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inspecteur morvandieu
37 abonnés
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3,5
Publiée le 20 juin 2024
La mort de Cécile, évoquée par le titre, n'est pas le point de départ de l'intrigue de Simenon mais en est un des multiples incidents. On se prend au jeu de cette mystérieuse énigme, tant le récit de Maurice Tourneur est rythmé et efficace. Surtout, les personnages qui sont mis en scène sont amusants (au point qu'ils orientent le polar, malgré quelquesspoiler: meurtres sordides , vers la comédie policière) et, de surcroît, sont les figures populaires et parisiennes qu'on a plaisir à rencontrer dans le cinéma français de la période. Autour d'un Maigret-Albert Préjean cassant et acerbe, les seconds rôles sont de vrais emplois de qualité. Gabriello, en adjoint bafouillant et amateur de botanique, ou Jean Brochard, en notable crapuleux, encadrent avec talent le rôle principal. Au-delà, on est surpris par la liberté de ton du film. Ainsi, une allusion au moeurs d'un concierge ou encore un personnage spoiler: d'adolescente nymphomane introduisent une impertinence inattendue. On a certes peu de chance de découvrir ici, par soi-même, l'assassin et son mobile mais le caractère ludique du récit suffit nettement au divertissement. Albert Préjean compose un policier énergique et parfois insolent, un Maigret peut-être plus moderne que certaines incarnations futures...
Cette adaptation ratée de Simenon (malgré Le Chanois au scénario et Maurice Tourneur à la réalisation) donne un policier franchouillard sautillant, qui se veut léger et humoristique malgré une histoire dramatique et glauque, aux antipodes de l'univers du père de Maigret. Une grosse déception. Reste le témoignage d'un tel film de 1944 sous l'égide de la funeste Continental.
Moins charismatique qu'avec Gabin ou Cremer, le Maigret d'Albert Prejean est plus dans l'humour et le second degré. L'histoire quant à elle se laisse suivre.
En dehors du jeu des acteurs, il y a peu à retenir de ce film au scénario inadapté pour le cinéma. Il est nécessaire que Maigret récapitule ou explique pour que les spectateurs suivent grosso–modo l’histoire. Si les romans de Simenon sont passionnant et bien écrits, ils ne sont pas transposables tels quels à l’écran.Une mise en scène de grande qualité et des dialogues éclairants sont nécessaire à leurs réussites. De plus dans ‘’Cécile est morte’’ l’utilisation de l’espace est catastrophique avec un voyage à La Rochelle massacré. Maurice Tourneur a fait tellement mieux que la déception est grande. Seul le pittoresque des personnages pris un par un ressort, l’ensemble est raté. Ce film demeure seulement un témoignage d’un tournage étonnamment joyeux et superficiel dans une période profondément triste de l’histoire de France.
Un Maigret original car nerveux et tonique au service d'une enquête toujours passionnante et à l'ambiance très bien rendue. Donne pourtant envie de revoir la même histoire avec LE Maigret le plus genial de tous les temps: Cremer.
Adaptation très décevante de Simenon de la part de Maurice Tourneur qui n’est pourtant pas le premier imbécile venu. Au départ, une erreur de casting phénoménale puisque le rôle de Maigret est confié à Albert Préjean. Simenon le précise cent fois : Maigret est lourd, campagnard, lent… et indifférent au sexe faible (sans doute un idéal pour Simenon !) Préjean est tout le contraire : parisien, nerveux, dragueur… quant à l’histoire, elle est filmée à plat et n'a du coup aucun intérêt. Et surtout, il n’y a nulle trace de ce qui est l’âme des romans de Simenon : l’atmosphère… Bref, un raté sur toute la ligne !
Peut-être pas la meilleure représentation qu'on a pu faire de Maigret au cinéma ! L'intérêt du film réside plutôt dans le constat de ce qu'est un polar français parisien produit dans les années 40 ! Maurice Tourneur est déjà âgé (soixantaine d'années), il a tourné beaucoup à Hollywood. Il fait bien là preuve d'un savoir faire impeccable. Le récit est carré, rythmé, les personnages secondaires dignes d'intérêt (la vieille tante acariâtre, la nièce affolée...), les dialogues de Le Chanois s'apprécient.
Si on oublie qu'Albert Préjean joue précisément le rôle du commissaire Maigret auquel son allure physique et son caractère ne correspondent pas du tout au personnage de Georges Simenon, on peut apprécier son interprétation de flic sympathique et classe. Ce film tourné sous l'égide de la Continental, société de films français mais produits avec des capitaux allemands pendant l'Occupation et qui a donné lieu à quelques joyaux dont "Le Corbeau" est certainement le plus brillant, se suit agréablement car la photo est soignée, l'intrigue est certes simple mais n'est jamais lassante à suivre, les personnages secondaires sont hauts en couleur et le rythme est d'enfer.