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Pascal
159 abonnés
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3,5
Publiée le 28 novembre 2022
Imamura cineaste de la nouvelle vague japonaise et un des rares metteurs en scène à avoir obtenu deux palmes d'or à Cannes, réalisa ce film au début de sa carrière (59).
" mon deuxième..." relève de la tradition du néo réalisme et raconte l'histoire d'une fratrie de la communauté coréenne installée sur une île située au sud du Japon.
La famille est composée de deux soeurs et de deux frères, ils doivent se séparer peu à peu l'un après l'autre pour tenter de survivre après le décès de leur père mineur de fond.
Filmé en score noir et blanc, les premières quarante cinq minutes manquent souvent de rythme et de fluidité.
C'est la seconde partie qui donne toute sa saveur, son intérêt à " mon deuxième frère " particulièrement réussie.
Parfois minoré parfois même parmi les exégètes du réalisateur qui reproche à " mon deuxième..." son côté trop " propret ", il mérite beaucoup mieux que sa réputation et surtout d'être visionné, même si ce n'est pas un des films majeurs d'Imamura.
Encore au début de sa carrière, Shohei Imamura réalise avec "Mon deuxième frère" son dernier film de commande. Le cinéaste s'est retrouvé contraint de tourner ce film pour pouvoir avoir la liberté totale de faire "Cochons et cuirassés" par la suite. Si c'est donc une oeuvre de commande, Imamura parvient à y apposer son style. Une fois de plus, il n'hésite pas à montrer la misère sociale qui hante le Japon d'après-guerre alors que le gouvernement clame que tout va bien dans le pays. S'attardant ici sur des Coréens vivant au Japon, il approche son histoire avec un sujet sensible et n'hésite pas à montrer comment une famille doit se disperser pour gagner sa vie par ces temps difficiles. Son regard sociologique se fait toujours aussi acéré mais il laisse ici de côté l'aspect libidineux qui habite la plupart des personnages de sa filmographie. Ici, pas de sexe donc mais la misère, filmée avec une mise en scène toujours aussi travaillée, n'hésitant pas à nous plonger dans les milieux défavorisés pour mieux montrer la misère sans pour autant verser dans le larmoyant. Car Imamura sait aussi raconter son histoire avec pudeur, offrant à ses acteurs de très beaux rôles sobres et touchants.