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inspecteur morvandieu
34 abonnés
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3,0
Publiée le 25 octobre 2024
Le marquis de Maubrun règne avec une autorité bienveillante sur sa progéniture nombreuse et sur un son domaine qui se délabre toujours davantage. Pierre Fresnay tient avec conviction un joli rôle, pas précisément surprenant, mais tout en ambivalence et sachant se détourner de la caricature. Le sujet repose entièrement sur son personnage, enfermé dans des idées d'un autre temps, en gardien de l'hérédité et défenseur de valeurs aristocratiques dépassées. L'homme est entêté et le conflit des générations inévitable, incarné par des idées un peu poussiéreuses d'un côté, une accommodation aux réalités et moeurs du temps présent de l'autre. Denys de la Patellière, qui a tourné un certain nombre d'adaptions littéraires généralement médiocres, ne s'en sort pas trop mal. Je ne connais pas le roman d'origine et j'ignore si quelques uns des personnages sont aussi transparents que dans le film. Le réalisateur a toutefois réussi à dessiner le caractère fort et orgueilleux de Maubrun père; et, par ailleurs, le conflit qui l'oppose à sa fille Daisy (Brigitte Auber, très bien) possède une vraie force dramatique. Enfin, la séquence chez l'aristo de fraiche date, le prince de Conti, est un autre moment fort du film dans ce qu'il révèle des fiertés et des prérogatives que s'attribuent les aristocrates, les "vrais".
D’après le roman de Michel de St-Pierre, les codes immuables et rigoureux de l’aristocratie et leur impossible adaptation au monde moderne des « magazine / cinémascope / pénicilline / whisky. » Un très beau film – fort - où Pierre Fresnay compose un numéro sensationnel. Tourné essentiellement au château de St-Cyr-sous-Chars (95).
Scénario tiré du livre de Michel de Saint-Pierre, qui décrit les vicissitudes d'une grande famille d'aristocrates, dont le chef de famille, veuf, et très autoritaire, n'arrive plus à se faire respecter par ses propres enfants. spoiler: Il se retirera du monde dans une abbaye après la mort d'un de ses fils.
Belle adaptation du roman éponyme. La réalisation n'est pas sans qualité grâce aux dialogues, aux décors, et surtout aux acteurs (Fresnay). Il y a aussi de gros défauts qui peuvent agacer le spectateur : certains comportements, une caricature trop forte etc. Néanmoins, film intéressant sur un monde qui n'existe plus.
"Vous traînez vos noms comme des pièces d'artillerie". "Épinglez-les dans des boîtes de souvenirs"..... La jeunesse est dure pour cette vieille génération qui perd ses repères au profit de la modernité. Mais un drame survient qui va bouleverser les grands principes, réunissant dans la peine une famille qui allait se déchirer. Fresnay est très bon ici mais le film est un peu ennuyeux car il ne ressort pas grand choses des personnages secondaires. Style classique, un peu froid et austère.
Denys de la Patellière avait suivi le parcours classique de l’époque avant de devenir réalisateur, le faisant passer par le poste d’assistant auprès de metteurs en scène reconnus comme Georges Lampin ou Maurice Labro. En 1954, sur le film de Léo Joannon « Le défroqué », il avait fait la connaissance de Pierre Fresnay alors revenu au zénith de sa gloire après la période trouble de l’occupation (il fut inquiété pour avoir travailler pour la Continental société de production nazie). Dans des films à forte densité historique notamment dans quelques rôles marquants d’ecclésiastiques (« Monsieur Vincent » de Maurice Cloche en 1947), il avait tenté de rectifier son image un peu ternie. C'est donc dans la continuité de sa nouvelle carrière qu’il participe au premier film de Denys de La Patellière, adaptation d’un roman du très rigoriste et fervent catholique Michel de Saint Pierre. Le Marquis de Maubrun (Pierre Fresnay), noble bourguignon sur le déclin s’accroche à des valeurs nobiliaires qu’il est sans doute le dernier de sa famille à observer à la lettre. La réunion de famille qui s’improvise dans son domaine miné par la vétusté lui rappelle brutalement que ses quatre fils et sa fille adultes ne souscrivent pas à un art de vivre devenu désuet à l’entame des Trente Glorieuses. Le mariage envisagé par sa fille (Brigitte Auber) avec le fils d’un roturier ne fera que creuser un peu plus le fossé générationnel. Pierre Fresnay avec sa voix caverneuse incarne à merveille ce dinosaure qui doit céder sous les coups imparables de la modernité qui avance. Denys de La Patellière maitrise parfaitement son sujet même si sa mise en scène trés scolaire s’inscrit trop parfaitement dans ce que les jeunes turcs de La Nouvelle Vague nommaient péjorativement la qualité française. Un film qui malgré ses qualités ne trouvera certainement pas beaucoup d’écho auprès des spectateurs d’aujourd’hui, hormis quelques cinéphiles en quête de patrimoine.
J'ai été intrigué, curieux de voir le contenu de cette oeuvre signé par Denys de la Patellière mettant en scène l'incroyable Pierre Fresnay qui porte à lui tout seul "les Aristocrates". C'est malheureusement un des seuls grands atouts de ce film qui dépeint la perte de valeurs d'une famille aristocratique déchirée par les progrès du XXe siècle entre une jeunesse qui se pavane dans l'argent et un père aigri qui espère conserver les valeurs ancestrales. Tourné à la manière d'un documentaire (ce côté là est une réussite), les "Aristocrates" ne parviennent pas suffisament à garder notre attention en éveil soulignant de nombreux moments d'ennuis même si il est vrai qu'on reste tout de même happé par cette histoire et notamment sa fin. C'est malheureusement pas suffisant pour en faire quelque chose de solide et d'intemporel (le film a beaucoup vieilli); à voir pour la composition de Pierre Fresnay ou encore de Brigitte Auber.
Un chef d'oeuvre, avec un Pierre Fresnay au sommet. Une réflexion douce-amère sur l'extinction de l'aristocratie, des personnages attachants (surtout les jumeaux), une mise en scène sobre, bref, le meilleur du cinéma classique des années 50.
Un film qui nous conte les derniers soubresauts des "valeurs" d'une famille d'aristocrates français dans les années 50. Le style de la réalisation n'est pas vraiment rock'n'roll mais il s'agit d'un film de belle qualité avec des bons acteurs.