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soniadidierkmurgia
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2,5
Publiée le 8 décembre 2012
Pour sa troisième réalisation, Robert Hossein adapte pour la seconde fois Frédéric Dard qui l'assiste au scénario. Nous sommes dans une intrigue à la James Hadley Chase ou à la Raymond Chandler comme au bon vieux temps du film noir américain des années 40. Le père de Robert Hossein, André alias André Gosselain musicien plonge le film dans une ambiance jazzy assez envoûtante. Pour le reste, Robert Hossein a bien du mal à rendre crédible cette histoire à force de situations invraisemblables et surtout d'une curieuse retenue qui ôte au film toute la sensualité torride dont il aurait eu besoin pour nous permettre de nous identifier à ce pauvre bougre pris dans la nasse de ces deux sœurs à la relation compliquée. Il avait pourtant avec les sœurs Poliakoff deux atouts de choix mais c'est comme si le beau Robert qui lutinait les deux frangines hors du plateau semblait rassasié une fois passé derrière la caméra. Il avait pourtant plutôt bien commencé avec la scène d'ouverture qui installait un climat moite et sulfureux. Ensuite ce ne sont que pudibonderies et dialogues chichiteux auxquels on ne croit pas un seul instant. Même les américains, rois de la censure, insufflaient plus de sensualité dans des films comme "Gilda", "La facteur sonne toujours deux fois" ou "Assurance sur la mort", plus vieux de dix ans. Une occasion de loupée par un réalisateur curieusement emprunté dont les faiblesses du scénario ressortent d'autant plus qu'il n'a pas su emballer son affaire. On peut sans doute parler de gâchis dans ce cas précis ! Dans le même registre il vaut mieux se référer aux "Félins" de René Clément sorti neuf ans plus tard.
Robert Hossein le sait : avec cette adaptation de Frédéric Dard, il possède deux atouts majeurs : Marina Vlady et Odile Versois, actrices et sœurs à la ressemblance frappante et à la beauté enivrante. Le film ne joue que de cela, mais c'est presque suffisant. En effet, la mise en scène a beau être limité, elle sait bien exploiter l'ambiguïté apparaissant rapidement chez l'une comme chez l'autre, si bien que le suspense tient jusqu'au bout. D'ailleurs, à combien de reprises sommes-nous persuadés de comprendre enfin, pour que dans la minute suivante un nouvel événement vienne bouleverser nos certitudes? Après, ce n'est pas non plus du grand art, et si vous cherchez donc un intérêt autre que cette dualité entre les deux comédiennes slaves, vous risquez d'être déçus. Mais ne serait-ce que pour ce parfum légèrement sensuel et que l'on s'imagine (fantasme?) volontiers à la place du héros « coincé » entre ses deux femmes, on marche sans mal à ce suspense sans réelle personnalité, mais habile et efficace.
Un type s'installe dans la villa de deux soeurs excessivement blondes dont il devient l'homme de compagnie. Sa présence entraine des attitudes étranges et stigmatise la relation ambigüe entre les deux jeunes femmes. Robert Hossein, dans le rôle du séducteur de qui pourrait provenir la zizanie, crée les conditions d'un suspense psychologique né de comportements énigmatiques et d'une perspective dramatique incertaine. Mais que ce huis-clos est artificiel et ennuyeux! La mise en scène de Robert Hossein n'est guère inspirée par la singularité de la situation (d'après un roman de Frédéric Dard). Entre la réalisation malhabile, qui aliment le mystère au moyen de ficelles grossières pour ne pas dire grotesques, et l'interprétation trop affectée dans le registre "vierges éffarouchées" de Marina Vlady et Odile Versois, l'intrigue s'étire mollement, péniblement. Les dialogues sont plutôt pauvres et les personnages pas franchement cohérents. Et lorsqu'à mi-film, Hossein insinue que le personnage de Marina Vlady, spoiler: cloué dans un fauteuil roulant, feint d'être handicapé, on peut mesurer l'originalité et la qualité du suspense... Quant à Pierre (Hossein),spoiler: perturbé par les louches activités nocturnes qui semblent se dérouler dans la villa, il se montre un enquêteur bien peu doué... La révelation finale sera de la même veine: maladroite et, dans ses proportions "psychanalytiques", un peu vaseuse.