La première chose qu'il faut savoir sur ce film, ou en tout cas en être avertis, c'est l'allure de son aspect visuel très controversé ; c'est simple, en trois secondes on passe du noir et blanc au vert ultra-psychédélique, de l'ambiance sit-com à l'ambiance presque horrifique, comique, intriguante, déjanté, ou encore totalement disjoncté... Bref, un aspect visuel qui aura divisé, auquel on adhère ou pas du tout. Pour ma part, cette allure un peu zapping TV de l'ambiance ne m'a pas tellement dérangé. D'ailleurs, la qualification de "zapping TV" est assez paradoxal par rapport au ton du film, très critique envers les médias ; car les deux héros, Mickey et Mallory, formant un couple,, sont, il faut le dire, de véritables ordures mais ils font d'eux même des figures de style en esthétisant à leur façon leur massacres, défiant toute les règles d'ordre, de morale et de raison, et c'est justement ce pourquoi certains auront comparé Tueurs Nés avec Orange Mécanique : dans le grand chef d'oeuvre du maître Kubrick, Alex Delarge, l'inoubliable héros du film, essaye de paraître sympathique aux spectateurs que nous sommes, et ce pour prendre un exemple par l'utilisation de la voix-off et autres stratagèmes, tandis que dans ce film d'Oliver Stone Mickey et Mallory essayent de "charmer" la société présenté dans le film, la nôtre, tout simplement, avant de reproduire le même mécanisme d'Alex au moment où, emprisonné avec sa femme, Mickey délivre en interwiew sa psychologie aux téléspectateurs mais aussi aux spectateurs que nous sommes, opérant encore plus sur le premier et commençant à opérer sur le deuxième. Un autre petit point commun plutôt flagrant quand on y pense : la construction scénaristique : une première heure très violente qui présente les personnages et leurs "habitudes", menant à un meurtre accidentel qui par un enchaînement de conséquences les mènent à un emprisonnement. Et même si à partir de là les deux films n'arrêtent de s'éloigner, déjà qu'ils étaient très différent en début de parcours malgré ce que j'ai dit plus haut, les deux films n'arrêtent pas de s'éloigner l'un de l'autre, cela reste assez surprenant quand on sait que le script a été signé Tarantino, qui même s'il dit adorer Orange Mécanique, a un style totalement mais alors là totalement différent de Kubrick. Mais bon, autant ne pas s'attarder là-dessus, les deux films sont tout ce qu'il y a de plus différent, et leurs scénario aussi. On pourra tout de même remarquer un dernier point commun, le fait que tout le floriglège d'images psychédéliques, rapides et souvent quelque peu sorties de leurs contexte (mais que vient faire une pub de coca-cola au milieu du film (après allez savoir pourquoi je parle de zapping télé quand j'aborde la mise en scène) ?), fait que Tueurs Nés propose une esthètisation de sa violence (et je dirais quelle violence !!), comme le fait aussi Orange Mécanique. Au niveau des acteurs, les deux personnages principaux disposent d'un jeu d'acteur plutôt impressionnant, surtout pour ce qui est de Woody Harrelson. Le gros défaut du film reste qu'au final le résultat peut paraître un peu brouillon, mais je dois dire que j'ai vu pire, et puis, n'est-ce pas fait exprès ? Conclusion : Une étude totalement disjoncté sur notre société corrompu par les médias et cette haute catégorie de gens sales, égoïstes et menteurs, basée comme pied d'estale sur la nature même du meurtre dans notre monde : intriguant, aussi spécial que malsain, aussi violent qu'épilèptique, c'est clair : soit on accroche, soit on perd très rapidement le fil, mais si c'est le premier cas ce tour de manège qui approcherait presque la poésie, si les images de sang et de fureur était remplacé par de jolis dessins. Dans le deuxième cas, vous avez raté un très bon film, qui reste assez difficile, car, comme beaucoup de films osés, il peut être très mal pris, et quiconque qui a vu le film vous le dira : ça ose !