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halou
123 abonnés
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4,0
Publiée le 14 mai 2010
Bon film de Lacombe bien inspiré ici qui doit remercier Clouzot pour l'adaptation du scénario et les acteurs en forme tels l'immense Fresnay et la belle Suzy Delair. Un des meilleurs de Lacombe.
« ça serait la meilleure solution. Innocent, vous seriez à l’abri, coupable, vous seriez hors d’état de nuire. Malheureusement c’est impossible. La Loi est mal faite. Je le regrette, pour vous comme pour moi.»
Avant L’Assassin Habite au 21, il y a déjà eu un film à la fois sombre et drôle scénarisé et dialogué par Henri-Georges Clouzot, d’après Stanislas-André Steeman et interprété par Pierre Fresnay (dans le rôle de Wens), Suzy Delair (dans celui de Mila Malou) et Jean Tissier (mais pas dans le rôle de Lallah-Poor). Ce Dernier des Six est réalisé par Georges Lacombe, réalisateur tombé dans l’oubli malgré sa participation à la Mostra de Venise pour La Nuit est Mon Royaume (1951).
Si quelques dialogues sont parfois savoureux, si le suspense qui soutient la narration est maîtrisé et le climat général attachant, on regrettera une réalisation beaucoup trop classique avec des raccords plus qu’approximatifs et une interprétation d’ensemble théâtrale (André Luguet est assez insupportable) et, parfois, criarde dont Pierre Fresnay et Jean Chevrier se sortent pourtant honorablement. Rappelons que nous ne sommes néanmoins qu’en 1941, ce qui nous pousse à un minimum d’indulgence.
Si le film est postérieur de 2 ans à la publication du roman And Then There Were None d’Agatha Christie, le roman de Steeman, Six Hommes Morts, est, quant à lui, publié en 1930. Les deux intrigues se ressemblant sur le principe de l’élimination successive au sein d’un groupe délimité, qui n’a rien à voir avec le principe du tueur en série, il est utile de le préciser.
Au final, il est difficile de ne pas faire le lien entre ce film et L’Assassin Habite au 21, pour les raisons évoquées plus haut mais surtout pour le personnage de Wens et son tic « patient mais », sans oublier le personnage de Mila Malou et leur intérieur si particulier. On ne joue certainement pas dans la même catégorie avec ce film mais il permet d’enrichir la colonne vertébrale du commissaire, affublé de sa maîtresse enquiquineuse et craquante tout à la fois.
Loin d’être un chef d’oeuvre, ce film policier d’un autre âge tient ses promesses et sa place dans la filmographie de Clouzot comme une sorte de préquelle.