Après son "voyage à travers le cinéma américain", probablement le plus beau témoignage jamais réalisé sur le sujet, Scorsese récidive et signe "il mio viaggio in Italia", qui pourrait s'appeler "voyage à travers le cinéma Italien". C'est à nouveau un documentaire agrémenté de longs extraits de films, choisis et commentés par le maître. Ceux-ci sont certainement moins documentés et précis que pour son premier essai, ils n'en demeurent pas moins passionnants. Il exprime plus ses émotions ressenties de manière simple et accessible qu'il n'utilise de termes techniques. Ainsi, le cinéma d'auteur transalpin paraît plus simple, mais aussi plus clair et par conséquent méritant une plus grande attention. Le grand Martin a été comme tout le monde simple spectateur et il l'exprime grâce à ce testament splendide du début à la fin. Alors qu'il connaissaît assez mal le cinéma à cette époque, ce jeune enfant était touché par toutes sortes de films, bons ou pas, d'horizons différents. Mais l'essentiel, c'est qu'il les ai aimés et que ceux-ci lui ai ouvert la porte du septième art. Ainsi, on comprend aisément ce qu'il y a à voir dans ces non-dits incessants qui émanaient les films d'Antonioni par exemple. Une interprétation très personnelle nous est donnée, et elle pourrait être celle d'un simple garçon qui s'émerveille devant ces images qu'il affectionne. C'est réellement touchant, car on se rend compte qu'il est possible d'exposer des hypothèses justes sans qu'elles soient forcément compliquées. Et puis, par instants, on reconnaît les influences du cinéaste, ses préférences et son sens de l'analyse qui reste très percutant sans, je le répète, sombrer dans des démontrations complexes ou abstraites. Tout a un sens, et "il mio viaggio in Italia" combine aussi bien les remarques de cinésate que celles de cinéphile. A voir absolument, c'est indispensable !