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Plume231
3 873 abonnés
4 639 critiques
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3,0
Publiée le 7 avril 2012
Un film qui faisait partie des préférés de François Truffaut qui a même été jusqu'à appeler sa société de production "Les Films du Carrosse" en hommage à Jean Renoir et à son film. Moi par contre, je ne suis pas aussi enthousiaste que la Truffe à propos de cette oeuvre. Ca manque pas d'élégance, la photo couleurs de Claude Renoir et la qualité des costumes-décors assurent un beau spectacle visuel en particulier pour ce qui tourne directement autour de la scène, quelques moments de drôlerie sont délicieux. Mais le scénario reste attendu, les acteurs à l'exception d'Anna Magnani manquent de prestance, et je ne dis pas qu'il n'y a pas une réflexion sur le théâtre et la vie, ou plutôt la vie et le théâtre, mais elle est loin d'être transcendante. Premier volet d'une trilogie de Renoir autour du spectacle, avec le pétillant "French Cancan" et "Elena et les Hommes", "Le Carrosse d'or" est un cran au-dessus du second mais largement au-dessous du premier.
D'emblée la première image nous révèle une scène de théâtre et c'est là que prendra place l'intrigue d'un film en forme de mise en abîme. En effet la Commedia dell'arte des comédiens est le miroir des jeux sociaux de la noblesse, qui ne cachent qu'une course égoïste au pouvoir, qui lui même exerce une fascination, comme le personnage du toréador belliqueux face à son taureau dans l'arène en exerce une sus les gens du peuple. Ou comme celle qu'exerce le Carrosse d'Or sur tout le monde et surtout sur le personnage principale, qui devra comprendre que le véritable or ne se trouve pas sur le carrosse. Elle aussi, alors que différente au départ, femme du peuple, se comportera, prise entre plusieurs hommes, de la même manière que le vice roi, lui en tant qu'aristocrate et lorsqu'il se retrouve entre plusieurs femmes. On joue, derrière un masque sur scène ou à la cour. Les parallèles sont constants pour nous montrer les traits de la nature humaine, révélés par l'art, constamment, et par les prises de conscience, ponctuellement. Le film porte un regard sur notre civilisation et ses méfaits, notamment à l'égard des Indiens. Et fustige nos lumières et la fièvre de l'or qui s'était emparée, de manière sanglante, de la couronne d'Espagne. Les acteurs sont tous bons et une mention spéciale doit être décernée à Duncan Lamont, particulièrement éblouissant en vice-roi. Ils sont soutenus par une réalisation sans faille, la photo du neveu du réalisateur et la musique enjouée de Vivaldi. Et ce choix est excellent car si le film parle de sujet sérieux, il le fait de manière légère et parfois amusante, à l'image (encore un parallèle) de la Commedia dell'arte. Un film qui vaut le détour, ne serait-ce que pour entendre Anna Magnani parler délicieusement anglais.
Dans le genre film introuvable je demande Le Carrosse d'or. Bonne pioche. Jean Renoir est restée dans la mémoire des cinéphiles pour pas mal d'oeuvres (La règle du jeu ; La grande illusion principalement) et d'autres sont restées complètement oubliées - ou ont presque disparues. Ce qui surprend aux premiers abords du Carrosse d'or c'est l’extraordinaire énergie qui s'en dégage. Déjà, c'est hyper coloré, que ça soit au niveau des décors et des costumes (on a du mal à croire d'ailleurs que le film ait 60 ans !). De plus, ça fuse vraiment dans tous les sens, notamment grâce au personnage d'Anna Magnani, étonnante, survoltée, survolante, décoiffante. Cette héroïne résolument moderne par sa volonté d'émancipation, son rapport avec les hommes, fait plaisir à voir. Le tout est inscrit dans un cadre théâtral permettant à Jean Renoir de montrer qu'il dresse là une comédie de boulevard (sans aucun jugement négatif là dessus) sans prétention. Du coup, on suit le scénario avec un réel intérêt, les personnages masculins principaux existent tous (difficile quand même de faire réellement exister 3 hommes face à Magnagni dans si peu de temps) et au final là où le Carrosse d'or surprend le plus c'est qu'il est une énorme bouffée d'énergie... et si je savais déjà que Renoir était un très grand réalisateur, je ne savais pas qu'il était capable de faire ça.
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3,0
Publiée le 16 mars 2011
S'inspirant du "Carosse du Saint-Sacrement" de Prosper Mèrimèe, Jean Renoir èvoque sur le ton du vaudeville les rapports entre le thèâtre et la vie dans un chatoyant jeu de dupes! Le cinèaste a essayè d'ètablir une espèce de confusion entre ce qui est le jeu sur une scène de thèâtre et ce qui est le jeu dans la vie! Loin du rèalisme qui avait fait le succès d'"Une partie de campagne", il reconstitue un Pèrou d'opèrette dans les studios de Cinecitta et rend hommage à la comedia dell'arte! Sur des airs de Vivaldi, il entraîne Anna Magnani dans une sarabande sentimentale effrenèe et trouve d'amusants prolongements à ses amours! Un hommage fervent au thèâtre où s'entremêle les jeux de la vie et ceux de la scène...
Pour son retour en Europe , Renoir signe ici un d e se s plus beaux films , une satire de l'amour ,, du pouvoir , de l'enfermement de caste et social mise en abyme de la vie ou du théâtre , on ne sait plus , et même ses personnages ont un doute , comme la Magnani qu'il a eu toutes les peines du monde à faire tourner et à éclairer, avec son neveu , tellement elle arrivait en retard tous les midis , défaite après ses nuits dans les cabarets .A voir absolument !
Mise en abîme évidente puisque le théâtre représente la vie politique de l'aristocratie de la colonie où se situe l'action ainsi que les rapports humains généralement, cette fable burlesque prouve la maestria de son réalisateur bien que la transposition de la farce façon Commedia dell'arte dans le monde "réel" détruise sa crédibilité dramatique. S'appuyant sur la fougue et le naturel séduisant d'Anna Magnani, le récit sentimental s'anoblit en revenant à l'art scénique. Virevoltant!
« Le carrosse d’or » de Jean Renoir était un film adulé par François Truffaut. Sa vision laisse dubitative, car en dehors de quelques trouvailles de mise en scène (comme l’orchestre derrière la porte) le thème de la vie est un théâtre et la vie est un spectacle date quand même de Shakespeare. Certes Renoir a l’habileté de nous présenter le film comme une pièce dont nous serions les spectateurs, ainsi le théâtre devient un théâtre dans le théâtre. Mais le problème réside ailleurs. En faisant porter tout le film sur ses épaules d’Anna Magnani au milieu d’un casting bien pâle, la présentation devient elliptique et semble, par moment, désincarnée. Si bien que le message manque de finesse et, deuxième point faible, le côté vaudevillesque des gags les rend plus lourds que drôles. L’abattage de la star italienne (remarquable car elle n’a ni l’âge du rôle, ni le physique de bombe absolue que le scénario laisse supposer) parvient à masquer en grande partie cette faiblesse. Preuve que Cinecitta ou pas, le comique italien est inimitable et Renoir n’est pas Monicelli. Au crédit une remarquable photographie de Claude Renoir, technicolor et mouvements de caméra montrent que « The River » n’est pas un cas isolé chez cet immense directeur de la photographie (le meilleur du cinéma français). Ces images sont soutenues par un excellent choix musical. La musqiue de Vivaldi fonctionne parfaitement avec la Commedia Dell’arte, au point qu’elle semble écrite pour (si, si, même les « Quatre saisons »). Enfin, la dernière séquence, enfermement dans la vie de scène, est sublime grâce au regard extraordinaire d’Anna Magnani. Quelque peu surestimé « Le carrosse d’or », est parfois éloigné du chef d’œuvre annoncé. Il reste néanmoins un bon film et même très bon par moments. A voir en version anglaise (Renoir dixit), sauf pour ceux que la Magnani insupporte.
La critique hexagonale a beaucoup admiré, à juste titre, " le carrosse d'or" (1953) un des titres les plus réussis de Jean Renoir. Selon moi son chef d'œuvre.
Au XVIII ème siècle, une troupe italienne de théâtre arrive en Amérique du sud. Camilla la vedette est courtisée par trois hommes différents de caractère.
Le film a été proposé en trois versions et la réédition en salle de la version anglaise permet de la comparer avec la française.
La version anglaise bien que considérée comme la version de référence, selon le cinéaste, n' a pas que des défenseurs (cf Jacques Lourcelles). Je rejoindrai pour ma part le point de vue du cinéaste.
On a beaucoup dit que " le carrosse d'or" était une réflexion sur le théâtre. C'est évident, mais c'est peut-être aussi un regard sur la vie, parfois vécue comme insatisfaisante et par conséquent le refuge consolateur dans la pratique artistique ou l'admiration esthétique comme facteur de sublimation.
On a ici affaire à un classique du cinéma du patrimoine qu'aucun amateur ne laissera passer
Une joyeuse célébrité de la couleur. Une beauté picturale transgénérationnelle. Une fantaisie superbe d'intelligence. Une oeuvre majeure de Renoir, l'incarnation parfaite d'une forme cinématographique somptueuse, d'un art de vivre, de références culturelles. Avec une Magnani étincelante. La société de production de Truffaut fut nommée "Les Flms du Carrosse" en hommage à cette fabuleuse comédie.
Un chef d’œuvre absolu. Émouvant, sensuel, drôle, un régal pour les yeux comme pour les oreilles. On pourrait s'arrêter à Renoir Vivaldi mais c'est bien plus que ça.
Magnifique hommage à la comedia dell'arte, où Renoir manie de manière incroyablement subtile le style de la mise en abîme. L'actrice Anna Magnani est une perle.