Considéré comme médiocre par Jerzy Skolimowski lui-même, Ferdydurke est avant tout un énorme gag au potentiel narratif indéniable ( il est du reste adapté d'un classique de la littérature polonaise ). Une nouvelle fois l'auteur se lâche à grands coups d'excentricités formelles, livrant un film complètement inégal mais aussi pas mal attachant, drôle et accueillant. Incursion dans l'imaginaire d'un étudiant qui se rêverait écrivain - l'est-il ? L'a t-il été ? Le sera t-il ? - Ferdydurke n'est pour ma part pas aussi raté que ne le prétend son auteur : beaucoup plus abordable par exemple qu'un film comme Walkower, il reste une petite oeuvre comique généreusement délirante, qui se boit par bribes plus que d'un seul bloc. Skolimowski reste définitivement un cinéaste inventif bien que trop conscient de ses extravagances, bombardant par conséquent ses oeuvres d'images surréalistes qui tournent vite au procédé complaisant. Quelques scènes tirent le métrage vers le haut, principalement celle du concours de grimaces avec le très fébrile Crispin Glover ou encore celle du piano échoué sur un lopin de terre reconverti en radeau. Ferdydurke n'est certes pas le meilleur de son auteur mais reste un divertissement sympathique et - comme toujours - original. C'est donc à prendre ou à laisser...