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Eowyn Cwper
119 abonnés
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3,0
Publiée le 28 septembre 2016
En introduction, un petit texte qui prévient que le thème, fidèle au titre, sera traité crûment, sans contrefaçon du vrai milieu de la "blanche" qui évoluait à l'époque en parallèle du monde des bonnes mœurs. Mais en écho à cette mise en garde, pas grand-chose à se mettre sous la dent : un simple aspect un peu plus inattendu que dans l'ordinaire de ces vieux films d'action français. En revanche, l'oeuvre cache bien son jeu en ce qui concerne le grand secret de l'intrigue.
La chose à retenir de ce film le casting, des grands du cinéma des années cinquante sont présents. On peut également garder l'humour cinglant des personnages. Malheureusement pour le reste s'est du déjà vu, surtout si on s’attèle à la filmographie de Jean Gabin. Sa n'en reste pas moins un bon film mais on se lasse vite, en tout cas je me suis vite ennuyée sur cette histoire. La réalisation est sympathique, le noir & blanc apportait vraiment un plus au cinéma qui n'est pas négligeable. A voir si vous êtes fan du genre, de Jean Gabin ou encore pour voir les débuts de Lino Ventura.
Razzia est un polar qui nous fait visiter le milieu glauque du monde de la chnouff des années 50. L'interprétation est grandiose. Toute l'équipe de l'epoque est présente : de Gabin à Frankeur en passant par Ventura... Un régal. A voir et revoir.
Dans le plus pur style des films policiers des années cinquante, Henri Decoin nous sert un petit bijou du genre avec une distribution de choix : Jean Gabin, Lino Ventura, dont l'amitié ne connaître pas de faille et puis une quantité de seconds rôles connus tels Marcel Dalio, Paul Frankeur, Marcel Bozuffi et la jeune Magali Noël (23 ans à l'époque du tournage). Le film a sans aucun doute vieilli mais il retrace bien l'atmosphère de l'époque : tripots clandestins, méthodes expéditives, argent sale. Les procédés n'ont guère évolué, hormis les systèmes de planque de la chnouf. Et puis c'est toujours un plaisir de retrouver Gabin et Ventura qui s'affirme déjà comme un futur grand du cinéma d'action. Jean Gabin, toujours aussi magistral, domine la scène d'un bout à l'autre du scénario En revanche, sa petite amourette avec Magali Noël reste d'un classique qui n'apporte pas grand-chose à l'intrigue. Malgré cette petite réserve, la trame tient la route et permet de passer une excellente soirée. Du bon et solide cinéma sans temps mort qui bénéficie d'un excellent montage.
"Razzia sur la chnouf" (1954) NB rediffusé sur D8 le 11.08.2015, arte le 08.01.2016 A l'époque, le titre assez original ne fut sans doute pas étranger au succès de ce film : il avait en effet fait jaser car on ne parlait guère de came à l'époque ! C'est d'ailleurs sa seule particularité : Il faut se rappeler que la fin de la dernière guerre mondiale n'était pas si loin et que le public était avide de plaisirs, de policiers, et de rêve. Le réalisateur Henri Decoin lui a a servi sur un plateau ce qu'il attendait : un film bien dans le style des polars de l'époque. Ajouter Gabin à l'affiche était un gage complémentaire de succès et ça a marché avec près de trois millions d'entrées en salles. Incroyable ! Comme souvent à l'époque,les femmes jouent les utilités et on remarquera Magali Noël qui fut également chanteuse et qui vient de disparaître à 84 ans le 23 juin 2015. Sinon, le scénario écrit à trois mains ne fera pas trop date, pas plus que les mitraillades et morts en cascades.. Ca semble un peu longuet et ça se regarde comme un vieux bouquin défraîchi ! Heureusement, le dénouement sauve d'une trop longue attente ! De plus, on n'a pas commis le crime de lèse - cinéma de le coloriser et cette version "dans son jus" ajoute au charme suranné de ce vieux film, sexagénaire. Je rendrai en même temps hommage à un des acteurs : Albert Remy qui joue ici aux côtés de Ventura le rôle de "petite main". Qui s'en souvient aujourd'hui ? L'acteur a pourtant une carrière aussi longue qu'un annuaire téléphonique, mais toujours dans les seconds rôles, peut être à cause d'un physique très typé. Il disparut en 1967 à 56 ans... willycopresto
J'ai bien moins apprécié que "Touchez pas au grisbi" où l'on retrouve Jean Gabin et Lino Ventura. Ici, c'est assez lent, pas de dialogue savoureux, quelques pétarades sans plus et un final sans surprise.
Ce film a un problème : plus le twist final est deviné tôt plus le film perd de son intérêt, or ce twist est décelable d'entrée et ne fait que se confirmer par la suite. Sinon, il n'y a pas de véritable histoire, on y mélange tous les réseaux et toutes les drogues contre toute vraisemblance au cours d'u cheminement aussi picaresque qu'incompréhensible de Jean Gabin. Cette volonté de tout montrer en un incroyable fourre-tout nous fait demander si le film n'était pas sponsorisé par la brigade des stups (en fait la brigade mondaine à l'époque). Vu comme cela et faute de scénario solide (il est bourré d'invraisemblances), le film peut être vu pour ses aspects "documentaires"'. Gabin domine largement une distribution où les petits rôles n'ont absolument pas l'occasion de s'exprimer (Magalie Noël, Lino Ventura, Dialo) à l'exception notable de Llila Kedrova. Bref, c'est bien moyen tout ça.
Un film de gangster à la française qui nous offre une plongée dans le Paris de la drogue et des bas-fonds d'après guerre. L'ambiance est juste parfaite et les acteurs géniaux, Jean Gabin en tête. Une réussite.
Un classique du cinéma noir français qui connût son apogée dans les années 50-60. Ce qui est le plus surprenant dans "Razzia sur la chnouf" c'est le mélange de mafia "à l'américaine" et le système de réseau propre à la résistance mis en place lors de la seconde guerre mondiale. Il faut dire que le grand banditisme (et la police) de cette époque avait été à bonne école tant dans la collaboration que dans la résistance. La reconversion était somme toute assez logique...
Henri le Nantais débarque par avion à Paris en direct des Etats-Unis. Embauché par un certain Liski, parrain français de la drogue, Henri doit remettre de l’ordre dans le réseau et redonner sa rentabilité à ce juteux trafic. En 1945, la collection Série Noire débarque en France et va largement inspirer le cinéma français des deux décennies suivantes. En 1953, Simonin et Le Breton apporte une touche hexagonale à la série ; et la période des adaptations à la chaîne démarre avec « Touchez pas au grisby » ; Razzia sera la seconde adaptation d’un roman de la série. Jean Gabin, tête d’affiche des deux films, va être un des comédiens à exploiter le plus densément le filon. Ce genre va même lui permettre de se refaire la cerise, lui tomber en disgrâce aux yeux des réalisateurs depuis la libération. Fini le jeune premier, bonjour le fer de lance de l’argot et de langue des truands. Ce film est en effet, avant d’être un film de réalisateur, un film de scénariste et surtout de dialoguiste. En effet, la mise en scène est propre, mais minimaliste, sans effet ; juste techniquement bien maitrisée mais sans audace. Alors que les dialogues mettent en valeur toute la subtilité de la langue des petites frappes de l’époque. Ce côté quasi documentaire dans l’écriture se retrouve aussi dans le scénario. Une limite du film bien sûr, mais sur laquelle repose tout de même l’intérêt du film. En effet, la drogue est montrée d’une façon toute nouvelle dans ce film. Le spectateur suit le guide, Henri le Nantais, dans son inspection du réseau. De fait, on parcourt tous les échelons du système du parrain au revendeur en passant par le chimiste, le passeur et les intermédiaires. Le film montre tout le système économique du trafic de drogue de l’époque avec un souci d’exactitude quasi documentaire. Il va même jusqu’à intégrer des gays, lesbiennes et junkie à son scénario ; courageux pour l’époque. Dans le rôle de la vendeuse devenue accroc à la drogue qu’elle revend, l’interprétation de Lila Kedrova n’a rien perdue de sa force dans la description de la désespérance du drogué. C’est aussi la première fois qu’un film français montre un policier infiltré. Du « cinéma à papa » mené à un rythme soutenu où l’intérêt majeur provient de la description du « milieu » à l’époque.
Moins bon que Touchez pas au grisbi, je parle de ce film parce que Razzia sur la chnouf à des similitudes. Il tape plutôt bien tout de même dans le domaine de la drogue comme les dégâts que cela engendre. La razzia c'est Gabin, finaud jusqu'au final, extra.
un film français du début des années 50 dont l'histoire pourrait bien se passer aujourd'hui, tout y est, le flic infiltré (sa véritable identité ne sera révélée qu'à la fin), le monde de la pègre et des trafiquants de drogue avec tout ce qui tourne autour: les camés, les revendeurs, les lieux glauques et une peinture des moeurs qui préfigure ce que sera l'avenir, les auteurs mettent en garde contre les ravages de la drogue qui était encore un fait marginal à cette époque, on sait très bien que ce n'était hélas qu'un début, jean gabin est égal à lui-même c'est à dire le type bien carré, qu'il joue le flic ou le malfrat, il passe de films en films avec à chaque fois une stature imposante, que ce soit le parton de restaurant dans "voici le temps des assassins" ou le vieux faussaire marginal dans " le jardinier d'argenteuil" ou le manager-entraîneur de boxe dans "l'air de paris" ou le routier de 'gas-oil" , on ne peut ressentir que de la sympathie pour ce genre de personnages, d'ailleurs je pense que tous les rôles qu'il a joué c'étaient des gens à qui,lui gabin, pouvait s'identifier, il ne "composait" pas un personnage, toute sa carrière est ainsi; on voit un film de gabin avec gabin, son jeu est toujours le même, il ne se départit pas de la ligne qui est tracée, peut-être que s'il avait vécu de nos jours, il en aurait été autrement, mais à cette époque on lui demandait de faire cela et il le faisait; un peu comme delon (je parle du delon d'avant, pas celui qu'il est devenu maintenant) au fond des gabin et des delon il n'y en aura plus dans le cinéma français
On retrouve le duo Gabin-Ventura de "Touchez pas au grisbi" avec de nouveau ce rapport de maître à élève assez fascinant. Pour ce qui est du film, "Razzia sur la chnouf " est très très sombre, beaucoup moins jovial que prévu, ce qui est surprenant et bienvenu.
A n’en pas douter, cette « Razzia sur la chnouf » était, à l’époque de sa sortie, un film sacrément culoté. Car, de mémoire (en espérant qu‘elle ne me trahisse pas), c’était le premier polar français à s’immiscer dans l’univers impitoyable qu’est celui de la drogue. Tous les constituants de ce monde marginal nous sont montrés: magouilles, règlements de comptes, fusillades, balances, pognon. Bref, tout. Mais il y a un problème de taille: le film d’Henri Decoin a très mal supporté le poids du temps ce qui fait que ce polar a considérablement vieilli et a perdu de son impact originel. Fort heureusement, cette histoire est portée à bout de bras par un acteur des plus charismatiques: Jean Gabin en l’occurrence, bien épaulé par Lino Ventura (qui s’affirmait déjà sérieusement). Aucun des deux cités ne joue la comédie. Ils se contentent seulement de faire valoir leur prestance (hors du commun). Voila l’exemple type du film dont le propos est toujours vrai, mais qui est, sur le plan de l’esthétique, complètement dépassé. Pas mal quand même.