons un Guitry qui se tait, qui joue le malade tant bien que mal, et qui finalement s'ennuye lui-même (la séquence de la rencontre avec la chanteuse est très médiocre mais le rendez-vous avec sa guérisseuse BCBG qui se fiche de lui est pire encore). A voir, mais ne vous attendez pas à trouver un chef-d’œuvre.
    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 644 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2024
    Réalisé pendant l'occupation, parfois sous-estimé, ce titre majeur de Guitry ( selon moi) est formidable d'émotion. Le ton n'est plus enjoué, mais les dialogues sont toujours aussi caustiques.

    Un sculpteur rencontre une jeune et jolie femme. Leur entente est telle qu'ils décident de se marier. Mais l'artiste semble vouloir revenir sur le projet.

    La métaphore sur la perte de la vision sorte d'allusion à l'occupation ( la tristesse est telle que l'auteur préfère détourner le regard) et à son couple qui se délite dans sa vie réelle, la beauté du casting féminin ( maquillage, tenue vestimentaire) placent " Donne moi tes yeux" (à mon goût) parmi les titres incontournables du cinéaste.
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    36 abonnés 2 350 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 janvier 2024
    Le début du film, c'est un peu les deux facettes de Guitry au cinéma: un tour d'esprit irrésistible qui lui fait imaginer tant de bons mots, et un ton plus sérieux, emphatique ou solennel, souvent, dans ses films "historiques", pour évoquer les grands Français, en l'occurence, dans "Donne-moi tes yeux", les peintres et sculpteurs de génie exposés au Palais de Tokyo.
    Le personnage que joue Guitry, est précisément un bourgeois amateur d'art et un sculpteur qui est tout de suite séduit par une jeune visiteuse de l'exposition à laquelle il propose de scupter le buste. Coup de foudre entre l'homme mûr et et la jeunette, comme dans la vraie vie puisque la partenaire de Guitry dans le film est, comme toujours, son "épouse du moment", à savoir la charmante Geneviève de Séréville ou Geneviève Guitry., plutôt actrice de circonstances mais à la hauteur.
    L'histoire est celle d'une liaison amoureuse, vite suivie d'une relation qui se dégrade du fait de l'attitude du sculpteur dont on connaitra la raison à la fin du film. Par conséquent, le ton enjoué du début fait place progressivement à une forme de désenchantement. D'ailleurs, tournée en 1943, l'idylle contrariée au coeur du film est comme l'écho de la mésentente à la ville du couple Guitry. Dans "Donne-moi tes yeux" transparait, de Guitry, le goût des femmes, et plus encore, peut-être, l'amour de l'Art.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    236 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2007
    1943, la France est sous le joug de l’Occupation allemande et Sacha Guitry réalise «Donne moi tes yeux» (France). C’est la corruption de son pays qui rend Sacha Guitry et sa mise en scène moins malicieuse et plus mature à la fois. Pour prétexte, le film se consacre à la chronique d’un artiste sculpteur qui perd la vue en même temps qu’il tombe amoureux. L’expression est prise au pied de la lettre : l’amour rend aveugle. Pour préserver son amour de l’handicap naissant, le personnage de Guitry décide de se rendre détestable à ses yeux. Délaissé celle qu’il aime revient à faire le choix de son art. Car même encore aveugle, le sculpteur sculpte. Dans la cécité, il lui faut alors convenir d’un choix : l’amour ou l’art. C’est toute la problématique qui incombe au film : faut-il faire art pour aimer ou bien aimer pour faire art ? Qui prévaut de la vie ou de l’art ? Thème des plus pertinents de la pensée de Guitry, ces questionnements cheminent vers une réponse d’une façon la plus poétique qui soit. Les dialogues de Guitry ne sont plus de simples bons mots exquis mais tout le charme qui garrotte la sensibilité de l’œuvre. Parmi les merveilleux dialogues, il y a celui où Guitry, dans un discours avec un ami, laisse deviner que ce que nous perdons en politique, nous le gagnions en art. C’est bien, pour l’auteur l’art qui triomphe sur la vie. L’art et l’amour, les deux pôles majeurs de la vie selon Guitry, règnent sur la vie. Et l’amertume qui baigne le cinéaste Guitry et son film provient de l’irritante érosion qu’engendre les affres de l’Histoire sur les joies de la vie. En l’occurrence la désagréable situation dont la quotidien est mise à mal par la politique mondiale. Une certaine innocence caractérise le cinéma de Guitry. Ce charme innocent est ici approfondi par une gravité de propos et un découpage technique qui ancre enfin l’art Guitry dans l’art du cinéma et le cinéma dans l’art de Guitry.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 16 novembre 2009
    Film raté . Et pourtant! quelle belle méditation sur le pouvoir de l'art, sur la mémoire, sur le temps. Le film est de 1943. La France de Sacha Guitry est morte. Celle qui lui succédera sera celle des grands ensembles, du pavillonaire industriel, de la laideur généralisée. L'élégance de Guitry n'y aura plus sa place. L'aveugle se souvient de ce qu'il a vu. Celui qui voit est condamné à voir l'horreur contemporaine et ne peut plus voir "l'ancienne beauté des villes". Film amer, ce qui ne convient pas à Guitry, et qu'il rate évidemment."Il n'y a plus de monde des esprits, l'univers lui-mème n'est plus un conte; l'europe, la plus belle, est morte; voilà la vérité, et la réalité. La réalité, comme le vérité, n'est pas un conte, et la vérité n'a jamais été un conte. Il y a cinquante ans encore l'europe était un vrai conte de fées" T. Bernhart
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 23 mai 2014
    Un des rares films réalisé pendant la guerre où l'occupation se fait sentir. D'abord le coté triste et froid de la réalisation puis une évocation direct du marché noir. On y voit aussi le vrai aveuglement de Guitry qui fait une analogie avec la défaite de 1870 ou finalement " l'art est sortie vainqueur ", il n'a visiblement pas compris ou pas voulu comprendre ce que représentait le régime nazi. Pour le film en lui même le scénario reste classique avec juste des dialogues de Guitry en plus ainsi que la présence de sa futur ex femme Geneviève Guitry qui a un coté Mélanie Laurent et apporte un peu de fraicheur bien venue.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    89 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 novembre 2023
    Réalisé en 1943, le long-métrage Donne-moi tes yeux sort en salle en novembre de la même année. Dans une France sous Occupation allemande, son auteur, Sacha Guitry, n'a pas bonne presse. L'homme de théâtre a toujours porté un regard à la fois distancié et neutre sur les « évènements » de l'époque. Cette attitude est qualifiée par beaucoup de, à minima, complaisante. Pour notre part, nous reprenons à notre compte ce terme de « évènement » car il est utilisé dans Donne-moi tes yeux pour ne pas nommer explicitement la situation d'alors. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2023/11/11/donne-moi-tes-yeux/
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 mai 2024
    Même si le thème est la cécité [traité aussi dans « L’ange de la nuit » (1942) d’André Berthomieu (1903-1960) et « Vénus aveugle » (1941) d’Abel Gance (1889-1981)], le film parle aussi de l’époque. Sur le thème d’un sculpteur quinquagénaire parisien, François Bressolles (Sacha Guitry) qui perd la vue et décide d’éloigner son modèle Catherine (Geneviève Chaplain, 29 ans, sa 4e épouse depuis 2 ans et dont il se sépara en 1944 avant de divorcer en 1949), il s’agit plus d’un drame que d’un mélodrame. Bien que le jeu des acteurs soit un peu daté (malgré la belle interprétation de Geneviève Guitry), le film mérite d’être connu dans la carrière de Sacha Guitry (message sous-jacent de Sacha Guitry, préférant être aveugle en 1943 que de participer à la tragédie). Outre les films cités plus haut, on retrouve ce thème dans « Parfum de femme » (1974) de Dino Risi et, en plus mélodramatique, complexe et actuel, « Etreintes brisées » (2009) de Pedro Almodóvar.
    stans007
    stans007

    23 abonnés 1 311 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 mai 2024
    Pas mal de choses intéressantes dans ce film tourné pendant l’Occupation : une compilation rouée des chefs-d’œuvre accomplis sous l’occupation précédente (1871) – l’Art est inexorable -, puis un marivaudage guitryien avec sa (jolie) femme de l’époque, des dialogues savoureux (« Vous avez l’air d’avoir quarante ans depuis une dizaine d’années » ou « Tous les sacrifices sont acceptables jusqu’au jour où l’un des deux s’aperçoit qu’il y a sacrifice »), une étape distrayante au cabaret et une conclusion élégante quoiqu’un tantinet longuette. Du bon Guitry.
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