Avec "L’Homme des hautes plaines", sa première réalisation, Clint Eastwood prouve qu'il est aussi bon réalisateur que bon acteur. Ce en quoi le film se distingue très nettement des autres westerns, c’est par sa très forte revendication fantastique. En effet, le scénario tout bonnement excellent et sa réalisation hors norme font du personnage de Clint Eastwood un fantôme lui attribuant toutes les caractéristiques du revenant. On ne connait ainsi jamais son nom, il reste la plupart du temps silencieux et sa simple présence rappelle à chaque habitant de la maudite ville ( on y reviendra tout à l'heure ) ses mauvaises actions, sa lâcheté surtout. Et puis, quand on lui tire dessus, il ne meurs pas ( la femme qui tente de l'assassiner dans la baignoire ). Ville fantôme également, que ce soit par ses habitants ( les scène du flashback, où l'on ne veut que leurs silhouettes ) ou par son allure ( repeinte en rouge et renommée "Hell" par le revenant ). Le spectre incarné par Clint Eastwood reviendra ainsi pour se venger ( enfin non mais les villageois insistant pour qu'il reste ) de la ville et de ses habitants, il n'hésitera ainsi pas à les humilier, les mettant en face de leur propre lâcheté en les obligeant à détruire eux-mêmes leur ville en la repeignant, mais aussi en faisant d'un nain le shérif, en détruisant le commerce et en allant même jusqu’à détruire les bâtiments ( l'hôtel ). On regrettera juste la maudite voix française pour le dernier dialogue du film ( ceux qui l'ont vue me comprendront, ceux qui ne l'ont pas encore vue vous me comprendrez ). Bref, Clint Eastwood commence sa carrière de réalisateur sur un coup de maître.