La partie la plus mémorable du film, en tout cas celle que j'ai le mieux mémorisée, un demi-siècle après, c'est la séance d'entraînement à l'arme de poing et le concours de tir type parcours du combattant. C'est bien tourné et je suppose qu'Eastwood s'est inspiré là des méthodes d'entraînement de la police californienne. Du point de vue du scénario, c'est là que Harry fait la connaissance des trois motards justiciers et a ses premiers doutes. Comment de simples flics chargés de coller des contraventions routières peuvent ils être aussi habiles et entraînés au maniement des armes? Astucieusement il obtient la preuve que ce sont des ripoux. Car Harry a beau être dirty et avoir la détente de son Magnum un peu trop facile, il agit toujours en situation. Ce n'est pas un dogmatique qui se croirait investi d'une mission morale de salubrité publique, il n'a pas de compte personnel à régler avec la société comme Charles Bronson dans le Justicier dans la ville. Non, il est un flic qui fait son métier, impulsif, pas regardant sur les méthodes, et amoureux de son Magnum. Les motards ripoux sont manipulés par le propre chef de Clint, mais Clint a un plus gros canon que son chef, toute la différence est là. Magnum Force est un bon film, un bon polar, bien réalisé par Ted Post, meilleur ici que pour Pendez les haut et court. La problématique justiciers idéologues contre flic peu scrupuleux, qui sous tend le film le rend philosophiquement intéressant. Mais les amateurs de confrontations musclées et plombées entre policiers et malfrats seront comblés.