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Raphaël V
23 abonnés
83 critiques
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5,0
Publiée le 26 octobre 2021
J'ai vu ce film à sa sortie, et depuis je l'ai revu plusieurs fois avec grand plaisir ! Comme quoi on peut faire un petit chef d’œuvre avec des moyens dérisoires. C'est que non seulement d'être une comédie bien déjantée, STRASS est aussi un portrait terrible de l'humanité. J'ai eu l’occasion de parler de ce film avec des comédiens qui l'avaient vu eux aussi, et qui m'ont dit que ce que l'on voit dans le film n'est pas très différent de ce qu'ils ont déjà vu dans la réalité.
Immersion au cœur d’une école de théâtre Bruxelloise où l’on suit une équipe de film en plein tournage pour faire un reportage sur un cours pas comme les autres. En effet, l’équipe s’intéresse de près au professeur Pierre Radowsky, qui enseigne selon une méthode qu’il a lui-même inventé, à savoir « la pédagogie ouverte ». Sauf qu’en y regardant de plus près, on constate qu’on est clairement loin de la méthode d’enseignement dite classique, ici cela relève plus du harcèlement moral, voir sexuel…
Pour son premier long-métrage, le cinéaste belge Vincent Lannoo réalise un mockumentaire (un faux documentaire) et nous immisce au cœur d’une troupe de théâtre, entre horreur et stupeur, on découvre que face à des étudiants / comédiens en herbe très crédules, leur professeur parvient à faire d’eux, ce qu’il veut, quitte à les rabaisser et à en devenir avilissant.
Dans le même registre que C’est arrivé près de chez vous (1992) de Belvaux & Bonzel, Strass (2002) se distingue par le fait qu’il réponde aux préceptes du Dogme95 (initié par von Trier & Vinterberg). La caméra ne fait plus qu’un avec l’acteur, le spectateur se sent donc au plus proche d’eux, nous permettant de ressentir en frontal toutes leurs émotions. Le réalisateur fait aussi la part belle à l’improvisation, donnant une certaine force de caractère. Pierre Lekeux (le prof tyrannique) y est exécrable, imbuvable et tellement bluffant, il porte le film sur ses épaules, face à ses comédiens et Carlo Ferrante (en proviseur) tout aussi mémorable.
Le film joue avec nos nerfs, nous interroge constamment. Essayant sans cesse de distinguer la réalité de la fiction. Un excellent exercice de style qui gagnerait à être reconnu.
Une merde nombrilique qui se repose sur la vague bienvenue du dogme pour justifier son manque de moyens et d'évolution narrative, merci tonton Von Trier.
Un prof de théâtre c'est un type qui doit expliquer à de futurs comédiens (qui finissent caissier la plupart du temps) comment on réussit dans ce métier alors que lui même n'y est pas arrivé puisqu'il est obligé de donner des cours pour payer son loyer :-) Au milieu de toutes ces frustrations et incertitudes il ya forcément une véritable comédie humaine.Ce vrai-faux documentaire est fait par des gens qui connaissent le milieu des comédiens, du coup ça fait mouche. Toute ressemblance avec une école de théâtre déjà existante est....très bien vue !
"Strass" offre un rapport interessant entre la bêtise d'un metteur en scène et le voyeurisme des documentaristes. Le film ne parle pas de théâtre mais se concentre plutôt sur ceux qui le "dirige" et qui sont censé transmettre un savoir. Même si on devine facilement que tout ceci n'est que fiction, le film n'en perd pas moins sa valeur et peut nous, spectateurs, remettre en question. C'est très corrosif et cruel.
Le dogme est dans le principe de l'anti-cinéma. Ce film est donc un anti-film. Appliquant à la lettre la doctrine "nous faisons de la merde en boite et nous le revendiquons, c'est un parti pris", Strass tente en plus de faire rigoler. Mince, j'ai pas rigolé ! C'est peut-être parce que c'est de l'humour de merde ? Oui.