Ce film, réalisé par Oliver Stone et sorti en 1994, apparemment considéré par beaucoup comme étant incroyable, est très mauvais, enfin de mon avis. Ce n'est même pas une petite déception du résultat final par rapport à certaines attentes dues à tout le bien que j'ai pu en entendre auparavant, j'ai tout simplement détesté ce film de A à Z. Pourtant écrit par Quentin Tarantino que j'apprécie beaucoup, on en repère d'ailleurs bien le style dans la forme et dans la scène d’ouverture, comparable à celle de "Pulp Fiction" notamment, mais on repère également tout ce qui a été rajouté par Oliver Stone, tout ce qui est mauvais quoi. Oui je sais que je vais sûrement blesser beaucoup de fans (si ce n'est pas déjà le cas) mais c'est le premier film du réalisateur que je vois et franchement, pour être honnête, cela ne me donne absolument pas envie de poursuivre sa filmographie (même si je sais que je vais quand même le faire, étant de nature curieuse). Bref, le film met en scène un couple de tueurs en série ultra-violents et en profite également pour dénoncer toute la violence que l'on nous montre à la télévision, la satire de la violence à la télévision ayant été une véritable mode au cinéma dans les années 80 et 90. Si cela fonctionne bien pour "RoboCop" par exemple qui joue un peu sur le même terrain (c'est-à-dire montrer la violence par la violence, incorporer des pubs au milieu du film et plus généralement, cracher un peu sur la société américaine et sur son mode de vie), et si ça fonctionne très bien dans ce dernier, ici ça tombe complètement à l'eau car le film ne sait pas s'arrêter, tout simplement. Nous sommes constamment en train d'avaler de la violence et au bout d'un moment, cette violence rentre dans ce qu'elle cherche à dénoncer, ce qui est totalement paradoxal et ironique. Comme dans un film de Terry Gilliam, si on ne rentre pas dans le délire dès le début, alors nous sommes condamné à un ennuie mortel du début à la fin et c'est ce que j'ai personnellement vécu ici. De plus, la mise en scène est certes originale mais, là encore, elle ne sait pas s'arrêter. Si l'alternance entre la couleur et le noir et blanc est, dans la scène d'introduction, intéressante et bien utilisée, elle en devient par la suite de plus en plus inutile et s'enlise dans le ridicule. Il en est de même pour les mouvements de caméra vomitifs, les différents formats de pellicule et toutes ces couleurs qui donnent plus mal au crâne qu'autre chose. Je sais que c'est une mise en scène réfléchie, notamment pour se mettre à la place des personnages principaux mais la vraie question est de savoir si on a envie d'être plongé dans la tête d'un fou pendant deux heures et, personnellement, ce n'est pas franchement ce qui me tente. Je reconnais cependant que les acteurs sont excellents et c'est d'ailleurs une des seules qualités du film. Néanmoins, je comprends que "Tueurs nés" ait trouvé son public et sa communauté de fans mais, en ce qui me concerne, ce n'est sincèrement pas mon délire.