Bon, après une première tentative très décevante dans le genre détournement porno de films bien connus, je me suis attaqué à celui des Tontons Flingueurs à l’occasion du récent décès de Georges Lautner, rebaptisé les Tontons Tringleurs. Je suis le premier à en faire courageusement la critique.
Bon je ne vais pas non plus me répandre outre mesure, car c’est un film porno de base, et quand même bien long (1 heure 40) pour ce qu’il a à raconter. En effet, coté histoire c’est évidemment ultra-minimaliste, comme souvent. Mais là où le métrage s’avère franchement décevant, c’est qu’en fait il surfe sur le titre du film de Lautner, en en gommant quasiment tout. En fait il n’y a presque pas de détournement, de références au film original, et l’histoire est juste très nulle, avec très peu d’humour. Le film se contente d’enchainer les scènes érotiques ou franchement porno, qui durent, mais durent… en liant vaguement le tout par une sous intrigue ridicule et des dialogues souvent pompeux qui font assez pitié (le passage sur Napoléon !). Par ailleurs le métrage accumule les clichés du genre (soubrette, look de mafiosi…), ce qui pour un film de 2000 est tout de même assez stéréotypés.
Alors reste donc l’essentiel : la qualité technique des scènes hard. Ben franchement, c’est très classique, souvent très moyen, avec une réalisation pépère qui s’avère plus laborieuse qu’autre chose. Je ne suis pas un grand fan de Tinto Brass, par exemple, mais il faut reconnaitre qu’il a au moins un style à lui, avec souvent des idées un peu burlesques et singulières et surtout une mise en scène rapide et nerveuse qui permet de donner du relief aux scènes de sexe. Ici c’est filmé platement, c’est souvent très fixe, et il n’y a aucune réelle recherche pour évoluer un peu. Il y a de temps en temps quelques bonnes idées (cadrages sur les visages…) mais malheureusement très vite gâché par une paresse générale et une répétitivité désagréable. Par ailleurs ce ne sont pas la photographie ou les décors qui vont rattraper l’affaire, ceux-ci sonnant très faux et artificiels, comme dans bien des films du genre. Reste les acteurs et actrices, dont on voit clairement qu’ils maitrisent leur métier. Ils sauvent assez souvent l’ensemble de la plus grande fadeur, comme quoi, même dans le milieu il y a acteur porno et acteur porno ! Certains essaient d’introduire un peu d’humour (Malone par exemple), d’autres de virer vers le porno classieux qui pourra rappeler un peu Tinto Brass (la première scène), mais bon, il ne faut pas non plus se leurrer, ce ne sont que des morceaux épisodiques au milieu d’un ensemble qui reste très lassant et très basique.
Alors quelle note attribuée ? Ce n’est jamais aisé de noter ce genre de film. Je serai peut-être sévère, mais je lui accorde 1. La raison essentielle de cette note, au-delà du fait que techniquement il reste trop faible, c’est surtout qu’il ne joue pas le jeu du détournement parodique comme son titre l’indique. Au moins dans le détournement de Tomb Raider (très médiocre lui aussi, mais pour d’autres raisons) on pouvait cerner les références, pas ici. Reste les acteurs, qui justifie le petit point que je lui donne.