RTL9 semblant faire un concours de bêtise avec Arte, j'ai donc dû subir « L'Or de MacKenna » avec une chanson composée par Quincy Jones doublée de la plus abominable des façons en français, la chaîne câblée il est vrai peu aidée par une équipe de doubleurs fous ayant affublé Omar Sharif d'un insupportable accent mexicain : la très, très grande classe. Pour le reste, j'avoue avoir un petit problème avec Jack Lee Thompson. Si l'on excepte bien sûr « Les Canons de Navarone », voilà un réalisateur dont le talent me paraît bien limité, comme en témoignera également « Les Nerfs à vif », dont la réputation m'étonne toujours autant. Ici, le camarade Jack se surpasse même par moments : je ne me remets notamment pas de ce découpage ahurissant et même parfois surréaliste, comme si un énorme rocher était tombé sur la salle de montage du studio. De plus, dans ce genre de récits consacrés à une chasse au trésor, il vous faut un scénario très costaud : celui-ci est juste correct, avec toutefois quelques moments forts. Pour autant, tout n'est pas à jeter : l'interprétation, à défaut d'être grandiose, est potable, et le rythme plutôt soutenu, si bien que ces 120 minutes passent relativement vite. De plus, Lee Thompson a l'intelligence d'éviter le manichéisme total, à l'image de la relation parfois intrigante entre MacKenna et Colorado, ou encore de cet étrange personnage d'indienne, jouée par la somptueuse Julie Newmar. L'apparition durant un bon quart d'heure de diverses vedettes (probablement l'un des meilleurs moments du film) et un final légèrement fauché mais plutôt efficace finissent de rendre l'entreprise vaguement acceptable, sans pour autant effacer les insuffisances profondes d'un western par ailleurs peu mémorable... Une curiosité donc, parfois prenante, mais somme toute assez anecdotique.