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selenie
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3,0
Publiée le 30 septembre 2019
Le scénario est assez basique finalement mais il est enrichi de liens humains intéressants. Par contre, Mariko reste un personnage trop en retrait et l'homosexualité qu semble transparaître de Sandy repose sur un côté protecteur un peu trop voyant. Symptomatique du fait que si le film est entièrement tourné au Japon les autochtones sont peu importants et ne font finalement qu'une représentation nécessaire à la crédibilité exotique du projet. Esthétiquement le film est un petit bijou visuel, Fuller signe une mise en scène au couleur pastel sublime qui met en valeur les décors d'un Japon plutôt éloigné des images d'épinal. Site : Selenie
On ne peut pas objectivement affirmer que "La maison de bambou", huitième film réalisé par Samuel Fuller soit une réussite majeure dans le genre du film noir. Mais il est intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord, il s'agit du premier film américain tourné entièrement au Japon seulement neuf ans après la fin du second conflit mondial. Le scénario écrit par Samuel Fuller et Harry Kleiner expose de manière claire le revers de la médaille de l'aide américaine apportée au Japon pour sa reconstruction. Ensuite la photographie de Joseph MacDonald qui avait déjà officié pour Fuller sur "Le port de la drogue" et sur "Le démon des eaux troubles" nimbe fort à propos le film de couleurs pastel qui subliment le chocs des cultures. Enfin le sous-texte homosexuel de l'intrigue avec le caïd local joué par Robert Ryan commettant les pires imprudences pour les beaux yeux d'un "débarqué de nulle part" (Robert Stack) dont il fait immédiatement son second, en sus d'être particulièrement osé pour l'époque, constitue le seul vrai enjeu de l'intrigue. C'est justement au niveau de son intrigue que cette "Maison de bambou" arbore fièrement son nom. Une intrigue qui ne la dote pas de fondations assez solides pour que l'on soit complètement conquis. L'invraisemblance du propos instaurée dès l'entame du récit, plombe de manière définitive le film qui de ce fait peine à nous convaincre du comportement de ce chef de gang froid et calculateur dont on a du mal à imaginer que même pour un coup de foudre, il va s'aveugler à ce point. Il faut donc voir "La maison de bambou" comme un film d'amour si l'on ne veut pas être rapidement déçu. A noter que Gary Cooper avait un temps été envisagé par Darryl F. Zanuck pour le rôle tenu par Robert Stack avant que Fuller ne le récuse en raison de sa trop grande popularité qui aurait empêché un tournage serein dans les rue de Tokyo. Quant à Robert Stack c'est Budd Boetticher qui l'a recommandé à Fuller après l'avoir dirigé trois ans plus tôt dans "La dame et le toréador". Une curiosité.
Au-delà de l’enquête et de la dernière scène muette et bien filmée à la fête foraine, le film est aussi une épopée un brin romantique avec cette japonaise et des rapports de force entre les hommes qui mettent l’amitié en péril.
Premier film américain à être intégralement tourné au Japon, "La Maison de Bambou" utilise le contexte riche et complexe de son pays pour en tirer une histoire simple évoluant tout de même sur plusieurs échelles de genre. Si le pays n'est plus officiellement occupé par les Américains, ils sont bel et bien présents sur l'île, dans la police, dans la politique et dans la pègre. Aussi quand un américain meurt de ses blessures à la suite de l'attaque d'un train, Eddie Kenner débarque à Tokyo pour mener l'enquête, mandaté par la police militaire... Suite de la critique sur
Certes l’intérêt que porte Fuller pour certains aspects culturels du Japon rend assez innovante cette transposition de « The Street With No Name ». Hélas, plusieurs éléments empêchent le film d’atteindre la qualité de « The Crimson Kimono ». Premièrement, le traitement de certains personnages est trop primaire. Face à son excellente partenaire japonaise, Stack est encore plus fade et peu expressive que d’habitude en l’absence de précisions psychologiques. En outre, le favoritisme ultra protecteur et aveugle de Robert pour l’autre Robert (Ryan pour Stack) semble peu crédible. S’il s’agit d’une attirance homosexuelle refoulée, elle est tout aussi maladroitement présentée que s’il s’agit d’une trop grande confiance en soi de la part d’un commandant-chef de gang, présenté comme un dur à cuir infaillible. Deuxièmement, l’aspect mièvre et longuet des scènes du duel final est indigne du grand réalisateur qu’est Fuller.
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4,0
Publiée le 21 octobre 2010
Une autre forme de l'aventure est celle qui sous prètexte d'exotisme choisit l'Extrême-Orient - et de prèfèrence le Japon - pour dècor! L'action qui se dèroule dans cet excellent film de Samuel Fuller n'est pas toujours une rèelle "aventure", l'arrière fond est gènèralement politique, comme en tèmoigne ce thriller aux accents shakespearien à l'atmosphère particulièrement brutal! L'aventure passe par une association criminelle d'anciens G.I aux règlement de comptes dans un parc d'attractions en passant par des sèquences spectaculaires de premier ordre! Robert Ryan et Robert Stack sont prodigieux dans ce film trop longtemps mèconnu qui ne dissimule pas la violence qui règne dans le monde! Fuller est bel et bien l'un des plus grands cinèastes amèricains...
La maison de bambou est un des classiques de Samuel Fuller. Bien que très inspiré de le dernière rafale de William Keighley, la mise en scène est virtuose, et la photo absolument superbe, avec de très belles couleurs. De plus, le fait que le film se passe au Japon est une idée très novatrice. De plus, ce film est très intelligent, s'appuyant sur les rapports troubles entre les différents personnages, et démontrant une homosexualité latante chez le personnage principal. Excellente distribution, dominé néanmoins par Robert Ryan. Un vrai bon film.
Décevant est le premier qui me vient directement à l'esprit pour décrire La Maison de bambou, c'est le tout premier film américain entièrement tourné au Japon (il en suivra d'autres comme Yakuza, Black Rain à chaque fois avec un Américain aux méthodes expéditives débarquant au pays du Soleil Levant) malheureusement comme souvent chez Samuel Fuller ça manque de hargne. En soi La Maison de bambou a une bonne intrigue et une belle réalisation (jolie photographie et quelques bons plans) cependant ça vire parfois avec la voix-off à un style documentaire (en voulant trop montrer le Tokyo traditionnel) au détriment de l'histoire puis la love-story entre l'Américain Robert Ryan et la Japonaise Yoshiko Ōtaka bien que touchante prend parfois le pas aussi sur l'aspect polar du film de plus le gros problème il n'y a aucune noirceur alors que de la part de Fulller je m'attendais à un film plus percutant et nerveux. Il y a un problème de rythme dès le début et c'est vraiment dommage car La Maison de bambou avait pas mal d'atouts pour en faire un excellent film.
Dans HOUSE OF BAMBOO, la partie gangster-espion saute d’incrédibilité en invraisemblance, avec un manque de rythme que parvient tout juste à sauver la fusillade finale dans le parc d’attraction. En revanche la romance entre Shirley Yamaguchi et Robert Stack est très crédible et pleine de délicatesse, malgré son côté convenu. Malgré ces quelques poses scénaristiques plutôt bienvenues, une belle pellicule de Joe MacDonald (un document sur le Tokyo de 1954), et un Robert Ryan excellent, comme toujours, l’ensemble reste décevant, à la limite de l’ennuyeux. Et Stack en fait des caisses…
Si Samuel Fuller a souvent été considéré comme un auteur de série B, c'est de mon point de vue à tort.
Il suffit de voir cette " maison de bambou", tourné pour plusieurs scènes en extérieur au Japon ( Godard, Spielberg notamment rendirent hommage à Fuller ) filmées magnifiquement par Joe Mac Donald.
Film noir, connu pour la description, certes à fleuret moucheté d'un exemple d'homosexualité refoulée ( Robert Ryan est une fois de plus exceptionnel et domine de sa prestance Robert Stack chaque fois que les deux acteurs partagent la même scène).
Certes, cette histoire d'agent de la police militaire infiltré dans une bande de malfaiteurs américains qui sévissent au Japon, quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, connait parfois des soucis de véracité, mais son côté formel est si grand ( Barbet Schroeder, dira que c'est le seul film qu'il ait vu trois fois de suite) qu'il emporte les pinaillages et les renvoit au rang de détails.
Fuller qui a souvent affirmé son attachement à la culture de l'empire du soleil levant, réussit ici son pari.
Le succès public du film à sa sortie témoigne de la qualité de cet opus ( selon moi majeur) de la carrière de Fuller, dont le parcours personnel lui permis de montrer à l'écran ce qu'il connaissait de part son expérience personnelle.
Une ambiance de départ intéressante mais Samuel Fuller amène très mal le point essentiel du film à savoir l'amitié soudaine de Robert Ryan pour Robert Stark. Il est vrai qu'il marchait sur des oeufs à l'époque. On se retrouve avec une intrigue et un final bien faiblard.
Voilà un film en adéquation avec le stress économico-financier que nous vivons, cette agressivité au quart de tour... Fuller a vécu la guerre plus d'une fois et dans sa chair, il sait l'illustrer en autant de plans vertigineux qui captivent. Aucun ennui à suivre ce polar tourné au Japon dans les fifties. Déjà la soudaineté du règlement de compte, ce train qui s'arrête crée la stupeur nécessaire... Peu après une danse qui fait presque frivole. Une mafia avec son caractériel chef hystérique. Drame, amusement. On en a pour son argent... Superbe picturalement dans sa version cinemascope et pourtant méconnu... Remarquables intérieurs japonais désormais familiers en occident (à croire que rien dans leur design et leurs coloris n'a changé depuis le tournage de ce film). Encore et toujours des combats d'une violence qui fait si authentique qu'on plaint les acteurs ! Et puis cette ultime séquence sur le monument tournant (des décors naturels faisant penser au gigantisme d'Orson Welles). Cela se veut sérieux sur le fond. Du fait de la férocité sous-jacente, le rire peut s'inviter. La raclée à chaque réunion à l'écran devenir "gag"... T'es pas d'accord avec moi je te cogne, la manière primitive de se dire bonjour, réflexe plus que méchanceté (au contraire de celle qui sourd chez Kitano par exemple). Le personnage d'Eddie Spanier (Robert Stack plus ferme que dans "Les incorruptibles") et la belle Mariko (au minois plus eurasien que japonais) sont les civilisés de service. Un rideau tiré le soir entre leurs couchages les interdit de fréquentation, quoique (la scène du bain !)... A eux deux le symbole du fossé entre culture occidentale ascendante et féodalité nipponne d'alors (1955). Le propos universel supporte la transposition. Suffit d'avoir le coeur bien accroché. Les amateurs de vidéo-castagne de 2013 devraient même être à leur affaire.