Il y a bien un point ou on ne pourra rien redire à ce Django, c'est l'iconisation de son personnage principal, et ce dès le générique de début de film. Directement un personnage marquant est créé, avec son cercueil qu'il traîne, et les gros plans ou les zooms sur le visage (ultra charismatique) de Franco Nero, bien aidé aussi par la superbe musique de Luis Bacalov. En plus de cela chaque action, chaque parole de Django est pensé pour appuyé l'iconisation du bonhomme. Sans oublier qu'il paraît invincible tant il est un as de la gâchette, c'est clairement abusif, mais c'est ce que Corbucci à voulut.
C'est de même pour les paysages, d'une froideur et d'une désolation énorme (on se croirait dans un hiver poisseux, avec du mauvais temps, de la boue). Il y a aussi tout ce contexte de guerre entre mexicain et sudiste, et le comportement du major Jackson faisant littéralement du tire au pigeon sur des mexicains. Tout est surligné, tout est accentué, le moindre échange, le moindre mouvement, le moindre regard, juste pour impressionner, et c'est clair que ça fonctionne.
Mais le film n'ira malheureusement pas plus loin. C'est l'archétype du western qui veut marquer la rétine, qui en fait beaucoup (ce n'est négatif), mais pour pas grand chose dans son fond. Il n'y a pas de grosses évolutions de personnages, de relations intéressantes, ni même de propos. Il y a pourtant un contexte raciale et religieux intéressant, qui aurait sûrement valut d'être mieux exploré.
Mais ce n'est pas ça qu'à voulut montrer Sergio Corbucci, non. C'est son personnage, l'un des plus badass du cinéma tout genre confondu, flinguant des types par dizaines. Et sur ce point, il nous livre ce que l'on veut.
Pas un western incroyable de maîtrise, très loin des Opéras de Leone, pas un film au scénario riche comme peuvent l'être ceux de son compère Sergio Sollima. Mais un gros western divertissement, un western limite cartoonesque, avec en son sein l'un des personnages les plus marquants du cinéma.