25 watts a été couvert de prix dans plusieurs festivals en Amérique du Sud, et a reçu un Tigre (qui récompense une première ou deuxième oeuvre), que le Youth Jury Prize (Prix de la jeunesse) au Festival de Rotterdam en 2001. Il a également été projeté dans le cadre des Rencontres Internationales de Cinéma du Forum des Images à Paris en 2003.
Alors que depuis quelques années, on peut voir de nombreux films en provenance d'Argentine, avec des réalisateurs comme Lucrecia Martel ou Pablo Trapero, il est beaucoup plus rare que l'Uruguay donne de ses nouvelles cinématographiques, comme le constatent, non sans humour, Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll. " Ici à Montevideo, il n'y a jamais rien eu. L'histoire du cinéma uruguayen doit se résumer, en tout et pour tout, à quarante films. Pendant dix ans, à chaque fois qu'un film se faisait en Uruguay, on disait qu'il s'agissait du premier film uruguayen" .
D'après Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll, les films tournés en Amérique du Sud donnent une vision pittoresque de cette région du monde. "25 watts "s'oppose à un cinéma latino-américain (qui nous fait honte) qui accumule les clichés tiers-mondistes, afin de trouver grâce aux yeux des producteurs et du marché européen et américain. Il faut cesser d'entretenir (à de pures fins commerciales) les idées fausses selon lesquelles il n'y aurait en Amérique du Sud que des perroquets, des enfants dans la misère, des veuves éplorées et de la salsa. On écoute à 90%, comme tout le monde, des musiques américaines et européennes et on voit à 90%, comme tout le monde, des films américains et européens. Mais les gens ne veulent pas l'entendre, comme si les films d'Amérique latine ne pouvaient (et ne devaient) apporter qu'un minimum d'exotisme nécessaire (type Central do Brasil de Walter Salles)," déplorent-ils.
Les réalisateurs ont souhaité décrire l'adolescence telle qu'ils l'ont vécue, et qui ne correspond pas à celle qu'on voit, selon eux, dans beaucoup de films : " 25 watts montre la vie de trois adolescents qui s'ennuient, étudient tout en sachant que leurs études ne les mèneront à rien, ont des petits boulots de merde, se font plaquer ou échouent dans leur tentative de conquête. La plupart des films sur la jeunesse sont pleins d'adrénaline, dans lesquels il se passe quantité de choses, avec un montage frénétique. mais cela n'était pas notre adolescence (ni celle de la plupart des gens).", expliquent-ils, en revendiquant l'influence de Jim Jarmusch, en particulier de Stranger than Paradise, autre film en noir et blanc sur l'errance de jeunes paumés.
Si 25 watts dresse le portrait d'une partie de la jeunesse uruguayenne, l'ambition des cinéastes reste modeste : "On n'a pas voulu faire un film représentatif de la jeunesse urugayenne, une étude sociologique. On a simplement voulu parler de ce qu'on connaissait, c'est-à-dire de nous. Il y a beaucoup de jeunes différents. On n'a pas traité, par exemple, des jeunes marginaux parce que nous n'en sommes pas (au contraire de La Haine que les gens veulent à tout prix rapprocher de 25 watts et que nous détestons).", expliquent les réalisateurs Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll.
Le scénario de 25 watts a reçu un prix, et surtout 15000 $, remis par la municipalité de Montevideo, ce qui a été d'une grande aide pour monter le film, qui a coûté 25000 $. Les réalisateurs reviennent sur le financement de leur film : "25 watts a été produit sous la forme d'une coopérative. Tous les acteurs et les techniciens détiennent un pourcentage sur le film. Tout le monde est associé. Personne n'a été payé pour travailler avec, toutefois, la promesse, si le film sortait et dégageait des bénéfices que l'argent serait réparti entre tous", révèlent-ils.