J'ai bien moins apprécié que "Touchez pas au grisbi" où l'on retrouve Jean Gabin et Lino Ventura. Ici, c'est assez lent, pas de dialogue savoureux, quelques pétarades sans plus et un final sans surprise.
Ce film a un problème : plus le twist final est deviné tôt plus le film perd de son intérêt, or ce twist est décelable d'entrée et ne fait que se confirmer par la suite. Sinon, il n'y a pas de véritable histoire, on y mélange tous les réseaux et toutes les drogues contre toute vraisemblance au cours d'u cheminement aussi picaresque qu'incompréhensible de Jean Gabin. Cette volonté de tout montrer en un incroyable fourre-tout nous fait demander si le film n'était pas sponsorisé par la brigade des stups (en fait la brigade mondaine à l'époque). Vu comme cela et faute de scénario solide (il est bourré d'invraisemblances), le film peut être vu pour ses aspects "documentaires"'. Gabin domine largement une distribution où les petits rôles n'ont absolument pas l'occasion de s'exprimer (Magalie Noël, Lino Ventura, Dialo) à l'exception notable de Llila Kedrova. Bref, c'est bien moyen tout ça.
A cette époque, on voit souvent des histoires de voyous, de cambrioleurs, même de tueurs, mais le thème de la drogue, n'est pas souvent exploité. Ici, c'est le cœur de l'histoire, on entre dans un monde sous terrain, avec ses bas fonds, et ses petites mains, dont la fameuse poudre passe, avec ingénie et talent. Il y a ceux qui tire les ficelles, et tout un réseau qui gravite autour de cette entreprise. Il y a les têtes pensantes, et les gros bras, on retrouve pour ces emplois des acteurs dont la force de caractère sied à merveille aux personnages. Un vrai polar à l'ancienne, pas désagréable à découvrir.
Bon classique de Henri Decoin, Jean Gabin égal à lui même jouant "Le Nantais" avec du grand art...Lino Ventura dans son second rôle au cinéma jouant "Roger Le Catalan" est toujours très perspicace surtout avec les pistolets...L'histoire traîne un peu par moment car le film a un peu vieillit il a 65 ans..Mais l'intrigue sur la chnouf est hélas encore bien actuelle en 2020...Un classique du film noir à la Française un des premiers..Ce serait trop dommage de s'en priver..
A l'époque du film de Decoin, le trafic de drogue est encore un délit marginal et ses conséquences ne semblent pas avoir l'ampleur, sociale et humaine, d'aujoud'hui. Henri Decoin s'attache à décrire les mécanismes qui régissent les organisations de trafiquants et, parfois avec réalisme, à exposer la faune interlope qui gravite autour, notamment les toxicomanes. A l'image de Jean Gabin, chef de gang étonnamment moral, au point qu'on peut deviner derrière son activité et son personnage énigmatiquespoiler: sa véritable fonction , le film est d'une grande sobriété. Plus porté sur l'atmosphère générale et sur les protagonistes que sur le mouvement et l'action, le récit se décline, imperturbable, dans un langage argotique où Gabin et les autres (dont Lino Ventura) se montrent fidèles à cette tradition populaire et parigote propre au film de gangsters de l'époque.
Un film assez caricatural et vaguement pédagogique pour montrer les ravages de la drogue un scénario improbable qui montre à lui seul la difficulté de lutter contre un trafic qui s est bien amplifié depuis
Un classique du cinéma noir français qui connût son apogée dans les années 50-60. Ce qui est le plus surprenant dans "Razzia sur la chnouf" c'est le mélange de mafia "à l'américaine" et le système de réseau propre à la résistance mis en place lors de la seconde guerre mondiale. Il faut dire que le grand banditisme (et la police) de cette époque avait été à bonne école tant dans la collaboration que dans la résistance. La reconversion était somme toute assez logique...
Gabin et Ventura un duo de choc. J'adore ce genre de film avec des complots autour de la drogue et celui ci est particulièrement réussi. Dans le même esprit que les tontons flingueurs. La chute du film est remarquable...
Un film de gangster à la française qui nous offre une plongée dans le Paris de la drogue et des bas-fonds d'après guerre. L'ambiance est juste parfaite et les acteurs géniaux, Jean Gabin en tête. Une réussite.
L'histoire tient en 1 phrase : un gangster fait un audit sur un gang de vendeur de drogue. Elle n'est que le prétexte à voir évoluer Gabin pendant 1h30 au milieu d'un zoo de personnages très typés (la jeune fille amoureuse et soumise, les tueurs à gages, les dealers, la droguée...).
Gabin ne force pas son talent, il se contente de paraître rude et de compter chacun de ses mots. Les autres personnages (à par la droguée) sont transparents.
Le film, sans doute violent pour l'époque, (l'un des premiers à parler du milieu de la drogue ???) est aujourd'hui moins traumatisant que le journal de 20H.
Il reste toutefois intéressant pour découvrir la pègre des années 50.
« Il n’y a qu’une seule façon de quitter l’organisation, vous la connaissez. »
spoiler: !!! ATTENTION, ALERTE SPOIL : NE LISEZ PAS LE RESUME SUR CE SITE !!!
Deux ans avant l’oubliable « Le rouge est mis », Jean Gabin, Lino Ventura (dont ce n’est que la deuxième apparition après le « Touchez pas au grisbi » de Jacques Becker, 1954), Marcel Bozzuffi (dans un tout petit rôle) et Paul Frankeur se retrouvaient déjà dans une adaptation d’un roman d’Auguste Le Breton (en furtive apparition ici mais toujours au scénario). Pas de Gilles Grangier cette fois, pas d’Audiard non plus.
Dès la présentation du principal personnage, Henri « le Nantais »/Jean Gabin, on sent le petit romancier/scénariste franchouillard qui veut faire l’americano. Quelques mots échangés en un anglais scolaire (même si l’acteur vient de passer plusieurs années aux Etats-Unis, à l’image de son personnage), une description rapide de l’organisation criminelle comme un image d’Epinal, quelques clichés et voilà le décor planté, un décor qui veut faire genre. On est loin d’Albert Simonin, de Michel Audiard voire de Jean-Pierre Melville qui, eux, savaient transposer des histoires de gangsters dans un cadre français.
Si la description du circuit de transformation de l’opium en héroïne (la chnouf, ici) et de leur réseau de convoyage est intéressante, le scénario de la première partie (les trois premiers quarts d’heure) est lent à mourir et vide de toute action sinon prévisible et froide. Pourtant, ce passage est obligé pour planter le décor. En effet, à partir de la scène de la rafle et de l’interrogatoire qui suit, pépite d’anthologie, on change de registre, en découvrant les petits réseaux de distribution et toute une facette du Paris nocturne et interlope, jusqu’au final éblouissant. On retiendra enfin l’exceptionnelle interprétation de Lila Kedrova en junkie alcoolique.
Un grand classique – et chef-d’œuvre - du cinéma policier français des années 50. Un duo mythique Lino Ventura / Jean Gabin, et un des tous premiers films à nous faire pénétrer dans le monde secret du trafic de drogue, et de ses filières. Certaines scènes sont d’ailleurs filmées comme un vrai documentaire. Une mention toute spéciale à cette sublime actrice que fut Lila Kedrova, qui campe là de manière magistrale une toxicomane aussi pathétique que paumée.