Au-delà de l'épuisement. Bien avant "Au-delà de la gloire" (1980), Samuel Fuller met en scène un autre acte de bravoure des GI's, et plus particulièrement celui des "Merrill's marauders". Le cinéaste sait de quoi il parle puisqu'il a fait partie, durant la Seconde Guerre mondiale, des GI's de la 1ère division d'infanterie ("The Big Red One", qui est le titre original du film de 1980). Il retrace l'épopée des 3000 hommes de la 5307ème unité provisoire d'intervention, sous le commandement du général Frank Merrill, dans une des contrées les plus sauvages du globe. Isolé dans la jungle birmane (comme Bob Morane, le vrai héros de tous les temps), l'ennemi... japonais est démasqué... En plus des "Japs", son climat suffocant et toutes les maladies qui en découlent vont les harasser, au point de réduire l'effectif final à une petite centaine ! A l'instar de Raoul Walsh, avec "Aventures en Birmanie" (sur le même thème), Fuller dénonce la stupidité de la guerre (il a d'ailleurs dit que "la seule gloire à la guerre, c'est de survivre"). Souvent trop classique, mais aussi, de temps à autre, manichéen (tous les "Japs" sont mauvais); Fuller décrit, néanmoins, passionnément la relation ambiguë entre Merrill et son lieutenant Lee Stockton.