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Kanar Schiste
14 critiques
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5,0
Publiée le 29 juin 2021
A mon sens, les plus beaux dialogues d'Audiard - et dieu sait s'il y en a..., Gabin et Blier sont impériaux (on ne peut en demander moins aux deux plus grands acteurs français de tous les temps), Verneuil à la manette, que demander de plus ? C'est un chef-d'oeuvre à voir et revoir ad libitum ne serait-ce que pour la pléiade des second rôles magistraux (Seigner, Crémieux, Adam, etc...) Ca, c'est du cinéma !
Remis à l'honneur par le Festival Lumière 2020, ce Verneuil est un cocktail unique étonnant, et sacrément bien dosé et d'un thème toujours d'actualité. Servi par le mélange Simenon/Audiard et Gabin, Le président nous remet au cœur de l'éternel conflit d'intérêt entre ceux privés des familles dirigeantes et celui supérieur de l'Etat. Blier jeune résiste mais doit plier l'échine devant le tigre en retraite. Le noir et blanc sied parfaitement à l'époque. DVD1 - décembre 2020
Une narration poussive ... pas mauvaise mais poussive. L'histoire racontée manque de dynamisme psychologique (malgré les très bons dialogues d'Audiard) et les péripéties sont médiocrement amenées (elles font pschitt ...!). Film qui se regarde toutefois sans déplaisir. Ce qu'on retient surtout de ce film, c'est son attaque idéologique et politique très virulente ... Bref, un film pamphlet avant tout.
Film de 1H38, en noir et blanc..... dont les dialogues en anglais sont sous-titrés en français. C'est 1 film qui parle avant tout de politique et de politiciens qui racontent des souvenirs. Jean Gabin est l'acteur principal. C'est avant tout lui qui parle à l'écran. Quand on regarde la chaine LCP, l'histoire de ce film se déroule trop rapidement. Je donne 4 étoiles et demie.
C'est un bon film français avec J. Gabin en tête d'affiche traitant de politique. Bien que le film ne soit pas basé sur des faits avérés, on peut reconnaître ou imaginer reconnaître certains événements vieux ou anciens.Le film est bien construit et se regarde bien. Les dialogues mériteraient surement une écoute plus attentive ou une seconde lecture. Par contre la musique est peu fade.
Un film très théatral, porté par les bons mots de Michel Audiard et la prestation de Jean Gabin toujours à son aise quand il s'agit de d'envoyer des saillies verbales. Le film montre les accommodements de personnel politique avec le sens collectif , et l'ambition qui se trouve derrière chaque homme. Le film souffre quand même de cet aspect théatral qui empèche toute véritable progression dramatique et finit par ressembler à un one man show. A voir toutefois pour les acteurs et la qualité des dialogues
Un exemple parfait du « cinéma de papa » en opposition duquel s’est développée la « nouvelle vague ». Bien que tiré d’un roman de Simenon, le scénario est très mince, et la réalisation impersonnelle. Le « discours » politique, non dénué d’intérêt, est plutôt racoleur, sous-tendu par aucune analyse. Le film ne semble finalement fait que pour quelques morceaux de bravoure (dans lesquels Jean Gabin cabotine) et les dialogues de Michel Audiard (qui recèlent c’est vrai des tirades appréciables).
Film politique qui n'est pas ma tasse de thé. Tout est sujet aux coups bas et aux critiques sans fin. Le duel est intéressant mais le thème plairait aux aficionados
Un film produit il y a plus de 60 ans mais qui est encore criant de vérité de nos jours avec un langage et un scénario dégageant une nostalgie du cinéma français d'antan perdu à tout jamais avec les navets tels que "taxi", "les profs" ou "les tuches"
Plongée brutale dans la politique fiction française d’après-guerre, terriblement réaliste vision des arcanes de la politique et des discussions et des manœuvres de chacun. Les animaux politiques que sont les responsables politiques sortent du bois surtout dans cette scène incroyable de l’hémicycle. Audiard aux dialogues n’a plus qu’à sublimer le tout.
Gabin s'est fait la tête d'Aristide Briand, le "perd la victoire", enterré près d'Evreux sans aucun signe religieux. Verneuil a probablement voulu en faire un radsoc type 3ème république. Il y a un équivalent américain à ce film avec Charles Laughton a la place de Gabin. Très beau numéro de Gabin à l'Assemblée Nationale. Tous ces représentants du gros capital qui se font offrir des places de députés, cela date en 2020. Ils se sont fait remplacer par des implantateurs capillaires qui se font passer pour des spécialistes de la finance. Blier, plus sobre, est aussi politiquement plus crédible. Son discours nationaliste est très actuel. Son retournement de veste européiste a connu ultérieurement quelques émules. Le président les aurait-ils traités de salauds? N'oublions pas en plus que c'est le radsoc Mendès-France qui a torpillé le premier le projet d'armée européenne. Cela ne fait rien, les monologues et dialogues sont percutants et Audiard s'est fait plaisir. C'est du cinéma bien fait et qui se laisse voir.
Une épée, un cador! Ce film résume admirablement le monde de la politique, la finance d'un état et ce que l'on appelle pompeusement les sciences politiques. Le tout étant servit par un humour succulent! A faire étudier dès le lycée.
Un des rares films français de politique fiction. La mise en scène d Henry Verneuil est très conventionnelle mais cela est rattrape par les dialogues de Michel Audiard et un Jean Gabin excellent comme à son habitude. Bernard Blier campe également son personnage à la perfection. Les scènes à l assemblée sont très bien et donne un certain envol au film. Face à cela on en oublie les quelques longueurs
Jean Gabin dans le rôle titre, Bernard Blier dans un rôle important et Michel Audiard aux dialogues : voilà de quoi éveiller la curiosité de quiconque apprécie les films de ces grands noms du cinéma français.
Avec "Le Président", l'équipe s'attaque aux affres des IIIème et IVème Républiques, en s'inspirant fortement de certaines figures politiques historiques comme Georges Clémenceau.
Cela pour mieux attaquer les tergiversations des français vivant sous la Vème République concernant l'élargissement des pouvoirs conférés aux comités européens pour créer des États Unis d'Europe (sorte d'Union européenne fédéralisée), mais également le manque de courage des politiques face aux enjeux électoraux ou aux politiques financières pour éviter la récession.
Le message (en réalité celui de Georges Simenon, qui a écrit le livre dont ce film est l'adaptation) a donc une résonnance particulière au XXIème. Soit le film était d'une grand modernité, soit rien n'a changé depuis.
Toujours est-il que la scène du discours de Jean Gabin dans l'hémycicle est le zénith du film : la mise en scène est très moderne (ce plan qui consiste à balayer de manière circulaire le Parlement), Jean Gabin y livre une incarnation forte de cet homme politique déjà dépassé par son temps et qui livre une leçon de morale et un avertissement aux parlementaires sur la moralité et le courage en politique, et les dialogues sont ciselés. Peut-être la meilleure raison de voir ce film.
Cependant, hormis cette scène, le film souffre d'un rythme assez plat. Il tire parfois un peu trop en longueur, ce qui pourra perdre une partie du public. Je me suis même surpris parfois à surfer sur mon smartphone pendant le film mais à rire quand même à certains dialogues, puis à oublier mon portable et à revenir d'un coup dans le film.
C'est le point faible du film et ce qui justifie qu'au final, je ne lui mette que la moyenne, malgré ses autres qualités indéniables. Cela gâche un peu l'expérience.
Ce n’est pas le meilleur Verneuil, certes, mais quel film intéressant ! Style ‘’mille milliards de dollars’’ qui porte lui sur le deuxième grand sujet : l’argent. Celui ci porte sur le sujet numero 1, le pouvoir et par voie de conséquence sur la politique, cette chose publique que l’on abordait peu dans le cinéma français. C’est aussi un film de Simenon pour le fond, d’Audiard pour la forme parlée et de Gabin pour le spectacle. Quel spectacle, son discours à l’assemblée nationale est un moment rare dans notre cinéma national. Tout cela étant dit, il faut relativiser car il y a dans ‘’le Président’’ à boire et à manger. Tous les défauts des hommes sont abordés en vrac y compris ceux du Président du Conseil qui ne montre guère de compassion pour qui que ce soit. C’est un film utile pour ceux qui sauront en profiter quelque soit leur époque, qui sauront en tirer des leçons mais sans y apporter de jugement car la nature humaine est ainsi faite : ne faire que la critiquer, c’est se critiquer soi même sans se remettre en question. Tout est là. Merci dans tous les cas à Verneuil pour ce pamphlet démocratique. Pour le faire, il a conçu une mise en scène un peu plus élaborée que pour ses autres films, le vieillissement de la lettre de Chalamont en témoigne, cela convient bien au contexte de cette histoire éternelle des démocraties.