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cinono1
311 abonnés
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3,5
Publiée le 4 septembre 2020
Un film très théatral, porté par les bons mots de Michel Audiard et la prestation de Jean Gabin toujours à son aise quand il s'agit de d'envoyer des saillies verbales. Le film montre les accommodements de personnel politique avec le sens collectif , et l'ambition qui se trouve derrière chaque homme. Le film souffre quand même de cet aspect théatral qui empèche toute véritable progression dramatique et finit par ressembler à un one man show. A voir toutefois pour les acteurs et la qualité des dialogues
Au début des années 1960, la MGM passe une commande de trois films avec Henri Verneuil à la réalisation, Michel Audiard au scénario et Jean Gabin dans le rôle principal. "Le Président" est la première oeuvre de cette commande. Adapté d'un roman de Simenon, celui-ci est véritablement l'un des seuls films de politique-fiction du cinéma français. Il s'intéresse à la figure importante d'un ancien président du conseil, confronté à la montée de nouveaux hommes politiques et à la mutation de ce milieu. Le souci de réalisme de Verneuil est omniprésent, comme en témoignent les présences de Léon Zitrone et Claude Darget, journalistes vedettes de l'époque. Un film brillant et quelque peu visionnaire sur son temps.
Plongée brutale dans la politique fiction française d’après-guerre, terriblement réaliste vision des arcanes de la politique et des discussions et des manœuvres de chacun. Les animaux politiques que sont les responsables politiques sortent du bois surtout dans cette scène incroyable de l’hémicycle. Audiard aux dialogues n’a plus qu’à sublimer le tout.
Un film purement politique montrant à travers la rédaction de ses mémoires et sa gestion du pouvoir les réflexions, leçons et reculs d'un président incarné avec force conviction par un charismatique Jean Gabin entouré de comédiens savourant le sel de leurs dialogues. Illustrant les manigances, désordres et dangerosités de ce monde élitiste pourtant ancré dans une réalité quotidienne, cette acerbe peinture inspirée de personnages historiques se déguste avec ironie et lucidité. Brillant!
Remis à l'honneur par le Festival Lumière 2020, ce Verneuil est un cocktail unique étonnant, et sacrément bien dosé et d'un thème toujours d'actualité. Servi par le mélange Simenon/Audiard et Gabin, Le président nous remet au cœur de l'éternel conflit d'intérêt entre ceux privés des familles dirigeantes et celui supérieur de l'Etat. Blier jeune résiste mais doit plier l'échine devant le tigre en retraite. Le noir et blanc sied parfaitement à l'époque. DVD1 - décembre 2020
Inspiré d'un roman de Simenon ce film de politique fiction est plutôt sombre sur ce milieu. Il est vrai qu'en 1961 il puisait dans le contexte de l'instabilité ministérielle des III ème et IV ème républiques donnant des accents gaulliens au président Beaufort que Gabin incarne parfaitement. Blier jeune, est également parfait dans son rôle de traître. La dénonciation des liens des députés avec le monde des affaires n'est rien d'autre qu'une description du capitalisme sans le nommer. Enfin il y'a cette phrase devenue culte sur les patrons de gauche :"J'ai déjà vu des poissons volants mais ce n'était pas la majorité du genre !"
Ce n’est pas le meilleur Verneuil, certes, mais quel film intéressant ! Style ‘’mille milliards de dollars’’ qui porte lui sur le deuxième grand sujet : l’argent. Celui ci porte sur le sujet numero 1, le pouvoir et par voie de conséquence sur la politique, cette chose publique que l’on abordait peu dans le cinéma français. C’est aussi un film de Simenon pour le fond, d’Audiard pour la forme parlée et de Gabin pour le spectacle. Quel spectacle, son discours à l’assemblée nationale est un moment rare dans notre cinéma national. Tout cela étant dit, il faut relativiser car il y a dans ‘’le Président’’ à boire et à manger. Tous les défauts des hommes sont abordés en vrac y compris ceux du Président du Conseil qui ne montre guère de compassion pour qui que ce soit. C’est un film utile pour ceux qui sauront en profiter quelque soit leur époque, qui sauront en tirer des leçons mais sans y apporter de jugement car la nature humaine est ainsi faite : ne faire que la critiquer, c’est se critiquer soi même sans se remettre en question. Tout est là. Merci dans tous les cas à Verneuil pour ce pamphlet démocratique. Pour le faire, il a conçu une mise en scène un peu plus élaborée que pour ses autres films, le vieillissement de la lettre de Chalamont en témoigne, cela convient bien au contexte de cette histoire éternelle des démocraties.
Uchronie passionnante au cœur de la politique de la 4ème république, Le Président est un film où la rhétorique est essentielle, portée par deux acteurs au sommet : Jean Gabin et Bernard Blier. Y figure également une belle réflexion sur l'Europe.
Jean Gabin dans le rôle titre, Bernard Blier dans un rôle important et Michel Audiard aux dialogues : voilà de quoi éveiller la curiosité de quiconque apprécie les films de ces grands noms du cinéma français.
Avec "Le Président", l'équipe s'attaque aux affres des IIIème et IVème Républiques, en s'inspirant fortement de certaines figures politiques historiques comme Georges Clémenceau.
Cela pour mieux attaquer les tergiversations des français vivant sous la Vème République concernant l'élargissement des pouvoirs conférés aux comités européens pour créer des États Unis d'Europe (sorte d'Union européenne fédéralisée), mais également le manque de courage des politiques face aux enjeux électoraux ou aux politiques financières pour éviter la récession.
Le message (en réalité celui de Georges Simenon, qui a écrit le livre dont ce film est l'adaptation) a donc une résonnance particulière au XXIème. Soit le film était d'une grand modernité, soit rien n'a changé depuis.
Toujours est-il que la scène du discours de Jean Gabin dans l'hémycicle est le zénith du film : la mise en scène est très moderne (ce plan qui consiste à balayer de manière circulaire le Parlement), Jean Gabin y livre une incarnation forte de cet homme politique déjà dépassé par son temps et qui livre une leçon de morale et un avertissement aux parlementaires sur la moralité et le courage en politique, et les dialogues sont ciselés. Peut-être la meilleure raison de voir ce film.
Cependant, hormis cette scène, le film souffre d'un rythme assez plat. Il tire parfois un peu trop en longueur, ce qui pourra perdre une partie du public. Je me suis même surpris parfois à surfer sur mon smartphone pendant le film mais à rire quand même à certains dialogues, puis à oublier mon portable et à revenir d'un coup dans le film.
C'est le point faible du film et ce qui justifie qu'au final, je ne lui mette que la moyenne, malgré ses autres qualités indéniables. Cela gâche un peu l'expérience.
Verneuil et Audiard en créant ce président, se sont inspirés non pas d’un seul homme, mais de plusieurs personnalités marquantes de la politique française : Jaurès, Clémenceau et De Gaulle, de toute évidence. Le concept est intéressant sauf que le film ressemble moins à une représentation réaliste de véritables personnages que l’exercice stylistique d’un excellent dialoguiste qui se « lâche », et d’un très bon réalisateur mettant en scène de merveilleux acteurs. Ainsi les caractéristiques de Beaufort semblent n’avoir été imaginées que pour constituer l’antithèse de Chalamont. Le premier est aussi flamboyant, autoritaire, et bourru que le second est veule, prompt au compromis, et affable. Ainsi l’intrigue donne t'elle lieu à un déploiement de « tirades » somptueuses (au sénat), et de joutes verbales politiques savoureuses (avec Chalamont) ou morales (avec Mileran). Hélas, elle ne repousse pas l’ennuie qui s’instille entre les scènes. Et pour cause, les personnages, poussés par une instrumentalisation extrême, semblent désincarnés, évoluant dans les méandres d’une histoire peu probable. Les aveux de Chalamont surviennent trop aisément, son absence de certitude et de programme politiques est exagérée.
Le Président est un film moyen.Le scénario manque d'épaisseur et de relief malgré une bon construction narrative.La mise en scène,moyenne,est académique et désuète.Le film manque cruellement de rythme et contient de nombreux temps morts(certaines scènes sont trop longues).Le principal point fort de l'oeuvre est la bon interprétation de Jean Gabin qui interprète un président crédible,virulent,imposant et politiquement incorrect.Prestation en demi-teinte de Bernard Blier,sobre mais avec un jeu plus distant qu'a l'accoutumé.Bon travail au niveau du cadrage avec de nombreux mouvements de caméra fluides(travelling divers).Les décors sont minimalistes et la musique est surchargé.Les dialogues de Michel Audiard sont incisifs et percutants.Henri Verneuil dénonce dans ce long métrage avec une liberté de ton étonnante le monde impitoyable de la politique et des finances.Le Président est donc un film désuet, très inégal,qui reste en surface à cause d'une mise en scène trop académique.
Sans la nommer, le film de Verneuil, d'après Simenon, reflète le visage de la Troisième République, et c'est son principal intérêt. Critique jusqu'à la caricature, le film est un pamphlet dont la cible principale est la députation, tellement décriée à l'époque pour son impuissance et son inefficacité. Au cours d'une fameuse et spectaculaire scène où il affronte l'Assemblée qui s'apprête à le censurer, le Président (du Conseil) dénonce l'affairisme des parlementaires, représentant les lobbies plus que le peuple, nous dit-on. Le discours est manichéen qui oppose l'intégrité d'un homme politique par vocation à une bande de politiciens de métier, tous administrateurs, semble-t-il, d'une banque ou d'une multinationale. Toutefois, tant de vertu en la personne du Président, tout Gabin qu'il est, peut laisser incrédule, sauf à considérer que le personnage est une abstraction de l'honnêteté et de la conscience du devoir. Jean Gabin incarne un président du Conseil façon Michel Audiard, c'est-à-dire avec le sens de la formule et un bon sens aux accents populistes ou poujadistes. Cette figure politique manque sans doute de nuances et le récit de subtilité. Dans les coulisses du pouvoir -que le Président, du fond de sa retraite, dévoile dans ses mémoires- on croise des personnalités de la République, un peu typées certes mais pas sans charisme.
Un film français traitant de la politique, voilà qui est assez rare. Et quand on voit que Jean Gabin tient le rôle principal, il n’en faut pas plus pour être très tenté. Et on est effectivement loin d’être déçu. Encore plus truculent et grande-gueule qu’à l’accoutumée, Gabin incarne ici une sorte de Clemenceau de la Quatrième République, qui profite de sa retraite pour écrire ses mémoires. Mais lorsqu’il apprend que son ancien chef de cabinet, incarné par le toujours excellent Bernard Blier, risque de devenir le prochain président du conseil, il va être contraint de revenir dans le jeu pour lui barrer la route. Bref, ça va faire des étincelles, pour notre plus grand plaisir ! Le film a pour lui deux énormes atouts, que l’on pressent à la seule lecture de la fiche technique : les monstrueux dialogues d’Audiard, et un Gabin non moins monstrueux pour les réciter. Il faut certes aimer un tant soit peu la politique pour bien apprécier mais si c’est le cas alors c’est un pur régal. Le film n’élude rien et tout le monde en prend pour son grade : corruption, attrait du pouvoir, politique politicienne, bref la totale ! Le tout sans prendre partie pour aucun courant politique, ce qui est à mon avis indispensable dans ce genre de film. Au centre de tout ça, il y a bien entendu l’inimitable Jean Gabin, qui nous offre quelques répliques dont seul Audiard a le secret (« quand on a une ambition comme la votre, on dirige un bordel, pas un état ! »). Le film compte certes quelques petites longueurs mais balayées par son lot de scènes inoubliables ; en particulier le mémorable discours à l’Assemblée et la confrontation finale Gabin/Blier. Globalement, chaque réplique ou presque fait mouche, et les questions soulevées sont encore tristement d’actualité, mention spéciale pour le discours sur l’Europe. Bref, à la sortie de ce film, une seule conclusion : Gabin président ! Comparé à Hollande et autres Sarkozy, c’est quand même autre chose…
4 étoiles pour l'interprétation des acteurs! Gabin est immense et complétement investi dans son rôle d'ancien président du Conseil, on croirait à un vrai chef d'Etat tant le naturel de sa diction, sa prestance est bluffante. Au niveau de l'histoire, c'est autre chose, je me suis vite trouvé dépassé, un peu dur à suivre car la politique n'est pas mon fort et ces gens-là (les politiciens) emploient des termes, des débats, discours souvent complexes dans lesquels bien souvent, il n' y a qu'eux qui se comprennent. Reste que certaines scènes valent le détour, ne fût-ce que pour les dialogues d'Audiard incisifs et le jeu d'acteurs.