Rares sont les films produits et réalisés en Afrique, influencé par les anciennes traditions et dénonçant parfois les conséquences du colonialisme. Le réalisateur Kaboré reprend la structure du conte, en situant l'action avant l'arrivée des Blancs "dans un temps où les greniers regorgeaient de mil et les rivières débordaient d'eau". Il ne s'agit pas bien sûr de faire passer la société paysanne africaine pour meilleure que d'autres, mais de montrer que les problèmes de famille et de société sont présents. L'enfant muet dans ce film est comme témoin de ce monde, après les troubles qu'il a reçu avant son adoption. Le paysage est très important dans ce film ; pas de ville ou d'autoroute, mais la campagne à l'infini, où l'homme est en relation avec la nature. Le film de Kabouré est une contemplation, malgré des lenteurs de rythme, de cet univers des anciennes traditions, digne d'une histoire millénaire.