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Caine78
6 858 abonnés
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4,0
Publiée le 1 décembre 2011
D'un niveau à peu près égal au « Soupirant » mais doté une réalisation un peu plus sophistiquée, nous retrouvons dans ce « Yoyo » ce qui nous avait plu dans le premier film de Pierre Etaix : le goût du cinéma, de la comédie, des situations, mais avec cette fois-ci un nouvel élément : le cirque. Rendu cinégénique au possible par un réalisateur inspiré à tout point de vue, c'est avec un immense plaisir que nous suivons les aventures de ce héros passionné par cet univers, mais qui va petit à petit s'éloigner de ses rêves d'enfants pour se diriger vers la célébrité, personnalisé ici par la télévision. Le dénouement n'en est que plus émouvant, véritable éloge du rêve et du retour à l'innocence perdue, le tout toujours dans une ambiance poétique et décalée comme Etaix en avait le secret... Un très beau moment de cinéma, et sans doute le meilleur film de son auteur.
Apparemment ce serait le meilleur des films de Pierre Etaix ; cela est bien possible mais si le début en film muet est un bel hommage au genre la partie la plus réussie du film est lorsque la famille est sur la route. Après environ vers la moitié du film on passe sur l'histoire de Yoyo (le fils est devenu adulte) est si cette partie comporte de bons moments cette partie du film est aussi très inégales.
Dans "Yoyo", Etaix revient à ses premières amours, le cirque. Les films d'Etaix ont en commun avec ceux de Tati un mélange d'humour burlesque et de poésie. Si "Le Soupirant" lorgnait plus du côté du burlesque, "Yoyo" est plus poétique, plus nostalgique aussi. Etaix est l'héritier de Tati, évidemment, de Keaton aussi (les gags sur la route, avec la roulotte, sont de la même veine), mais on pense ici évidemment à Chaplin, réalisateur d'un "Cirque" en 1928. Etaix n'avait peut-être pas le talent de ses prédécesseurs, et son films accuse certaines longueurs. La première partie du film, muette, manque de gags, et l'humour y est essentiellement sonore, avec un bruitage certes très drôle (le grincement des portes est culte). La suite présente de beaux moments, qui ne s'enchaîne pas toujours très bien. "Yoyo" est, à mon avis, un film surestimé par les critiques. Ce qui ne l'empêche pas, bien sûr, d'être intéressant, car après tout il ne ressemble à rien d'autre de ce qui se faisait à l'époque, en 1964. Un film qui est né "daté", et donc un peu hors du temps.
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5,0
Publiée le 12 avril 2011
Parlant du très beau film de Federico Fellini, "Les Clowns", dans lequel il faisait une apparition, Pierre Etaix, maussade, disait que le cinèaste italien y donna une image complètement fausse du monde des clowns! Alors à quoi se fier ? A la dèmesure tragi-comique fellinienne ou à la drôlerie lunaire d'Etaix ? La question est de peu d'intèrêt...Chez Fellini, la clownerie est partout, des arènes bariolèes aux mascarades facistes! Chez Etaix, plus intimiste, elle se fait hommage au cinèma burlesque avec des gags qui abondent (l'ombre de Max Linder est prèsente à tous les coins de plans dans "Yoyo") et bien sûr au cirque avec une subtile poèsie! D'instantanès burlesques en dèrives mèlancoliques, "Yoyo" est comme le manifeste du cinèaste! Aujourd'hui, Etaix a dèsertè le cinèma! Le plus bel hommage à lui rendre est de retourner voir ses films! Et de les aimer, ce qui va de soi! A commencer par ce superbe hommage au cirque et au cinèma burlesque de la grande èpoque avec une mise en scène inventive et virtuose...
Ce film est considéré comme le sommet de l'oeuvre de Pierre Etaix, ce qui est juste. Passons sur le début du préambule muet qui se déroule à l'intérieur d'un château un peu trop répétitive et longue ainsi que sur un final un peu prévisible et décevant. Entre les deux, c'est du tout bon. La mise en scène est très ambitieuse et très imaginative et les gags sont très finement élaborés qu'une attention soutenue est vraiment requise. Certaines séquences sont prodigieuses notamment la mise en abyme télévisuelle qui arrive totalement à duper le spectateur. Tout cela pour dire qu'on a vraiment affaire à une comédie intelligente où Etaix y ajoute de la profondeur en mettant du spectacle dans la réalité et en mettant de la réalité dans du spectacle. Les hommages sincères et affectueux un peu à l'univers de Chaplin mais surtout à celui du cirque ne font qu'ajouter au plaisir. Brillant.
30 première minutes magiques de burlesque (muet). Ensuite le film part dans une mise en scène moins originale et nettement moins comique. Je n'ai peut-être pas les références nécessaires pour apprécier cette œuvre.
Le début, la séquence du père de Yoyo en sa richesse et sa villa-palais, est du pur génie burlesque. Le principe du plaquage du mécanique sur le vivant est mis en pratique avec beaucoup d’intelligence, le jeu avec les règles de l’écriture cinématographiques, avec les conventions du cinéma muet en particulier, est virtuose, que ce soit dans la chorégraphie des personnages et des objets que dans l’utilisation du bruitage… La suite vaut surtout pour le sens du gag. La fin, avec Yoyo dans la villa restaurée, reprend la veine burlesque, en version parlante et plus moderne. C’est du très grand comique, inspiré et original. Le principal défaut est l’artificialité, le manque de cohésion d’un scénario qui semble là surtout pour faire la liaison entre des scènes.
Un film sur le déclin du cirque au tournant des années 60 et de l'apparition généralisée de la télé. Finalement je me demande si ce n est pas le cinéma qui a décliné quand je regarde ce film chorégraphique où les gags sont réglés comme les coups de cymbale d'une symphonie , où les décors vivent et où les prises de vue sont exceptionelles. Ou sont passés ces artisans du septième art, disparus comme les mayas , subitement au début des annés 70. Finalement est ce que ce n'est pas la France qui s'est dérobé sous les coups répétés des ponts et chaussées et l'obsédante présence des pubs et logos à l approche des villes. Les scénes du voyage en roulotte n'exposent pas des paysages immaculés par seul esthétisme mais font partie d'un rêve qui se prolonge, de la même nature que cette pièce-musée du cirque de la fin. L'évasion reste possible , parfois demésurée , comme sur le dos d'un éléphant, parfois toute simple comme le personnage de "en pleine forme" , court métrage également ressorti en avant programme de " Le grand amour". Ce dernier film commence par un long travelling de la ville de Tours , IMMENSE, qui fixe pour les générations futures l image d'une ville sur lla Loire et non pas mutilée par les bretelles d'autoroute,comme elle l'est aujourd'hui. Si l on est lucide , la vie - celle d'une vie de cocagne -impossible à vivre , . Yoyo décrit un personnage qui ne peut ni mourir, ni vivre parmi les autres, ni aimer -tiens comme le soupirant quelle surprise- juste jouer un air de violon et réver sur une photo.Le cinéma était cet art du réve , la part d'évasion qui se voulait commune au plus grand nombre. Aujourd'hui Inception parle du réve et le montre décomposé avec l' impudeur d'un film pornographique, au lieu de le suggérer avec amour. Yoyo lui le fait et ce film m'a mis à genoux . ETAIX vous êtes un Génie!
Certainement pas le chef-d'oeuvre que les critiques cinéphiles laissaient présager. Dès les premiers gags, on s'aperçoit que le film de Pierre Etaix a franchement vieilli et que l'on est bien loin des merveilleux films de Chaplin ou de Buster Keaton. On retrouve l'humour répétitif et ringard de certains films de Jacques Tati (Pierre Etaix a en effet travaillé avec ce réalisateur). Ce film n'est pourtant pas dénué de qualités. Son originalité conserve un certain charme mais le réalisateur s'inspire d'évènements historiques pas toujours amusants et parfois mal exploités (la crise de 1929, la "drôle de guerre" ou encore la pénurie pendant la Seconde Guerre mondiale). Les changements socio-économiques de l'après-guerre sont au contraire plus intéressants car mis en parallèle avec le monde du cirque à l'image de l'avènement de la télévision et des soirées mondaines des années 1950-1960. L'utilisation du décor est parfois audacieuse et l'on apprécie alors le burlesque touchant de Yoyo. Les références explicites ou implicites au cinéma ne manquent pas (Chaplin, Fellini, les Marx Brothers...) et viennent , à mon avis, donner plus de magie à ce film. Bien qu'une partie de la salle s'esclaffait régulièrement, on ne riait malheureusement pas souvent avec Yoyo et c'est plutôt l'ennui qui s'installait progressivement lors de la projection.
un grand film, avec du rire de l'émotion, tout en légèreté. Une occasion de découvrir un grand cinéaste , du niveau de Chaplin et Tati, mais avec un style qui lui est propre. Et en plus un bon court-métrage du même auteur avant le film !
j'ai vu ce joli film très poétique quand j'avais 13 ans et je l'avais adoré, lus tard j'ai emmené mon fils de 6ans le voir et il voulait devenir clown ..... dommage, çà ne s'est pas fait, mais il le regrette et moi aussi !! Pierre ETAIX un grand monsieur que je salue bien bas ....