Dans la veine des années 1970, le genre catastrophe est à son paroxysme : "Les dents de la mer", "La tour infernale" et "Airport" pour ne citer qu'eux. "L'aventure du Poséidon" fait bien sûr partie du lot.
Ronald Neame réalise ce film en 1972. Il donne tellement de puissance à la catastrophe que l'on en reste encore subjugué 38 ans après.
Le scénario est peut être simpliste mais va crescendo et participe au maintien du suspense. Véritable référence du genre, je félicite les scénaristes, sans doute pas très connus, mais dont je souligne leur ingéniosité, car même aujourd'hui, ce genre connaît une de ses plus mauvaises heures. Je nomme Wendell Mayes (scénariste de "Autopsie d'un meurtre" de Preminger, et de "L'express du colonel Van Ryan" notamment) et Stirling Silliphant (il a écrit quelques saisons de "Alfred Hitchcock présente" et des films pour lesquels Clint Eastwood a joué, "Un frisson dans la nuit", le premier film de Clint en tant que réalisateur.). L'idée de base venait de Paul Gallico, son roman portant le titre éponyme.
La psychologie des personnages est finement travaillée : on retrouve le Révérend Frank Scott (qui en première partie fait une messe et invoque Dieu comme dans toutes les prières. Après la catastrophe, il se transforme en "sauveur", une mission de Dieu. Mais il sait qu'il n'est pas le seul survivant. Une poignée de personnes le rejoint pour le soutenir dans cette épreuve. Donc, paradoxalement, il est le sauveur et le sauvé.) et le lieutenant Mike Roggo (qui ne veut pas venir dans un premier temps mais qui, sous l'influence de sa femme (avec qui il forme le couple parfait) va faire partie d'un des rescapés. Il incarne le ronchon, le râleur qui va mettre en péril les relations humaines entre lui et Frank. Pour celà, il a donc le rôle de dur à cuire. Je ne dis pas le final.... .) du côté des rescapés. Pour ceux qui attendent les secours, le personnage référend (dont j'ai oublié le nom) était un proche de Scott et ne comprend pas le rôle de ce dernier.
Une très bonne interprétation, un jeu d'acteurs succulent, une palette de stars qui jouent vraiment, une réelle envie de la part des acteurs de donner de la joie et plus que ça, des sensations. Le très grand Gene Hackman nous donne une leçon de plaisir (logique, on l'a déjà vu dans "Bonnie and Clyde" et "French connection" parmi d'autres), Ernest Borgnine parfait ("Tant qu'il y aura des hommes", "Vera cruz", "La horde sauvage", dans lesquels il a déjà joué), Shelley Winters ("La nuit du chasseur" de Laughton), Red Buttons ("Hatari" de Howard Hawks) et Leslie Nielsen.
La musique est prenante et s'affiche dans le film comme une ode à la délivrance. Il y a un soupçon composé par un certain John Williams.
Les effets spéciaux sont super bien fait et l'on reste baba devant tant de prouesses techniques pour l'époque.
La réalisation, tonitruante, parachève le tout pour former un chef d'oeuvre intemporel qui restera gravé dans les annales du septième art.
CULTE !!! A VOIR ABSOLUMENT une fois dans sa vie !!!!!
PS : en 2006, un certain Wolfgang Petersen ("Dans la ligne de mire", "Air force one") a fait un remake de "L'aventure du Poséidon".
Je peux vous dire que j'ai d'bord vu le remake. Bof-bof quoi. Ensuite, j'ai vu l'original. Rien à voir, "L'aventure du Poséidon" reste sans conteste l'un des meilleurs films de genre catastrophe, très prisé à l'époque, mais toujours d'actualité aujourd'hui. Franchement, avec "La tour infernale", c'est le must du must.
Cinéphiles, ne le manquez surtout pas !!!!