« Des enfants ! Je ne sais même pas m’occuper d’une plante. »
Ce premier film de Ben Stiller, peut-être aussi son plus original, réalisé à la manière des films indépendants, mélange un style classique et un style expérimental en caméra subjective quand le personnage principal, Lelaina/Winona Ryder, filme ses camarades pour son documentaire : Troy/Ethan Hawke, Vickie/Janeane Garofalo, Sammy/Steve Zahn (qui tournera par la suite trois fois sous la houlette d’Ethan Hawke). A ces quatre amis d’université qui vivent plus ou moins sous le même toit, vient s’ajouter Michael/Ben Stiller, producteur de télé plutôt naïf et gentil.
L’ensemble donne une assez bonne vision de la vie de quatre personnages de la middle class étasunienne en leur début de vie d’adulte, dans les années ’90, ce qui a valu son titre français au film quand le titre original (Reality Bites) évoque plutôt la désillusion mordante de la réalité, éloignée des rêves de l’adolescence. Ce sont aussi les années grunge, sida, coming out homosexuels et vidéocaméra.
Lent dans son développement, ce film est pourtant passionnant pour ses personnages, attachants, et surtout grâce à l’interprétation de Winona Ryder. On ne rit pas franchement mais on garde le sourire durant toute la durée du visionnage.
Génération 90/Reality Bites est un film que j’avais adoré à sa sortie et que j’ai encore adoré revoir presque 30 ans plus tard, notamment pour sa parfaite description du concept, alors nouveau, d’adulescence, cet état où l’entrée dans la vie adulte signifie la perte de toute illusion de grandeur et d’immortalité.