L’Ours est la poupée est un film qui, sur le papier, est très séduisant, et puis qui commence bien, mais finalement c’est un pétard mouillé. Dommage.
Le casting est a priori plutôt sympathique. Le duo Cassel-Bardot peut promettre, et le début est plutôt plaisant. Le souci c’est que très vite, on se rend compte que ce n’est pas réellement le cas. Cassel est solide mais son personnage manque d’une réelle crédibilité. Il est « bougon » pour être « bougon », on ne comprend pas trop ses prises de position. Face à lui Bardot est certes très belle, mais ici elle en fait un peu des caisses, surtout dans la dernière partie du film. Les phases de surjeu sont tout de même significatives, et elle ne m’a pas réellement enthousiasmé outre mesure. Un joli physique et un joli minois, mais dans ce métrage de Deville elle se limite à cela, même si au début elle joue la capricieuse avec un certain talent. Autour de ce duo pas grand-chose, le métrage tournant très rapidement à un face à face en quasi huis-clos entre les deux têtes d’affiche.
Le scénario est faible. Le début est prometteur là encore, mais en fin de compte, et comme souvent chez Deville ça ne dure pas. Pendant toute la deuxième partie du film on va voir Bardot essayait de séduire un Cassel qui va la fuir. On ne sait pas trop pourquoi elle cherche à séduire un péquenaud vu son caractère capricieux et prétentieux, et il y a des scènes très théâtrales à l’efficacité discutable. Manquant d’enjeux, se concluant de façon fade, L’Ours et la poupée s’enlise franchement devenant en réalité un face à face dans un espace confiné. Pas aidé par des acteurs inégaux et des dialogues qui confinent parfois au grotesque, je ne dirai pas que ce film n’est pas parfois amusant (l’imitation de Bardot d’un macho), mais globalement on s’ennuie devant ce jeu de séduction qui fait pschitt.
Formellement Deville fait preuve d’un certain soin esthétique. Une photographie soignée, quelques jolis décors (très beaux décors modernes au début, mais qui n’auront pas une qualité équivalente par la suite), et le réalisateur parvient à sauver quelques scènes grâce à une mise en scène loin d’être quelconque. Il donne au moins à voir Bardot sous un joli jour, ce n’était pas très dur d’un certain côté, mais j’ai toujours considéré Deville comme un réalisateur avec du potentiel, mais un narrateur très limité. La bande son n’est pas spécialement mémorable, elle se laisse écouter, sans plus.
L’Ours et la poupée est finalement un métrage assez décevant, Pas très drôle, voire même assez ennuyeux dans la dernière partie qui nous restreint au duo Cassel-Bardot, c’est un métrage qui se laisse voir si on aime les interprètes, mais qui reste tout à fait mineur dans la filmographie de ces derniers. Une comédie balourde, qui aurait mérité bien plus de finesse et de punch pour fonctionner, et une Bardot plus subtile. 2