Avis : Le Voyage de Chihiro - Page 9

Merveilleux; en dire plus serait indécent.

Quelle poésie, quel charme ! Merci Monsieur, on en redemande !

J'ai marché à fond .Un super dessin animé pour tous, à voir et à revoir ,sur grand écran de préférence.

Miyazaki mêle les genres comme à son habitude mais cette fois avec plus de variations (conte, horreur, fantastique,...) qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler "Alice au Pays des Merveilles" ; Yubaba peut aussi renvoyer à la Reine de Coeur de par son aspect "monstrueusement gonflé". Miyazaki insiste sur l'importance de son identité où comment la sorcière Yubaba impose à Chihiro de changer de nom en Sen et l'oblige à y répondre. Le film est un peu fouilli par moment, surtout parasité par une sorcière qui prend trop de place. Cette sorcière et son environnement direct est la seule partie qui agresse, visuellement trop grossier sur le fond comme la forme. Mais heureusement, Miyazaki offre un univers foisonnant et effervescent, une fantasmagorie colorée qui donne tant de niveau de lecture (trop ?!) qu'il est impossible de s'ennuyer. On notera le joli passage du train inspiré directement d'un autre chef d'oeuvre Ghibli, "Le Tombeau des Lucioles" (1988) de Isao Takahata. Miyazaki signe là sans doute son film le plus dense, une épopée au bestiaire riche et onirique.
Site : Selenie

génial comme d'habitudes mais c vraiment trop bizarre la ils ont un peu exagerer

Au début du XXIème siècle, Hayao Miyazaki s'est surpassé. Entre les films pour enfants (comme "Mon voisin Totoro") et les films pour adultes ("Porco Rosso" notamment), il manquait un film dans lequel les préadolescents pourraient s'identifier au personnage principal.

De son propre aveu, Miyazaki a créé Chihiro pour donner un modèle aux préadolescentes différent de celui que les mangas peuvent leur donner. Il souhaitait un personnage ordinaire qui accomplirait un chemin initiatique, loin des bluettes qui sont habituellement servies aux petites japonaises.

De ce côté là, c'est réussi car Chihiro subit une évolution facilement constatable : de la petite fille assez pénible, elle devient progressivement une adolescente qui prend les problèmes à bras le corps même si elle est souvent aidée par des personnages plus âgés.

Possédant différents niveaux de lecture, "Le Voyage de Chihiro" doit s'appréhender différemment selon l'âge auquel on le regarde. Une chose est sûre : une fois adulte, on comprend toute la dimension philosophique de l'oeuvre, toute la réflexion de Miyazaki sur le Japon contemporain et ses évolutions menaçant la planète, la faune et les traditions.

Pour ce faire, il a créé des personnages complexes. Aucun personnage n'est fondamentalement bon ou mauvais dans cette oeuvre. On peut toujours trouver des faces sombres à des personnages que l'on pourrait penser "du bon côté" et des justifications aux personnages "méchants". C'est la force de cette oeuvre : montrer que tout n'est pas tout blanc ou tout noir et que le bien et le mal n'est parfois qu'une histoire de perception.

L'imagination de l'auteur est impressionnante. J'ai adoré les décors qu'il a mis en place ou les créatures qu'il a inventé. "Le Voyage de Chihiro" évolue dans un univers que je n'ai pas vu ailleurs, y compris au sein du studio Ghibli.

En revanche, certains personnages m'ont paru un peu trop lisses, au point que je ne me suis pas du tout attaché à eux ou même intéressé à eux. Je pense surtout à Haku qui est pourtant un personnage très important dans cette oeuvre.

De même, on peut noter parfois quelques baisses de régime qui auraient pu facilement être enlevées du montage final. Peut-être que le film s'étire un peu trop et que 2 heures n'étaient pas nécessaires pour conter cette histoire.

Toujours est-il que "Le Voyage de Chihiro" est et demeure une grande oeuvre du cinéma.

Certes le graphisme est léché mais il me déplaît souverainement, d'autant que les dessins mettent en scène des personnages simplement répugnants, et la relecture d'Alice au pays des merveilles utilise nécessairement des références orientales que nous ne percevons pas forcément. Cependant l'ennui étend inéluctablement son voile une fois comprise la redondance des situations, d'autant que le sort de l’héroïne, agaçante, m'était totalement indifférent. Un voyage bien trop laborieux!

LE chef d’œuvre poétique des studios Ghibli n'a rien à envier aux films d'animation de Disney et de Pixar (même si John Lasseter en est le producteur exécutif), bien au contraire. Miyazaki reste le seul à nous procurer des histoires oniriques dont il a le secret. Le Voyage de Chihiro nous transporte dans un univers magique issu de la culture japonaise et du folklore où se mêlent monstres et fantômes. Les musiques de Joe Hisaishi demeurent indémodables et touchantes à la fois. Il est l'un des plus grands compositeurs de son temps. Les personnages sont également attendrissant et leur caractère évolue au fil de l'histoire. Plus qu'un conte poétique, c'est une leçon de vie que le réalisateur nous délivre.

Ce trip haut perché qu'est "Le voyage de Chihiro", non loin d'un voyage d'outre-tombe, forgera l'impression d'assister à un long rêve (ou cauchemar) rempli de métaphores et de mystères. Ce film d'animation très particulier, incluant des références nippones (que l'on ne pourra pas forcément déceler au premier abord sans se pencher plus ardemment sur son cas) et poésie en tout genre, trouvera rapidement une dimension supérieure à bon nombre des autres œuvres de Miyazaki. Le spectateur avançant dans le flou et se confrontant à ce voyage parsemé d'absurdités, laissera place à son interprétation quant à ce conte purement mémorable qu'il vient de découvrir. Mystérieux, envoûtant, profond, poétique, "Le voyage de Chihiro" tire véritablement son épingle du jeu et s'impose comme un joyau d'Hayao Miyazaki et comme une référence en matière d'animation.
PS : C'est à se demander s'il n'y a pas un lien entre tous les films de Hayao Miyazaki. Ici, on retrouvera les noiraudes présentes dans "Mon voisin Totoro", l'utilisation du langage morse que l'on a précédemment côtoyer dans "Porco Rosso", ou encore ce fameux tunnel que l'on retrouvera quelques années plus tard dans "Ponyo sur la falaise".

Hayao Miyazaki est un homme que l'on ne présente plus. Ses œuvres sont certainement les plus marquantes de l'animation japonaise, les plus atypique tout du moins. On y retrouve cette même originalité qui les rend décalées du reste. C'est à chaque fois un voyage extraordinaire vers d'autres univers. Le Voyage de Chihiro nous invite dans une sorte de monde parallèle, où les humains ne sont pas les bienvenus. Soit ils se transforment en cochons, soit ils se dématérialisent progressivement pour entrer au service de la terrible sorcière Yubaba, gardienne méphistophélique de ce petit monde. Un monde peuplé d'étranges entités travailleuses hétéroclites, de bonnes comme de malfaisantes, du genre à dévorer tout ce qui est physiquement possible de l'être. Homme dragon, esprits putrides, bébé géant, grenouille parlante, machiniste à six bras, ou encore trois têtes rebondissantes, la diversité des créatures est ahurissante et imaginative. Cet univers singulier, aussi fantasmagorique que terrifiant, rappelle vaguement le concept d'Alice au pays des merveilles. Une sorte de version orientale, réalisée avec beaucoup de génie, même pour un non-initié au genre. C'est également une critique détournée de la société de consommation et du gaspillage. Un voyage initiatique dont on se souviendra longtemps. 4/5

J’avoue, avec un peu de honte, que « Le Voyage de Chihiro » est la première œuvre du Maître Hayao Miyazaki que je vois. L’histoire est pleine de poésie et pour le moins envoûtante. Les dessins, particulièrement soignés et colorés, sont effectivement très beaux même si, il est vrai, j’ai un plus de peine en ce qui concerne le design, un peu trop japonais, des humains. Bref, j’ai été bluffé à tous les niveaux et me demande encore pourquoi j’ai mis autant de temps à visionner un film du studio Ghibli. Un bon conseil : ne faites pas la même erreur que moi...

Hayao Miyazaki revisite Alice au pays des Merveilles et signe un dessin animé sublime aux images superbes avec des couleurs magnifiques, des personnages originaux, un univers incroyable de richesse le tout superbement mis en valeur par la musique de Joe Hisaichi. Un chef d'oeuvre à découvrir.

Je comprends mieux pourquoi ce film m'avait marqué l'ayant vu très jeune en primaire, au cinéma.
Je pensais que c'était pour tout le côté féerique, fictif mais de loin de là, ce film m'avait en fait traumatisé.
Tout d'abord, je déconseille ce film aux enfants puisqu'il y a beaucoup de trop personnages loufoques qui font peur. Même en l'ayant revu aujourd'hui en tant qu'adulte, je vous avouerai que je n'étais pas sereine pendant tout le film.

Le graphisme du film est magnifique, le personnage Chihiro est attachiant, néanmoins l'histoire n'a aucun sens pour moi, ni queue, ni tête.

Bon, on a bien compris que Chihiro était coincée dans un monde où elle devait affronter plusieurs épreuves pour y sortir et sauver ses parents. Ce voyage lui permet notamment de grandir. Néanmoins, c'est tout l'imaginaire autour qui me dérange.

Si vous n'aimez pas la fiction et les dessins animés comme moi de base, je ne pense pas que les Miyazaki soient fait pour vous.

Le voyage de Chihiro, c'est le "Alice au pays des merveilles" japonais, l'onirisme brut où rêve et réalité se mélangent avec un talent rare. Le scénario tient la route et permet d'appréhender plusieurs thèmes comme la quête d'identité.
L'incorporation du folklore japonais ajoute une plus-value non négligeable qui contribue grandement à l'excellente qualité du film.

Un peu comme Kiki la petite sorcière, Le voyage de Chihiro raconte le parcours initiatique de son héroïne, son ouverture au monde, sa quête de maturité et d'autonomie. Mais là où Chihiro se démarque, c'est dans l'introduction d'un univers totalement fantastique présentant des personnages hauts en couleurs faisant références aux croyances et aux divinités japonaises. Ainsi, Le voyage de Chihiro est une fable enchanteresse où, en plus des décors et des personnages, la musique apporte sa touche d'onirisme. Cet univers si étrange permet également à Miyazaki d'émettre une forte critique sur la société de travail et de consommation déshumanisante pour l'Homme. Avec un trop plein de symboles, le réalisateur pointe du doigt la destruction progressive de la Nature par l'Homme et la perte d'identité de la société actuelle japonaise mais pas que, qui oublie de plus en plus ses valeurs et ses racines, obnubilée par la consommation et l'argent. Tout ceci fait de Chihiro une oeuvre sombre et pessimiste mais réaliste. Côté personnages, on s'attache à chacun d'entre eux qui a un rôle précis pour dénoncer les travers de la société actuelle et Chihiro se démarque des autres héroïnes de Miyazaki par son caractère fermé et peu téméraire au départ. Le voyage de Chihiro est le film le plus riche, le plus complexe et le plus ancré dans la culture japonaise que j'ai pu voir de Miyazaki. Cette multiplicité de thèmes et de symboles font de ce film une oeuvre intelligente et pertinente, transmettant de belles morales. Mais cette qualité est aussi à double tranchant : en évoquant tant de choses de façon si subtile et parfois incompréhensible pour un non initié à la culture japonaise, le spectateur risque de ne pas tout saisir et d'être perdu dans cet amas de péripéties et de créatures délirantes, parfois jusqu'à friser l'overdose, et de s'ennuyer lors des quelques longueurs. Un second visionnage s'impose pour mieux assimiler toute cette richesse.