Petit film sympathique de la collaboration Eastwood-Siegel, on reste sur un film mineur du duo, certes, mais ma foi la tonalité légère et le côté décalé de certaines scènes saura tout de même en faire un divertissement sympathique et souvent drôle.
Les acteurs sont déjà assez attrayants, et en particulier, il faut bien le dire, le casting féminin. Il y a un lot d’actrices tout à fait charmantes, mais qui en plus ont des rôles plus importants qu’il n’y pourrait paraitre, en particulier Tisha Sterling, sorte de femme fatale moderne de la fin des années 60, qui campe un personnage complexe et à la fois adorable et détestable. Solide prestation de l’actrice d’ailleurs. Le casting masculin est évidemment emmené par un Clint Eastwood qui anticipait ici son rôle de l’inspecteur Harry, et qui est toujours excellent en macho invétéré. A noter quelques bons seconds rôles, mais un Don Stroud décevant tout de même, pas franchement au niveau de sa confrontation avec Eastwood.
Le scénario n’est pas totalement convaincant. Si le film est sympa par son côté léger, par ses gags que suscite la venue de ce « cow boy » à New York, pour autant il faut avouer que l’ensemble est basique. L’histoire est assez faible, avec finalement peu d’intrigue, l’aspect romance est esquissé brièvement, quelques scènes d’action viennent émailler un ensemble qui subit aussi de temps à autre des baisses de rythme, et n’est pas aussi punchie que prévu. Finalement le film dégage un peu l’impression d’être un embryon préparant l’émergence de l’inspecteur Harry, comme une sorte de galop d’essai, de test.
Reste qu’il y a quelques atouts sur le plan visuel, même si là aussi on pourra rester un peu sur sa faim. Disons qu’il y a par exemple l’originalité d’avoir choisi pour décor le Musée des Cloitres, ce qui n’est pas forcément la partie la plus connue de New York, et ce qui offre un final original. Maintenant pour le reste c’est assez basique, parfois un peu déconcertant (notamment l’aéroport), et la mise en scène de Don Siegel réserve quelques approximations aussi (bizarre séquence des motos qu’on dirait accélérée outrageusement). La musique de Lalo Schiffrin est plus typée, et apporte une certaine singularité, mais enfin elle n’apparait pas énormément, après un début qui laissait pourtant augurer une belle présence.
Pour ma part j’ai trouvé Un shériff à New-York sympathique mais finalement assez mineur. Pas désagréable, on passe un moment un peu plus léger qu’avec un inspecteur Harry, mais aussi un peu plus pantouflard. J’accorde un 3.