Magnum Force est le deuxième film relatant des enquêtes musclées de l’inspecteur Harry et est certainement le deuxième meilleur film de la série. Plus rythmé et intense que le cultissime premier volet de 1972 signé Don Siegel, ce deuxième film possède un scénario captivant, d’excellents acteurs et des scènes d’action à l’ancienne redoutablement efficaces. De nombreux assassinats sont commis à Los Angeles et les victimes ont la particularité d’être pour une fois des criminels, des proxénètes ou des trafiquants de drogue. L’inspecteur Harry Callahan et son nouveau coéquipier Early Smith sont chargés de l’affaire. Mais le supérieur de Callahan, le lieutenant Briggs, l’a relayé à un poste de surveillance car il le juge trop violent lors de ses arrestations. Callahan va bientôt se rendre compte pourquoi Briggs le déteste tant que ça. Sorti deux ans après le premier film, Magnum Force de Ted Post met en scène pour la deuxième fois Clint Eastwood dans le rôle de l’inspecteur Harry Callahan, son personnage le plus bad-ass du cinéma. Le film commence déjà sur un générique culte où nous voyons le fameux Magnum 44 du personnage qu’il tient en main et de profil, la main de Callahan le charge et le tourne vers nous, spectateurs intrigué, et nous dit : « Ceci est un Magnum 44, le plus puissant revolver du monde, il pourrait vous arracher la tête comme le vent vous enlève votre chapeau. Vous vous sentez à votre aise ? » et … PAN ! A ce moment là on se dit qu’on est bien dans l’univers violent et bad-ass du personnage de l’inspecteur Harry. Cette deuxième enquête est plus musclée que la précédente qui était une traque d’un tueur en série psychopathe appelé Scorpion, ici l’inspecteur Harry Callahan traque un autre tueur en série mais qui se révèle être un motard de la police de Los Angeles et tue des personnes issues du monde de la criminalité qui gangrène la ville. Le film nous propose des scènes d’action à l’ancienne comme des fusillades sanglantes ou des courses poursuites filmées en décors naturelles sur les routes de Los Angeles, ce qui rend le film efficace et puissant, comme le premier volet. Mais ici le film s’interroge sur le thème de l’auto-justice aussi appelée vigilantisme. L’auto-justice c’est le fait de faire exercer la loi de manière individuelle et en dehors de procédures judiciaires légales. Dans Magnum Force nous avons des auto-justiciers regroupés dans un groupe d’autodéfense, ce sont des motards, et qui appliquent la loi par la violence et sans justice. On retrouve un peu la procédure du personnage de Clint Eastwood qui parfois outrepasse la loi pour arrêter ses ennemis mais le personnage est ici plus « bon » d’une certaine manière car il refuse d’entrer dans ce groupe de tueurs même s’il reste implacable dans ses actes. Le scénario est signé John Milius, réalisateur de Conan le Barbare et scénariste de chefs-d’œuvre comme Apocalypse Now, mais aussi par Michael Cimino réalisateur de Voyage au bout de l’Enfer, ce qui montre la grande qualité scénaristique du film. Il faut l’avouer que le scénario de Magnum Force est excellent puisqu’il livre une enquête nerveuse et violente, pleine de suspense et de tension. Mais tout ceci est également dû à la réalisation de Ted Post qui nous gratifie de scènes d’action violentes et géniales, la scène de l’avion, la fusillades dans le repère des trafiquants de drogues, la course-poursuite finale,… bref tout ce qui fait la réussite de ce second volet des aventures de l’inspecteur Harry. De plus la musique composée par Lalo Schifrin est toujours excellente, très 1970s, angoissante et stylée et amplifie la tension du film. Côté interprétation Clint Eastwood est toujours excellent dans son rôle, des répliques cultes à la pelle comme celle-ci « L’homme sage est celui qui connaît ses limites. ». On peut signaler Hal Holbrook dans le rôle du lieutenant Briggs et David Soul, l’acteur de la série culte Starsky et Hutch, dans le personnage de l’officier John Davis par ailleurs très bon. Magnum Force est donc un des meilleurs épisodes de la série de l’Inspecteur Harry au cinéma et un film forcement culte car possédant un scénario captivant, un Clint Eastwood génialissime comme d’habitude et des scènes d’action très efficaces.