Doté d'une réputation très moyenne, probablement en comparaison du roman de Robert Merle (que je n'ai pas encore lu), « Le Jour du dauphin », est un film singulier, parfois étonnant, malgré une construction légèrement bancale. D'abord, force est de reconnaître l'originalité du propos : ces scientifiques travaillant en secret
à l'apprentissage du langage humain chez un dauphin
, on ne voit pas ça tous les jours. Mike Nichols évite à ce titre tout ridicule, quasiment toutes les scènes avec les animaux s'avérant forts réussies, sa mise en scène « aquatique » très immersive amenant de biens belles séquences. Dommage que le récit manque régulièrement de densité, intéressant par sa dimension « gouvernementale » où celui-ci serait forcément intéressé par de tels travaux, moins par le peu de rebondissements proposés par l'intrigue. La deuxième partie, plongeant pleinement
dans une thèse complotiste presque « kennedyenne »
, n'est d'ailleurs pas vraiment dans le ton du reste, proposant, certes, plus d'action, tout en apparaissant presque rajoutée. Maintenant, pourquoi pas. Ne serait-ce que pour les beaux moments évoqués précédemment. Cet océan filmé avec élégance. La prestation de George C. Scott en héros plus subtil qu'au premier abord. La douce musique de Georges Delerue. Sans être le titre de référence que le sujet et l'auteur du roman permettaient d'espérer, « Le Jour du dauphin » reste une œuvre originale, certes très imparfaite, mais inattendue.