Alors que Jackie Chan commence bel et bien à s'imposer en tant que superstar asiatique, remplaçant de près la légende de Bruce Lee, sort quelque temps après Le Chinois se déchaîne, véritable succès hongkongais qui avait lancé le genre de la kung-fu comedy, un autre phénoménal long-métrage précurseur du genre : Le maître chinois. Plus connu internationalement sous le titre de Drunken Master, nous suivons donc quasiment l'intégralité de l'entrainement de notre héros, le légendaire Wong Fei-hung, figure de l'Histoire chinoise, ici pastiché par Jackie Chan, le côté sérieux étant tout simplement inexistant. Certes, le film a mal vieilli, aussi bien dans son grain que dans ses dialogues, ses bruitages et surtout son doublage français nanardesque aux répliques bien connues des fans du genre. Au premier coup d'œil, on a donc l'impression d'avoir affaire à un énième film de kung-fu des années 70, se déroulant donc naturellement au XIXe siècle avec tout le folklore qui suit. Ceci dit, Le maître chinois se distingue des autres productions grâce à des combats nombreux et brillamment chorégraphiés, les gags quasi-omniprésents ainsi que l'arrivée sur grand écran de la technique de l'homme soûl, inédite à l'époque. On pourra certes regretter un scénario en soi très sobre, prétexte à une multitude de combats s'enchainant tour à tour, ce qui peut par conséquent entrainer une certaine lassitude pour le spectateur. De plus, ceux-ci datent des années 70 et alignent les légers défauts qui vont avec : des mouvements répétitifs, des râles incessants et un manque de réalisme quant aux coups portés, les affrontements ressemblant à l'époque plus à des chorégraphies synchronisés qu'à de réels duels. Ceci dit, la bonne humeur contagieuse du malicieux Jackie Chan ainsi que son excellent entrainement nous garantissent un très bon spectacle, drôle, bien rythmé et agréable. Une petite perle du genre à découvrir donc.