La Vieille dame indigne
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anonyme
Un visiteur
3,5
Publiée le 21 mai 2014
1er long métrage, 1er succès pour René Allio. La vieille dame indigne est, avant d’être un film, une nouvelle écrite par Bertoit Brecht tiré du recueil La Vieille Dame indigne et autres histoires (1928-1948). Le film raconte le quotidien de Madame Bertini, après le décès de son mari, dans les quartiers populaire du Marseille du milieu des années 60, étouffée par ses enfants qui cherchent à lui faire vendre son magasin, elle trouve le réconfort auprès d’une jeune femme libre : Rosalie.
La vieille dame indigne est témoin d’un changement, d’une époque qui peu à peu va faire place à la modernité. C’est un film métaphorique, qui bien que plaçant une vieille femme au centre de l’intrigue, renforce ce sentiment du révolu. René Allio filme de manière posée mais le placement de la caméra est témoin de ce changement qui se fait lentement (on passe d’un petit quartier à d’énormes chantiers de construction des futursHLM).
Le scénario ne possède pas une réelle intrigue, il s’agit tout au plus d’une chronique dans un quartier de Marseille où les évènements défilent simplement. D’ailleurs l’intrigue se déroule sur plus d’un an et nous voyons comment le quartier évolue. Mais au final rien a bougé en une année, les choses sont restées les mêmes.
Le spectateur suit des personnages accaparés par les problèmes quotidiens, ils n’ont rien d‘extraordinaire dans leur banalité mais très vite ils deviennent attachants, touchants, tendres et proches du spectateur. A commencer par Madame Bertini (magnifiquement jouée par Sylvie) une vieille dame qui, malgré les tracas, a décidé de pleinement vivre sa vie même après le décès de son époux et comme le dit la chanson au début et à la fin de La vieille dame indigne toute personne à le droit de vivre pleinement sans se soucier du lendemain. Les autres personnages sont tous très bien interprétés avec justesse et sans pathos par des acteurs et actrices qui jouent avec un naturel qui fait oublier qu’ils sont seulement des interprètes.
On peut également noté qu’il s’agit d’un film à l’intrigue fermé, s’ouvrant et se fermant sur une même chanson d’une part, le film s’ouvre sur une série de clichés de photo qui présente le personnage principal qui évolue dans son micro-univers avant que l’histoire ne débute et ensuite nous retrouvons une nouvelle série de photos qui montre les derniers instants de vie (et de bonheur) de Madame Bertini. Et bien que l’on suppose que l’issue ne sera pas forcément joyeuse la boucle est inévitablement bouclée. Nous commençons par la vie et nous terminons par la mort.
D’un point de vue technique, La vieille dame indigne est un film très sobre, à la fois pour des raisons budgétaire et une intrigue linéaire. René Allio filme avec un minimum de plans de coupe, laissant priorité avant tout au plan d’ensemble. Le film pêche tout de même par un montage un peu trop hésitant, les transitions entre chaque scène sont parfois maladroites et brutales alors que l’intrigue est très lisse et plaisante à regarder.
Au final La vieille dame indigne est un premier petit film d’une poésie et d’une douceur qui fait chaud au cœur maladroit par moment mais toujours d’un amour sincère pour ses personnages et d’une honnêteté envers son public. Et pour les curieux qui souhaiterait voir le film, il est trouvable sur YouTube. Alors voyez le !
Plume231
Plume231

4 039 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 18 janvier 2015
Quand on a l'âge vénérable de 70 ans et que, qui plus est, on vient de devenir veuve, le devoir de cette personne est de se faire la plus petite possible tout en veillant à dépenser le moins d'argent possible pour que les rejetons et les petits-rejetons puissent avoir le maximum pour l'héritage... Voilà ce que la Société attend des vieux. J'aurais bien voulu dire "attendais", dire que ce film préfigurait Mai 68 et que les choses allaient totalement changer à ce niveau-là après. Mais bon ce serait totalement se voiler la face. "La vieille dame indigne" est un film qui aurait pu tout aussi bien être réalisé aujourd'hui...
Mais heureusement que notre protagoniste n'en a rien à faire de tout cela et entend vivre, après une vie laborieuse à être une épouse et une mère, le peu qui lui reste à vivre comme elle l'entend et à se foutre totalement de ce que les autres peuvent penser.
Si j'ai trouvé quelques fois le scénario un peu décousu, mais ce n'est pas trop gênant, le propos rend l'ensemble très jouissif. Un ensemble très jouissif qui doit énormément à Sylvie. Entourée de très bons seconds rôles comme Victor Lanoux, en petit-fils intéressé mais peut-être pas aussi irrécupérable qu'il en a l'air dans un premier temps, Malka Ribowska, dans le rôle d'une serveuse aux mœurs légères donc forcément infréquentable, ou encore Jean Bouise, en sympathique cordonnier communiste, l'actrice, après plusieurs décennies de seconds rôles dont certains mémorables, impose sa petite silhouette charismatique, son regard intense et son immense talent en étant franchement formidable ; l'apothéose entièrement méritée d'une belle et longue carrière...
La chanson de Jean Ferrat qu'on entend lors du générique du début dit qu'"On ne voit pas le temps passer" et c'est vrai... Le film, lui, ajoute qu'il n'est jamais trop tard et là aussi, heureusement, c'est vrai...
cyclo86
cyclo86

15 abonnés 129 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 9 juillet 2014
Encore un film magnifique, une leçon de vie. Et une actrice fabuleuse, la grande Sylvie, sans oublier la chanson de Jean Ferrat, "On ne voit pas le temps passer"... Il était introuvable en dvd, voilà donc une reprise qui s'imposait. Et que le noir et blanc est reposant !
chrischambers86
chrischambers86

14 509 abonnés 12 578 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 12 octobre 2014
Parmi les grands classiques du cinèma français et les films à contenu psychologique parus dans les annèes 60, il faut signaler le film de Renè Allio qui fait ici des dèbuts remarquès avec cette brillante adaptation de Bertolt Brecht! Venu du thèâtre, Allio adapte, tout naturellement, une nouvelle de Bretch! il la situe à Marseille, sa ville, et en fait, sur fond de rèalitè sociale, une èmouvante ode à la libertè portèe par une actrice malicieuse et inoubliable! Oeuvre lumineuse dont Allio (qui fut un scènographe de renom) nous règale dans un film ancrè entre la nouvelle vague et l'esprit de Mai 68! Dans le rôle de "La vieille dame indigne", Sylvie est extraordinaire! A noter que ce grand classique a obtenu le Prix Mèliès 1965 et c'est ègalement le tout premier rôle d'un jeune acteur de vingt-huit ans : Victor Lanoux! Rare et prècieux moment de cinèma que je dois à mon père...
QuelquesFilms.fr
QuelquesFilms.fr

287 abonnés 1 662 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 25 juillet 2014
La Vieille Dame indigne, c'est d'abord Sylvie, cette actrice française née au XIXe siècle, que l'on a toujours connue vieille et qui a marqué de sa forte présence des films comme La Fin du jour, de Duvivier, Le Corbeau, de Clouzot, Les Anges du péché, de Bresson, ou encore Thérèse Raquin, de Carné. Toujours cantonnée aux seconds rôles, il lui aura fallu attendre cette Vieille Dame indigne (son dernier film de cinéma !) pour trouver son premier "premier rôle"... C'est à la fois étonnant et frustrant. On se demande comment le cinéma français a pu ainsi passer à côté d'une de ses plus grandes actrices. Elle est magnifique et touchante dans ce film. Son personnage de veuve qui découvre sur le tard les plaisirs de la vie et dit poliment merde à sa famille lui va comme un gant. Elle incarne l'idée d'une renaissance malicieuse et gourmande. Il faut la voir regarder avec curiosité les affiches de cinéma, visiter les grands magasins en profitant des escalators, commander goulûment une glace chocolat-vanille-chantilly, se balader en calèche comme une reine, négocier le prix d'une automobile... Et surtout se lier d'amitié avec une jeune femme très libre et un cordonnier jovial qui lui proposent de belles escapades. C'est le rôle de sa vie.
La Vieille Dame indigne, c'est aussi le premier long-métrage de René Allio en tant que réalisateur. Après avoir beaucoup travaillé dans l'univers du théâtre, notamment comme décorateur, il adapte un texte de Brecht et trouve d'emblée son style : un réalisme social critique, associé à un humanisme émouvant. René Allio s'intéressera durant toute sa carrière aux "petites gens" et à l'idée d'une aliénation quotidienne entretenue par les traditions et conventions sociales. Il s'intéresse ici à une femme comme tant d'autres à l'époque, confinée dans une forme de servitude domestique, et orchestre pour elle une révolution à la fois douce et ferme. Il fait souffler un petit vent de liberté qui annonce les mouvements sociaux de la fin des années 1960. En tout cas, le fait de consacrer tout un film à l'émancipation d'une femme âgée est original et audacieux dans la société encore conservatrice d'alors. La critique de l'ordre établi est assénée de façon un peu didactique peut-être, avec les chansons à message de Jean Ferrat et les commentaires en voix off à la fin, mais tout est très juste. Formellement, c'est simple, honnête, direct. Pas sans défaut de réalisation ou de montage. Mais efficace sur le plan narratif. Le choix de commencer et de finir avec des photos, arrêts sur image d'une vie, permet par ailleurs de toucher joliment la corde sensible.
Henrick H.
Henrick H.

4 abonnés 119 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 5 octobre 2014
L'émancipation tardive d'une femme, lors des derniers mois de sa vie. Elle a vécu toute son existence d'épouse au service de son époux, à travers les tâches ménagères quotidiennes. Après la mort de celui-ci, elle naît à la vie et profite de l'existence : restaurant, cinéma, discussions avec une jeune amie... même si l'on vient à profiter d'elle, ce qui lui importe est de goûter enfin aux joies de l'existence jusqu'à s'éteindre sereinement. Outre une très belle photo,le sujet était assez révolutionnaire pour l'époque. Moment amusant du film en opposition à notre époque "mobile" : la nécessité pour le chef d'entreprise de venir tous les jours au café pour relever les messages téléphoniques laissés pas ses clients potentiels.
norman06
norman06

368 abonnés 1 702 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 30 novembre 2014
Le meilleur film de René Allio, et l'adaptation de Brecht la plus réussie pour le 7e art. Le cinéaste dépeint un magnifique portrait de mœurs, intégrant la thématique du dramaturge à son univers provincial. Excentrique géniale du cinéma français des années 30 à 60, Mme Sylvie réussit une prestation sobre et grandiose qui lui a valu divers prix mérités dans des festivals internationaux.
fabrice d.
fabrice d.

27 abonnés 1 569 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 11 octobre 2016
C'est un film que j'ai découvert par hasard, j'ai reconnu le visage de Victor Lanoux jeune et je me suis laissé embarqué dans cette histoire.
Elle raconte les 18 derniers mois d'une femme, une mère au foyer, qui s'est occupé de ses enfants et de son mari toute sa vie. A la mort de son mari, elle change du tout au tout et passe de mère au foyer gentille et attentionnée à une femme tout simplement. Une femme qui veut profiter de la vie maintenant, qui veut être insouciante, qui côtoie les jeunes pour ressentir une sorte de frisson je suppose. Par contre la famille y passe, de mère et grand-mère attentionnée elle va délaisser sa famille, leur demandant de l'argent, de l'aide, mais n'en offrant plus rien en retour. Cela créé des tensions chez les autres membres de la famille, Elle est pourtant surveillée mais elle n'en fait qu'à sa tête.
Cette Sylvie semble parfaite pour ce rôle, son dernier à priori, elle est méchante, cynique mais avec classe, elle n'en fait pas trop, pas comme Tati Danielle !! On retrouve Jean Bouise aussi sans sa moustache, c'est un rôle secondaire mais il y est très attachant.
Le film montre de belles images en extérieures, tournées assez simplement, sans fioritures ou effets spéciaux.
Je ne sais pas si je verrai d'autres films de Rene Allio mais celui-ci semble être un des plus connus.
soulman
soulman

100 abonnés 1 258 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 23 septembre 2016
Très beau film de René Allio, loin ds sujets abordés par les réalisateurs de la nouvelle vague, davantage en lien avec le terroir, celui de Marseille en l’occurrence. Sylvie y est bluffante de vérité et son personnage de vieille femme, désireuse de vivre enfin librement, est particulièrement attachant.
La mise en scène possède le dépouillement nécessaire pour que le spectateur saisisse l’essentiel, comme la beauté de la relation amicale de la veuve et de la serveuse.
JR Les Iffs
JR Les Iffs

84 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 18 janvier 2016
Le scénario raconte la vie d'une vieille dame, après de décès de son mari. Elle semble alors reprendre goût à la vie, à une vie plus libre et plus heureuse qu'auparavant, et cela au grand dam de ses enfants. Elle décide même d'acheter une auto et de faire un voyage avec une jeune femme amie.

Beau film de René Allio, tiré d'un texte de Brecht. C'est réaliste, les dialogues sonnent juste, le comportement des personnages sont cohérents. On sent néanmoins un propos socio-politique très construit (famille / mariage / aliénation / liberté) et la découverte du monde par la vieille dame peut sembler artificielle. Même si l'idée de départ est bonne , le fait d'attendre la mort du mari pour s'en trouver libre est caricatural, même si c'est vraisemblable. Par ailleurs, le contexte familiale et sociologique (travail / argent) est réussi . La 2de partie du film parait un peu longue.
weihnachtsmann
weihnachtsmann

1 272 abonnés 5 339 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 20 septembre 2016
Du roman de B. Brecht, Allio a tiré une histoire de famille douce et presque inoffensive. Il y a pourtant deux mondes: la vieille dame qui profite, mange des glaces, s'achète une voiture et de l'autre le fils qui se ronge les sangs et qui va même voir l'avocat pour soigner les "imbéciles heureux". L'écriture de Brecht est toujours un peu cynique et en cela, l'adaptation n'en est pas tellement pourvue. "Elle avait vécu de longues années d'esclavage et profité de si courtes années de liberté". Le récit est dur mais le traitement cinématographique garde un esprit un peu trop léger.
Malgré tout l'adaptation est assez fidèle.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 25 septembre 2016
Très joli film avec un zeste de nouvelle vague(scènes de rue dans Marseille,au milieu d'une foule qui semble ignorer la camera),un soupçon de Tati avec ces plans de ville où le vieux Marseille se mêle à la ville moderne,une pincée de Sautet avec ces histoires âpres de famille...Le tout forme un cocktail savoureux où la grande actrice Sylvie trouve enfin un rôle majeur à sa mesure ,au milieu d'autres acteurs tels le jeune chien fou Victor Lanoux ou le déjà prodigieux Jean Bouise dans un magnifique second emploi.
Il faudra attendre Guédiguian pour voir Marseille si bien décrite et filmée.
A découvrir ou à redécouvrir cinquante ans après.
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