Le professeur de 1993 cultiva ses élèves en parlant de ce film, l’histoire vraie du crash d’un avion uruguayen, le vol traversa en toute tranquillité le Chili montagneux enneigé puis survient le crash tragique. 40 passagers comptabilisés, dont une équipe de rugby, 16 seulement survivent, les jours qui suivent se comptent en nombre et la probabilité infime s’amenuise dans ce climat de neige glaciale. Les températures dans la cordillère des Andes descendent bassement, jonglant entre jour et nuit, un danger guette mais les survivants tiennent le coup et d’autres auront moins de chance, terrassés par la rudesse de la nature climatique ou succombent aux sévères blessures occasionnées dans l’accident. Après avoir épuisé toutes les réserves de nourriture dans l’espoir que les secours arrivent à point nommé, le moment festif très arrosé vire au rouge. Dans l’instinct humain et animalier, le manque de nourriture agit sur le psychisme, une pertinence à améliorer, l’heure est venue dans la mise en scène classique aux effets lumineux bleutés de penser à quelque de tabou philosophique, impensable avant la catastrophe aérienne pour ces uruguayens lambas, une conviction tenace de ne pas mourir de faim et de froid, le recours au cannibalisme.
La religion de ces fidèles serviteurs de Dieu naturel aide à compenser leurs craintes morbides, même les agnostiques se sentant seuls finissent par tomber dans les voies impénétrables du Seigneur. L’humain cadavérique cryogénisé décortiqué ressemble à la viande de Grison, le goût du bœuf séché cru ne perturbe pas trop, une dernière excursion obligatoire après des morts supplémentaires causés par l’avalanche, trouvera enfin le long chemin. D’après le récit qui confirme les idées reçues, l’anthropophagie était spéciale pour ces pathétiques en situation extrême, rendue à la rescousse bien charnue, ça reste troublante pour l’esprit humain
. Que la lumière biblique fut, son salut chaleureux dans cet endroit tempéré au beau milieu de l’immensité blancheur de neige, un bon film avorté pour le peu d’émotion dans cette réalisation digne d’un téléfilm. Des acteurs américains parfaits pour être confondu avec la population uruguayenne physiquement proche et inversement, des descendants européens dirigeants ces deux nations, la culture latino-hispanique inexistante et une intrigue penchée vers l’anglo-américain way of life.
Hommage aux victimes, certain accepta la fatalité et se refusa face à la résignation par principe ou dogme,
des vivants ayant pu raconter leur périple angoissant arriver jusqu’à nous en littérature cinéma, il faut transgresser l’interdit, le surpasser afin d’en faire du sensationnel.