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Play it again, Sam
10 abonnés
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3,5
Publiée le 24 mai 2020
Pour son premier passage derrière la caméra, Clint Eastwood s’amuse déjà de son image. Le viril bellâtre aux allures misogynes est ici victime d’une psychopathe amoureuse tandis qu’il peine à reconquérir le cœur de celle qu’il aime. D’un côté, la folle qui constitue la trame principale du film et en fait un thriller d’un nouveau genre (nous sommes en 1971…), et, de l’autre, la jeune artiste qui permet de dérouler une bluette, pour le coup, souvent ridicule. Entre ces deux extrêmes qui ne cohabitent pas toujours de la meilleure des manières, un film aux accents très jazzy et le témoignage d’une époque (la musique, la libération des mœurs, les festivals, le melting-pot assumé, les fringues) qui dévoile une autre facette d’Eastwood. Dans les superbes paysages californiens de Carmel parfaitement filmés, le grand Clint déroule son intrigue de façon plutôt classique en lançant quelques clins d’œil à Hitchcock. Le choix de certains plans, la folie et la femme en sont des références évidences mais le traitement des thèmes y est à rebours. Dès son premier film, et en dépit de toutes les accusations dont il a pu être victime durant sa carrière, Eastwood est un féministe de la première heure même quand il met en scène une psychopathe. Il est assez malin pour équilibrer son propos et pour montrer son propre personnage comme dépendant de toutes les femmes qui traversent l’histoire. Au-delà du thème (vu et revu depuis) et du propos (plus fin qu’il n’y paraît), le film en lui-même reste une réussite. Certes, Eastwood ne maîtrise pas encore totalement son art et l’ensemble souffre de certaines faiblesses (ruptures de ton et de rythme trop violentes, vision trop sirupeuse de sa relation avec Donna Mills). Cependant, c’est bien fichu, bien filmé, parfaitement joué et on trouve déjà une riche matière pour en faire une lecture à différents niveaux.
Un bon film aux saveurs hitchcockiennes. Premier film d'Eastwood en tant que réalisateur et ce fut une véritable réussite. L'ambiance gagne en intensité tout au long du film. La sublime côte Ouest des Etats-Unis est magnifiquement filmée et la musique est superbe.
Premier film d’Eastwood en tant que réalisateur. Un film à petit budget sans doute très personnel puisqu’il s’inspire d’une expérience vécue et qu’il a été tourné dans une ville dont Eastwood deviendra le maire 15 ans plus tard. Les décors californiens sont somptueux, l’atmosphère des années hippies est bien rendue et Jessica Walter (la Lucille Bluth d’Arrested Development) est excellente en admiratrice complètement fêlée. La trame de ce genre de thriller psychologique est toujours efficace, mais à été abondamment copiée depuis (Misery pour ne citer qu’un exemple), ce qui rend le scénario très prévisible, avec en plus une jolie galerie de clichés sur pattes en guise de personnages secondaires. Côté réalisation, c’est assez plat, et dès qu’Eastwood tente quelque chose, il tombe soit dans des clichés dignes des plus mauvais gialli (genre auquel on pense pendant toute la dernière partie du film), soit dans une esthétique qui repousse les frontières de la mièvrerie gênante.
On aurait pu penser que, pour ses débuts dans la réalisation, Clint Eastwood aurait choisi de tourner un western, genre dans lequel il s’était principalement illustré jusqu’à présent. Or, contrairement à toute attente, le nouveau réalisateur porte son choix vers un scénario à suspense. Ainsi, si Eastwood n’oublie pas son mentor Don Siegel en lui offrant un petit rôle, Un frisson dans la nuit (dont le titre original, Play Misty for me, renseigne plus sur l’intrigue) peut être vu comme un hommage du réalisateur à Alfred Hitchcock : il n’est donc pas surprenant de constater que l’assassinat du sergent McCallum fait fortement penser dans sa manière de filmer à celui du détective Arbogast dans Psychose. Cet hommage à un de ses cinéastes préférés n’est qu’un des aspects rendant Un frisson dans la nuit assez personnel. En effet, on peut repérer tout au long du film diverses allusions de l’acteur-réalisateur à sa vie personnelle : Dave Garver est un coureur de jupons (Eastwood est connu pour avoir multiplié les conquêtes féminines sur les tournages), Madge Brenner travaille pour Malpaso (la société de production d’Eastwood), le film est tourné majoritairement à Carmel (ville dont il sera maire de 1986 à 1988)… Toutefois, il ne faut pas penser qu’Un frisson dans la nuit en oublie pour autant le spectateur. En effet, l’intrigue est rondement menée et Eastwood prouve dès son premier film qu’il maîtrise à la perfection la musique (notamment le morceau Misty, élément important de l’intrigue) et le suspense et qu’il ne cherche pas obligatoirement à tirer la couverture à lui en offrant à Jessica Walter un rôle spoiler: de psychopathe lui volant presque la vedette (sa performance lui vaudra d’ailleurs une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice). On pourra juste lui reprocher un raccord de montage hasardeuxspoiler: (qui donne l’impression que Dave sort d’un cauchemar quand Evelyn tente de le poignarder dans son lit alors que cet événement se passe réellement) et surtout le trop long passage montrant Dave et Tobie roucoulant suivi de la ballade à Monterey (les deux représentent 10 minutes tout de même)spoiler: pour montrer le retour à la vie normale pendant qu’Evelyn est hospitalisée . En effet, ces deux trop longues séquences coupent tout le rythme du métrage qui était jusque là totalement maîtrisé et qui le sera à nouveau juste après. Toutefois, si on excepte ce passage qui visiblement tenait à cœur à Eastwood, le reste du film est suffisamment angoissant pour être considéré comme un des sommets du genre et peut être clairement vu comme une très forte influence de Liaison fatale d’Adrian Lyne. Un grand réalisateur est né !
Un film sur le harcèlement. C'est plus que de l'envahissement, c'est un film effrayant sur la folie. Cette femme est terriblement dérangeante un peu comme "la main sur le berceau". Malgré tout le film est assez brouillon et pourquoi cet intermède de 10 minutes en plein milieu du film sur le festival de jazz!!!!! Les effets se font attendre et on se languit entre chaque apparition. On aurait aimé plus de concision.
Un bon film qui traite d'une amoureuse hystérique a la folie, qui harcèle, plus que ce qui est raisonnable son "heureux élu". Ce dernier se retrouve empétré avec son "boulet" bloqué entre compassion et son dédain pour cette dernière. Le résultat est sympa.
Il y a les méchants qui jouent honnêtement leur rôle, et ceux qui foutent la trouille pour de bon. Ceux auxquels tu repenses en fermant la porte à double tour avant d'aller te coucher... Dans le film de Clint Eastwood « Un frisson dans la nuit », Evelyn Draper fait très nettement partie de la seconde catégorie. Evelyn est la fan envahissante d’un animateur radio, Dave Garver. Tous les soirs, elle lui demande de passer une chanson pour elle, Misty, d’où le titre original du film, Play Misty for me. Il a tellement l’habitude qu’il prépare la chanson avant même d'entendre la sonnerie du téléphone ! Follement amoureuse, elle organise une rencontre faussement fortuite et s’immisce ensuite dans la vie de Dave, qui se laisse tenter un soir, mais n’a aucun sentiment pour elle. On sent bien qu’il n’a pas l’intention de la revoir. Mais Evelyn, elle, se veut en couple avec lui et tente de lui imposer son point de vue. ..
Il s'agit de la toute première réalisation du maître Clint alors on sera tolérant avec les quelques défauts et baissent de rythme. Il réussit un film angoissant, sorte de "Liaison fatale" bien avant l'heure, et met en avant la jeune Jessica Walter, totalement dérangé en amoureuse psychopathe.
Une première réalisation de Clint Eastwood plutôt réussie. Un thriller à la trame assez classique de la femme jalouse et possessive rehaussé par la profondeur des personnages et la beauté des décors naturels mais desservi par une ambiance peu captivante, un rythme bien mou et des dialogues peu percutants. Si Clint Eastwood offre un rôle différent de ses habitudes, j'ai trouvé Jessica Walter vraiment bonne et dérangeante dans son interprétation. Pas mal.
Un début assez fade. Des répliques agaçantes, surtout celle de la folle furieuse qui joue bien, mais dans un registre qui ne m'a pas plus du tout, sans doute le doublage. Scénario pas mauvais et qui sera d'ailleurs repris pour "Liaison Fatale" d'Adrian Lyne avec Michael Douglas et Glenn Close. Finalement, la multiplication des conquêtes fait du tord à Clint Eastwood. Son film n'est pas mauvais, il monte en puissance. Mais il y a beaucoup de temps morts et de fausses romances.
Excellent film, captivant de bout en bout. L'actrice qui joue la folle est parfaite pour le rôle, et son image reste associée, dans l'inconscient collectif des spectateurs, au rôle qu'elle tient dans ce film, ce qui est généralement un indice qu'on a affaire à un très bon film
Pour sa première réalisation (en 1971) Clint Eastwood joue la carte "hitchcockienne", mais ses débuts derrière la caméra sont à mille lieues des réalisations du maître ! Le résultat est décevant dans son ensemble...
Malgré quelques faiblesses, et notamment un scénario de moins en moins crédible au fur et à mesure de l'avancée du film, la première réalisation de Clint Eastwood s'avère agréable et rythmée. Certaines séquences – en particulier dans les deux premiers tiers du long-métrage – sont même de franches réussites. On y découvre un Eastwood animateur de radio sensible et mélomane, harcelé par une fan qui se révélera de plus en plus dangereuse. Le comportement de cette dernière, interprétée par Jessica Walter, distille dès le départ – et de manière subtile – une atmosphère malsaine et angoissante.