Mickey a vécu avec la télé, beaucoup trop. Mais que voit-il à travers l'écran ? Que de la mort et de la violence, alors que lui, il recherche l'amour. L'amour, le vrai, il le trouve en Mallory, sale gamine violée par son père alors que des rires enregistrés se font entendre. Mickey et Mallory, pour la vie. Deux tueurs nés écumant l'amérique tel Bonnie & Clyde. 52 cadavres sur le carreau. Deviennent-ils des monstres à abattre ? Non. Là tout est le drame : l'amérique les admirent, ce sont des héros, des stars, les médias font d'eux des vedettes, des machines à fric. Mais Mickey et Mallory, ils s'en fichent, ils ne pensent qu'à eux deux, à leur folie, à leur visions. Mickey tue sans même le vouloir en émergeant de ses cauchemars.
Oliver Stone exploite toutes les possibilités de la mise en scène pour rendre à l'écran la vision de ces tueurs nés. Format vidéo amateur, noir et blanc, dessin animé, ralentis, accélérés, filtre vert, rouge, gros plans sur des fleurs, des animaux, extraits d'émissions de télé etc etc... On peut revoir une dizaine de fois tueurs nés sans jamais se rappeler quel image suit à la précédente. On se ballade dans ce film comme Mick et Mallory se ballade dans la vie : sans aucune conscience du lendemain.
Au final, quoi ? Un film psychopathe, une incitation à la violence gratuite, du grand n'importe quoi ? Assurément non. C'est un film intelligent et superbement réalisé, un film comme aucun autre, qui offre une immersion parfaite dans la tête de meurtriers.