Une fois n’est pas coutume, la réputation de film « culte » pour « Tootsie » me semble justifiée…
Magnifique composition de Dustin Hoffman !
Sujet : le statut de la femme dans une société d’hommes…
Sydney Pollack usant du stratagème du travestissement qui pourrait de prime abord paraître éculé, nous sert une véritable comédie sociologique, sans grivoiseries imbéciles, sans minauderies inutiles, très loin, mais alors très loin des « Cages aux folles » qui ont, ici, eu tant de succès…
Le scénario évidemment parle d’abord des perturbations émotionnelles, des difficultés et des révélations que le changement de sexe génère.
Ce jeu de masques et d’artifices redonne à Michael, acteur en pleine dérive, un statut social fixe, reconnu par tous…
Il se retrouve, progresse au travers de l’illusion qu’il endosse …
Et Pollack en contrepo...int interroge le statut de la femme…
La difficulté d'être une femme et en particulier d'être une mère seule tout en travaillant, d'être une femme respectée, d'être une femme désirée, d'être une femme active…
Il parle de la solidarité des femmes…
Du machisme…
Comment s’exprime t’il?
Qu’est ce que ressent une femme exposée au harcèlement sexuel ?
Comment derrière la politesse de surface s’expriment les injustices liées au physique?
Message des années 1980 ? Bien sûr que non !
De toutes les époques !
Et si le réalisateur nous campe quelques portraits croustillants de machos, d’allumeurs et de bouillonnants du kiki, il éclaire, au travers du personnage principal, mais pas seulement, la fragilité masculine, cette difficulté à mener simplement et honnêtement notre quête d’amour.
Parmi toutes les qualités que l’on attribue généralement à ce grand film il en est deux qui me semblent primordiales : l’absence de vulgarité et une très grande honnêteté ! C’est rare.
A VOIR ET REVOIR (en VO sous-titrée si possible, la VF est assez mal doublée).