Bon, à présent que je vous ai parlé de Liaison Fatale, véritable chef d'oeuvre que je vous invite à voir à la seconde, je vais me pencher sur le cas de cette seconde suite à la trilogie culte d'André Hunebelle nommée Fantômas contre Scotland Yard. C'est un cas bien particulier que ce troisième épisode car, même s'il n'est pas aussi bon que ses deux prédécesseurs, il n'en est pas moins mauvais. Dit comme cela, c'est surement dur à comprendre. Je vais essayer de le formuler plus clairement. Le niveau est légèrement inférieur sans que ce long-métrage n'en soit moins bon. Je m'explique. L'humour est toujours d'aussi bonne facture, mais c'est surtout Fantômas qui gêne dans ce troisième volet. Car justement, nommer un film ainsi, c'est à dire Fantômas contre Scotland Yard, c'est assumer complètement que le personnage et l'intérêt principal ce sont Fantômas, et non pas le commissaire Juve. Alors oui, peut être que de mettre Louis de Funès au centre de l'intrigue rapporte plus d'argent au box office ou une meilleure sympathie auprès des fans de l'acteur que d'annoncer que Jean Marais en sera le héros, mais alors ne nommez pas cette oeuvre ainsi. Il vous suffira de jeter un coup d’œil à l'affiche de ce film, et vous ne verrez presque que De Funès. D'ailleurs, on ne peut clairement pas dire si c'est Fantômas ou Fandor, ou bien un mélange des deux, que l'on aperçoit entre deux De Funès, et ceci, pour tout amateur de la saga, peut s'avérer gênant. Cette affiche résume en grande partie le long-métrage. Juve est au centre de l'intrigue, et l'humour et les gags tournent tout autour de lui. Fantômas, pourtant toujours aussi charismatique, fait presque de la figuration, alors que Fandor et Demongeot rivalisent d’imbécillité dans leur comportement de dénie envers le commissaire; mais vous comprendrez mieux ce dernier détail une fois que vous aurez vu ce troisième épisode. Le soucis, c'est que lorsque l'on aperçoit le bad guy au masque gris-bleu, c'est justement avec un masque de peau humaine, et non pas avec celui qui lui a offert cette côte de sympathie et ce succès auprès des spectateurs. Et justement, c'est ceci qui l'empêche d'être aussi bon que les deux autres. Mais lorsque l'on passe outre ce défaut, on ne peut pas dire que ce nouveau film est moins bon que le reste de la trilogie. Non, cela, c'est sûr, il n'est pas plus mauvais. L'humour est toujours aussi efficace, comme je l'ai dit plus haut, mais sa finesse est un peu moins évidente. Il tourne souvent autour du même sujet, sans réellement sentir le réchauffé. La touche De Funès est toujours présente, et la scène du cheval est tout simplement hilarante. C'est un bon choix que d'avoir changé l’optique du scénario et d'avoir transformé cet épisode en un huis clos, au lieu de continuer dans la lancée des précédents et de mettre au point une enquête policière un peu plus "renfermée" que celle-ci. Personnellement, ce changement soudain d'atmosphère me plait, bien que je comprenne que certains ne pourront pas le ressentir ainsi. C'est toujours le même problème, avec les troisièmes épisodes : soit on fait pareil que précédemment, et on risque de lasser, soit on tente une nouvelle approche, et on risque de larguer. C'est un choix bien difficile et un terrain bien casse tête dans lequel s'est engagée l'équipe de ce Fantômas contre Scotland Yard, et ils ont sut préserver les meubles sans faire de pots cassés. Cela plaira ou non, mais moi, j'ai bien apprécié.