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Plume231
3 884 abonnés
4 639 critiques
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2,0
Publiée le 3 octobre 2015
Palme d'or 1962 et par l'occasion seul film brésilien à avoir reçu la récompense suprême à Cannes jusqu'ici avant de tomber dans l'oubli. Ce qui n'est guère étonnant. Enfin... si c'est étonnant qu'il ait remporté la Palme, par contre ça l'est pas du tout qu'il soit tombé dans l'oubli. Le cinéaste Anselmo Duarte a réalisé un film qui m'a fortement rappelé le chef d'oeuvre de l'immense Billy Wilder "Le Gouffre aux chimères", sauf qu'ici il y a de la religion en plus, en ayant le droit à une critique féroce de la Société brésilienne où les institutions religieuses, policières, les médias, le public en général vont s'en prendre plein la gueule en les montrant profiter sans vergogne des malheurs du protagoniste, seul personnage à sauver du lot, devenant à cause des autres une figure quasi-christique. On comprend aisément d'ailleurs que celui-ci considère son âne comme étant son meilleur ami. Mais l'ensemble qui aurait pu franchement être très puissant s'égare malheureusement trop dans un rythme décousu et peine trop à faire exister les personnages secondaires pour être efficace. Seule la fin, la toute fin, trouve in-extremis cet éclair de puissance qui fait désespérément défaut au reste.
Attention, spoilers. La parole donnée fait parti de ces films palmés à Cannes mais oublié. On y retrouve un homme, Zé, qui tient à honoré sa promesse Sainte-Barbara après un sauvetage qu'il lui attribue. Pour faire, il décide de porter une croix, tel Jésus, et marcher jusqu'à une église de la capitale afin d'aller la déposer. Le film prend le parti pris de se focaliser sur 24 heures en gros. On n'a pas à subir le voyage de Zé, mais juste son apogée, le moment où il est censé déposer la croix dans l'église. Mais les choses se compliquent. La première chose qui surprend c'est ce scénario assez rocambolesque qui est une très bonne idée pour dépeindre le Brésil de l'époque. On y retrouve une religion chrétienne qui est imposée mais que les populations ont su adapter à des croyances anciennes et antérieures, païennes. Cette dualité constante oppose continuellement les fidèles, ici représenté par Zé, et le dogme, ici représenté par le prêtre de l'église. Le réalisateur dépeint également une société où s'entremêlent un peu tout, on y comprend pas toujours grand chose, on ne sait plus qui est avec qui, qui est contre qui. On pourra peut-être regretté que le scénario ne sache pas rester simplement fixé sur cette histoire de promesse à tenir et qu'il aille parfois s'aventurer dans des choses plus convenues (les passages avec sa femme) mais tout de même, La parole donnée est un film intéressant, assez drôle par moment, plutôt bien foutu et qui vaut le coup d’œil.
Bon film qui laisse à penser. Des situations cocasses mais qui tournent au drames, le Brésil dans toute sa folie et démesure, réflexion sur la cohabitation entre religion et tout ce qui s'y greffent (politique, commerce, ...). La fin du film est assez forte et éloquente.
Anselmo Duarte s’est vu attribuer la Palme d’Or lors du 15ème Festival de Cannes en 1962. Il adapte avec La Parole Donnée, la pièce de théâtre O Pagador de Promessas, du poète et écrivain Brésilien Dias Gomes. S’il existe des Palmes d’Or auxquelles on adhère, il y en a d’autres (fort heureusement, chose rare) auxquelles on a du mal à comprendre comment une telle distinction peut être remise pour un film à la base si « pauvre ». L’histoire en elle même est archi simpliste, son dénouement se fait attendre et une fois qu’il a lieu, on est étonné de sa sobriété. Reste finalement les acteurs, attachants et crédibles. Mais de là à lui avoir attribuer la récompense suprême !?!
Fabuleuse Palme d'or, injustement oubliée, cette oeuvre vaut par sa tonalité bunuelienne mais aussi son ton néoréaliste, qui dénonce les hypocrisies d'une certaine culture dominante. Le récit est prenant et le dénouement d'une force rare.
La force de ce film tient dans son avancée inéluctable vers sa fin, son accumulation d'intrigues, de personnages, de toute la société brésilienne qui va finalement se retrouver et se déchirer autour du personnage central. Et pourtant, finalement l'histoire est simple, mais très bien écrite, et portée par une mise en scène relativement sobre mais précise et quelques plans superbement trouvés (la croix inversée à la fin par exemple!). Bref, du beau travail, intelligent, pas forcément subtil mais qui frappe fort. J'aime beaucoup.