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ClashDoherty
230 abonnés
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3,5
Publiée le 22 janvier 2023
Enfant, j'avais vu ce film. Enfin, j'avais vu le début de ce film (fallait aller à l'école le lendemain, le film est plutôt long - sans être non plus trop long). Et j'avais adoré ce début, très biblique, avec cette séquence de crucifixion du Christ, cette éclipse (je me trompe peut-être, mais je crois que le film a été tourné pendant une vraie éclipse), cette atmosphère de totale fin des temps qui se dégage de la scène... Ca m'a marqué. Une de mes scènes préférées parmi tous les films que j'ai vus, et j'en ai vu des containers de cargo entiers. Aussi, quand j'ai enfin vu le film en entier, quelques années plus tard (ce film passait plus souvent à la TV autrefois que maintenant), j'ai limite été déçu de ne pas trouver dans le reste de ce "Barabbas" de scènes aussi fortes que celle de la crucifixion sous éclipse. Ce qui n'empêche pas le film, tout en étant une sorte de décalque entre "Spartacus" et "Ben-Hur", d'être très bon, porté par un Anthony Quinn qui n'a jamais été un de mes acteurs préférés, mais qui tient ici sans doute un de ses plus grands rôles, ce brigand sauvé par la foule à la place du Christ, et qui deviendra un gladiateur après de multiples coups du sort. Film biblique sans en être un, ce péplum est une des plus belles réalisations d'un réalisateur attachant mais inégal.
Richard Fleischer démontre encore une fois son talent dans le filmage avec le format large. Le cinémascope est un format dont il sait tirer une construction de plans qui met en avant tout à la fois les décors sur différents plans, mais aussi les personnages. Et pas uniquement en plans d'ensemble: il suffit d'analyser toutes les séquences dans les sous-sols de la mine de soufre. Au-delà de la forme, ce péplum sur Jesus Christ est passionnant. Car son personnage principal, Barabbas, est une victime, qui ne contrôle rien de sa vie. Le film commence par sa rencontre avec Jesus Christ. La population décide de l'épargner et de crucifier Jesus Christ, ce qui le poursuivra toute sa vie: prisonnier pour brigandage, puis libre Grâce au peuple (qui préfère exécuter Jesus Christ que lui même donc), puis il est emprisonné à nouveau, puis il devient gladiateur. Le film débute par la crucifixion de Jesus Christ et suit en parallèle de l'histoire de Barabbas et la montée de la secte des croyants en Jesus Christ. La partie du film où Barabbas est gladiateur permet de suivre les entraînements des combattants, les répétitions des affrontements puis les affrontements eux-mêmes, et d'évoquer le fonctionnement et le rôle des gladiateurs à Rome. Avec en prime Jack Palance qui campe un gladiateur halluciné, combattant professionnel, qui ne semble plus esclave, et qui adore cela: il tue par plaisir. Concernant l'interprétation, Anthony Quinn est parfait et interprète un incroyant dubitatif, simple et primaire sans être stupide, qui subit et ne comprend pas ce qui lui arrive, mais qui sait être résilient (peut-être avec l'aide de Dieu...). Le film est intéressant pour les us et coutumes de l'époque: le statut des prisonniers, des esclaves, les Romains. D'ailleurs le film ne montre pas forcément les Romains comme des méchants, nous ne dirons pas comme bienveillants, mais plutôt comme des concernés.