A peu près tout ce que le cinéma français peut faire de pire ! Bon, je vais de suite dire ce que je trouve convenable dans ce film. Les quelques notes de piano signées Philippe Sarde, une valeur sûre. Quelques images, décors, qui rendent bien l’ambiance de Biarritz avec une petite touche de mélancolie. Ah, si, je sauve quand même les acteurs, qui se démènent comme ils peuvent, parfois avec des personnages sans queue ni tête dont on ne sait pas trop ce qui les constitue tellement ils sautent du coq à l’âne. C’est d’ailleurs le premier souci de ce film, l’incohérence des personnages. Versatiles, incapables de se décider, paraissant déterminés puis finalement n’ayant aucune solidité, c’est une catastrophe ! Ca mène à des scènes grotesques (Sabine Haudepin et Perrot à la fin, euh…), à des revirements de situation juste prétexte à faire durer le film, et malgré la belle galerie d’acteurs ça suffit pas. Dewaere est d’ailleurs à la limite de l’autoparodie en espèce de Rimbaud torturé que j’aurais personnellement plaqué au bout de dix secondes tellement il est insupportable, Deneuve tient à peu près la route mais son côté gnangnan pendant une grande partie du film est assez pénible. Chicot, Balasko, Perrot parviennent à surnager.
Côté scénario, c’est n’importe quoi. Le film est d’une incroyable mollesse, il raconte une histoire d’amour en mode « je t’aime, je t’aime pas, je t’aime… » pendant 1 heure 30. C’est blindé de situations à se taper le front, c’est ennuyeux, c’est caricatural, c'est excessif jusqu'à la bouffonnerie, j’ai personnellement été saisi de consternation à plusieurs reprises devant le ridicule de l’ensemble. Le pire, c’est que le seul vrai intérêt du scénario est amené par le pote parasite de Dewaere joué par Chicot. Sa présence (tout aussi insupportable que celle de Dewaere du reste) donne du piquant à la première partie. Mais ça ne sauve absolument pas le film, au contraire, car Chicot joue comme souvent un personnage totalement tête à claques.
Pour le reste, c’est filmé mollement, placidement, sans génie, le film se reposant essentiellement sur ses décors de Biarritz qui donne au film une ambiance au parfum marin pas déplaisante, mais totalement insuffisante pour faire oublier la vacuité de ce métrage à dormir debout. 1.