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vinetodelveccio
72 abonnés
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4,0
Publiée le 6 mai 2012
Verneuil signe un film saisissant par l'écho qu'il fait à l'actualité des années 2010. Une modernité du propos sidérante et des dialogues d'Audiard d'une grande finesse qui servent des acteurs excellents.
Quand Audiard, qui reste incontestablement le meilleur dialoguiste du cinéma français, s'en prend à la politique, et quand Jean Gabin incarne un homme d'état sur sa fin mais dont la verve est plus énergique que jamais, on ne pouvait s'attendre qu'à un chef d'œuvre immortel tant sur le fond que sur la forme... et on n'est pas déçu en découvrant cette intrigue haletante où les discours politiques et les coulisses des campagnes électorales restent d'actualité 50 ans plus tard!
Le trio Henri Verneuil, Jean Gabin, Michel Audiard a commencé avec un film assez atypique dans le paysage cinématographique Français pour son cadre complètement politique. Bien que son contexte soit dépassé, Le Président exprime avant-tout un récit capable de parler au sujet de n'importe quel régime. Le sujet à suivre est Emile Beaufort, campé par un Jean Gabin investis, il incarne une forme d'autorité modèle pour ses pairs, ennemi à abattre pour les opportunistes et le peuple. Tout ce qu'il y a de plus logique pour un politicien complexe dont les multiples directions contradictoires sont le fruit et le résumé d'un simple patriotisme sans égal qui ne peut contenter une seule masse de population. Une telle aura à la fois porté par la prestance que Henri Verneuil confère à son personnage principal toujours chef dirigeant du pays même retraité et toujours leader dans l'âme. Un film à la fois en retard et mais véridique sur son temps.
Un ancien Président du conseil (Jean Gabin), façon quatrième république, écrit ses mémoires et cherche à éviter le pire au pays. Verneuil a toujours été tenté par la critique sociale. Presque toujours présente dans ses films policiers (par exemple dans « I comme Icare »), elle représente l’essentiel de certaines productions, comme celle-ci : un président au service de la France, qui constate avec amertume que tous les autres font de la politique par intérêt personnel. La forme a de l’élégance, avec ses alternances de dictées du président à sa secrétaire, de scènes du passé, et de scènes du présent. Le tout créant une ambiance cohérente, douce-amère, plutôt agréable, pimentée de discours politiques aux répliques cinglantes signées Audiard (il y a aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas l’essentiel de l’espèce). Sur le fond, Verneuil développe la thèse « tous pourris sauf les gens simples et moi-même » : journalistes, secrétaires, politiciens et autres en prennent pour leur grade. La thèse fait évidemment recette, vu sa démagogie, mais un tel manichéisme, avec des effets aussi appuyés, s’il est roboratif sur le moment, ne fait finalement qu’illustrer la citation de Talleyrand : « tout ce qui est excessif est insignifiant ». Un réquisitoire vain, mais joliment emballé, avec un rôle en or pour Gabin, qui l’interprète d’ailleurs excellemment.
Un an avant le cultissime "Un singe en hiver", le trio Verneuil (réalisateur) Audiard (dialoguiste) Gabin (acteur principal) s'était déjà constitué sur le tournage du "Président" (1961), l'une des rares tentatives en France de "politique-fiction". Une fois saluée l'initiative, on doit constater que "Le président" est une très belle réussite, la charge cinglante contre les mœurs politiques de l'époque restant tristement d'actualité un demi-siècle plus tard. La force du film de Verneuil tient dans son contenu proche du documentaire, mais dont la forme est celle d'une œuvre de cinéma, transcendée par l'interprétation habitée, parfois grandiloquente, d'un Gabin aux accents gaulliens, vieux patriarche droit et respectueux des intérêts publics, au détriment du clientélisme de ses rivaux, dénoncé dans une tirade finale majestueuse parfaitement rédigée par Audiard. Les thèmes du débat politique de l'époque trouvent un écho contemporain assez fascinant, à l'instar de ces "Etats-Unis" d'Europe en construction, à l'heure où des voix se multiplient aujourd'hui pour défendre la sortie de l'euro... Outre la prestation hors-norme de Gabin (vieilli pour l'occasion), les seconds rôles sont remarquables, à l'image de Bernard Blier en opposant ambigu, ou encore Louis Seigner, Henri Crémieux et Renée Faure... Henri Verneuil signe donc un classique du cinéma français, vision acerbe mais non manichéenne du monde politique, magnifiée par sa mise en scène inventive et par les dialogues au cordeau de Michel Audiard.
Un polar politique intelligent, ciselé avec précision par Verneuil qui a toujours le sens du spectacle. Les acteurs sont superbes avec notamment un blier véreux à souhait.
Film plutôt méconnu , le président est l'un des rares films français de politique - fiction. Gabin prouve qu'il s'est remarquablement bien adapté à l'époque post duvivier,renoir et autres carné , et signe une composition de premier plan. Verneuil quand à lui , autrefois villipendé par une critique pitoyable et snobinarde lui reprochant le coté commercial de ces films , démontre une nouvelle fois son électisme , pouvant passer de la comédie tendre au film policier, et donc à une adaptation de simenon en un clin d'oeil. A nouveau un très bon film de la part d'un réalisateur dont on ne compte plus les classiques.
Avec le Président , Henri Verneuil nous offre certainement l'un des roles les plus poignants de Jean Gabin . En effet l'acteur rayonne dans son incarnation du président Emile Beaufort et c'est dans la scene ou se dernier s'adresse aux membres de l'assemblée nationale que l'on se rend compte de l'infini talent de dialoguiste de Michel Audiart ... Que de charisme , que de prestance ! De meme ,rendons grace au travail d'Henri Verneuil qui utilise ses silences et ses cadrages de telle sorte que le film ne souffre aucune baisse de régime et nous entraine dans cette lutte que ce livrent ces mémorables adversaires que sont Emile Beaufort et Philippe Chamalont dont l'arrivisme, joué a merveille par un Bernard Blier qui s'est surpassé, n'est pas sans rapeler certains dirigants comtemporains ... Vous l'aurez compris , plus qu'un film Le président est une véritable leçon de civisme qui donnerais presque envie de faire le la politique !
Le Président est un film basé sur un roman de Simenon réalisé en 1961 par Henri Verneuil. Cette confrontation entre Jean Gabin (Emile Beaufort) et Bernard Blier (Philippe Chalamont) est extraordinaire. Le film est magnifiquement construit, le binôme d'acteurs est juste fabuleux, la musique de Maurice Jarre habille l'image de manière somptueuse et les dialogues de Michel Audiard sont absolument succulents, ils montrent la perversité des différents personnages avec délice. Tout est très fin, bien amené, c'est un plaisir de suivre cette intrigue. Un réel chef d'œuvre à découvrir ou à redécouvrir. C'est fabuleux.
Un président du conseil se souvient de sa carrière pour l’écriture d’un livre de mémoires. Jean Gabin est plus que parfait dans se rôle. Ce qui étonne s’est la proximité des mœurs politiques d’alors avec aujourd’hui. Les alliances, les stratégies, les coups bas n’ont pas changés. Le film dénonce le conflit d’intérêts des députés par ailleurs chefs d’entreprises, qui votent des lois ou orientent des textes pour leur seul intérêt. Le Président apparaît comme un juste qui place l’intérêt général au dessus de tout, contrairement à tous ceux qui l’entourent ou le combattent. Le Président Jean Gabin est un peu donneur de leçon, mais le film est vraiment intéressant.
Un des rares films français de politique fiction. La mise en scène d Henry Verneuil est très conventionnelle mais cela est rattrape par les dialogues de Michel Audiard et un Jean Gabin excellent comme à son habitude. Bernard Blier campe également son personnage à la perfection. Les scènes à l assemblée sont très bien et donne un certain envol au film. Face à cela on en oublie les quelques longueurs
Henri Verneuil aura pu se vanter de donner un de ses meilleurs rôles à Jean Gabin avec Le Président. L'acteur, plus charismatique que jamais, utilise les dialogues de Michel Audiard à bon essient, très justement. Ces textes sont écrits sans blabla superflu comme on peut en voir dans tant de films français (alors qu'au plus un acteur s'exprime avec son corps, au moins il a besoin de parler et donc au mieux le film est), et c'est en partie grâce à cela que Le Président peut se démarquer d'autres films de qualité, certes, mais moindre. Le scénario présente quelques scènes réellement tendues, telle la scène de l'assemblée nationale, où Bernard Blier et Gabin sont étonnants de crédibilité, paraissent être de réels hommes politiques tout à fait opposés. C'est dans cette scène que Verneuil choisit le mieux ses silences, ses prises de vues, ses choix filmiques en général (une opposition des deux parties très visuelle) et sa direction d'acteur n'a presque plus besoin d'être. Gabin connaît son métier, et restera longtemps au dessus d'un grand nombre d'autres acteurs français. Sur le reste du film, aucun problème de rythme car on ne quitte pas de vue ce président, toujours fascinant, agréable par ses gestes et sa façon de penser, un personnage plutôt bon. L'autre scène remarquable du film est celle de climax, concernant les deux grands acteurs du film ; à l'image de cette scène, le long-métrage est surprenant, élégant, mais jamais pompeux. Un très grand travail de reconstitution du fonctionnement de la politique française.
Film politique qui n'est pas ma tasse de thé. Tout est sujet aux coups bas et aux critiques sans fin. Le duel est intéressant mais le thème plairait aux aficionados
Le cinéma français s’est rarement risqué au film politique, il est curieux de voir qu’une des rares réussites du genre a plus de 60 ans. Le président de Verneuil est un film qui vieilli parfaitement en ayant bien cerné certains aspects de l’époque et bien anticipé certaines évolutions. Les dialogues d’un Michel Audiard en grande forme font mouche sublimés par un Jean Gabin très en verve, la grande scène dans le palais Bourbon symbolise parfaitement cette alliance. Un excellent film donc et une rareté dans son genre.