Bo Widerberg a été fortement influencé par l’œuvre de cinéastes tels que Federico Fellini, Michelangelo Antonioni et Jean-Luc Godard. Amour 65 est tout particulièrement sous influence de deux films : Huit et demi de Fellini et Le Mépris de Jean-Luc Godard qui s’intéressent aussi tous les deux aux cinéastes et à leurs obsessions.
Bo Widerberg était à l’époque un cinéaste très critique envers la qualité de la production cinématographique de son pays natal, la Suède. Amour 65 est en réalité un pamphlet en faveur d’un renouveau du cinéma suédois. Il est aussi un hommage au cinéma novateur de John Cassavettes dont l’un des acteurs Ben Carruthers, qui tenait le rôle principal dans Shadows, joue ici son propre rôle.
L’acteur principal Keve Hjelm collabore ici une seconde fois avec le réalisateur Bo Widerberg. Hjelm tenait l’un des rôles principaux du drame Le Quartier du corbeau sorti en 1963.
" Amour 65 fait référence à l’année de la sortie du film, un film expérimental, plus introspectif que les autres où Widerberg reste, comme toujours, un réalisateur très sensuel. C’est un peu comme une improvisation de jazz, l’histoire d’un réalisateur qui est censé tourner un film, mais ne parvient pas à démarrer. Bo Widerberg souhaitait cette sensation d’improvisé, de liberté. Mais le film est moins improvisé qu’il n’y paraît. Il existe un scénario, presque mot pour mot ce qu’on voit sur l’écran. Mais Bo Widerberg a gardé le scénario, il n’a pas laissé les comédiens le lire. Ils recevaient leurs dialogues et ses indications au tout dernier moment, juste avant de tourner. Bo espérait que cela conserverait simplicité, fraicheur et spontanéité à leur jeu. Il a eu beaucoup de difficultés en tournant ce film, des problèmes incessants. Au départ, c’était Amour 64 ! Le titre a dû être modifié à cause du retard (...) C’est un film sur l’essai, sur Bo Widerberg cherchant quelque chose, pour voir si quelque chose peut voir le jour si vous tentez absolument d’être libre dans votre façon de créer, de filmer. Beaucoup de gens aiment ce film pour le sentiment de liberté qui s’en dégage, jusque dans sa structure. " Marten Blomqvist